10/05/2011
Des goûts et des couleurs
À la différence de la peinture ou la musique que l'on peut facilement admirer ou éviter selon ses qoûts, l'architecture s'impose à nous en entrant dans notre paysage quotidien. Ceci explique pourquoi toute nouvelle construction suscite de nombreux commentaires des habitants voisins.
Après le 108 rue de Picpus inauguré il y a un peu plus de deux ans et pour lequel le cabinet Combarel et Marrec a fait appel à une large palette de couleurs, ce sont deux nouvelles constructions qui s'apprêtent à colorer notre quartier :
- au 31-33 rue Louis Braille, Air Architecture a construit pour la Siemp un foyer pour adultes autistes dont la forme s'intègre parfaitement à la diversité du bâti environnant. Initialement annoncé pourvu de rouge, c'est de violet que nous l'avons vu se colorer.
- au 25 rue de Toul, l'agence Koz termine pour la Semidep un immeuble bardé de bois et dont les loggias vertes ont suscité diverses réactions dans le quartier
Comme le note Larissa Noury dans La couleur dans la ville (Editions Le Moniteur) :
Dans les décennies d’après-guerre, la couleur semblait avoir déserté la ville. Aujourd’hui, elle retrouve pleinement son droit de cité et investit aussi bien les immeubles de logement que les bureaux, les équipements, et même les infrastructures de transport.
En 2008, le Pavillon de l’Arsenal a présenté l'exposition Accords Chromatiques qui racontait l'histoire de ces architectures en couleur de 1200 à 2010 : des cathédrales peintes à la polychromie du Musée du quai Branly, des immeubles Art Déco au métal laqué rouge des folies de la Villette ; des couleurs modernes de la Cité refuge de Le Corbusier aux couleurs « ludiques et rationalistes » de Beaubourg, du bleu de la structure du Palais Omnisport de Bercy à la résille métallique colorée de l’atrium de Jussieu jusqu’au tout récent « plug over » vert de la Cité de la mode et du design.
À chaque époque ses traces architecturales. Pour rendre la trace plus lisible, on se demande pourquoi, à l'image d'autres formes de l'art, les architectes ne signent pas ni ne datent systématiquement leurs oeuvres.
Addendum :
Comment comprendre qu'aucune injonction de ravaler n'ait, semble-t-il, été donnée au propriétaire du si charmant petit bâtiment du 37 rue Louis Braille. Le noir lui va si mal !
07:06 Publié dans Vie du quartier, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris
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