Jean-Pierre Guis (Maire-adjoint du 12ème, délégué à la voirie, à la propreté et à la collecte des déchets) a récemment répondu à l'une de nos lectrices qui lui posait des questions et formulait des propositions concernant le propreté des rues. Nous avons pensé que ce dialogue pourrait intéresser nombre d'entre vous.
Le voici :
Il traîne souvent sur les trottoirs des sacs "Propreté de Paris" qui donc attirent d'autres ordures. Pourquoi dès qu'ils sont pleins ne pas les évacuer? A Poissy (banlieue ouest) les balayeurs ont une voiturette où ils peuvent mettre 3 sacs et non 1 comme à Paris. Et dès qu'ils sont pleins il faudrait que les balayeurs puissent trouver une petite camionnette qui stationnerait dans le voisinage pour se débarrasser de leurs sacs. Ce serait un gros progrès dans la propreté.
En règle générale, les sacs de ces poubelles sont changés par les agents au moment de la collecte des ordures ménagères, le soir. Mais si dans la journée un agent constate pendant son balayage que le sac d'une de ces poubelles est plein, il a pour consigne de le changer. Mais il ne sera évacué que le soir, car les camionnettes dans la journée sont affectées à d'autres tâches, notamment à la "maraude" qui permet de ramasser les tas d'encombrants sauvages, c'est à dire déposés sur les trottoirs sans avoir été préalablement déclarés par téléphone.
Il faut savoir que les moyens matériels et humains de nos équipes, même s'ils ont augmentés ces dernières années, ne sont pas extensibles à l'infini - sauf à augmenter les impôts des Parisiens, ce que Bertrand Delanoë s'est engagé à ne pas faire en cours de mandature. Nous préférons inciter les habitants à ne pas salir, par des campagnes d'éducation au civisme, que ce soit par voie d'affiches, ou par des campagnes ciblées dans certains secteurs, ou encore par des sessions d'information et de sensibilisation à la propreté auprès auprès des enfants dans les écoles, en sachant que bien souvent ce sont les enfants qui éduquent les parents et non l'inverse... Et avec ceux qui persistent à mal se conduire, une politique de répression sévère est appliquée : par exemple, en 2005, plus de 1500 PV de 183 € ont été dressés, pour dépôts non signalés, non ramassage de déjections canines, etc... Sur ce dernier point, le résultat est net : selon nos inspecteurs en civil, plus de 80% des propriétaires ramassent désormais (contre à peine 10% il y a quelques années).
Pourquoi ne pas prévoir l'enlèvement des "monstres" ( dus aux déménagements) avec de gros camions 2 fois par semaine et à jours fixes? car il y a d'es rues et des angles de rues qui en sont envahis (apport d'autres immeubles plus lointains) et cela peut rester 1 semaine et même plus avec un rajout quotidien.
Il faut impérativement signaler les "monstres" et aux encombrants au service (01 43 41 74 44) car cela permet de rationaliser les tournées des camions, et d'évacuer rapidement ces objets qui, s'ils ne sont pas signalés, peuvent effectivement rester longtemps sur le trottoir comme vous le soulignez à juste titre, d'autant qu'il y a dans le 12è arrondissement plus de 170 km de trottoirs !
Les éboueurs ne ramassent que les containers et s'il reste à côté des cartons ou autres, ils restent sur la chaussée jusqu bon vouloir de vos services. Cela n'est pas normal. Les éboueurs devraient avoir l'obligation de tout ramasser.
Votre remarque est fondée : les agents ne ramassent pas toujours les déchets qui ne sont pas présentés comme le règlement l'exige, à savoir dans des bacs. La raison en est simple : la collecte des ordures est "minutée" afin de ne pas durer trop tard dans la nuit dans les quartiers qui sont en "queue de collecte", ce qui génèrerait des nuisances sonores pour les riverains, afin aussi que les gardiens d'immeubles puissent rentrer les bacs avant d'aller dormir, ce qui "libère" les trottoirs pour les piétons qui le matin partent de chez eux. Si les agents avaient pour consigne de ramasser systématiquement (et à la main) tous les dépôts qui trainent à côté des bacs, la collecte serait ralentie, ce qui poserait en plus des problèmes d'encombrements des rues et de blocage de la circulation, notamment dans les rues étroites.
Ceci dit nos procédures changent régulièrement, car nous essayons d'optimiser le service rendu, en tenant compte notamment des suggestions qui nous sont faites. Mais je reste persuadé que la propreté de Paris dépend avant tout d'une prise de conscience citoyenne : ne salissons pas pour que nos quartiers restent propres. Cette culture existe notamment dans les villes de l'Europe du Nord où la répression des incivilités est pratiquée depuis des décennies.
A Paris, il nous faudra encore un peu de temps sans doute, mais ce qui a été obtenu pour les déjections canines le sera également pour les encombrants, j'en suis convaincu.
Commentaires
Dommage, j'ai apparament raté le coche, j'aurais eu beaucoup de questions à poser à ce Monsieur, sur la voirie.
En effet habitant le 12ème et me déplaçant en fauteuil roulant, je trouve qu'il y a un certain nombre de choses à ravoire, sur notre arrondissement question voirie et notemment l'accès du leader price de la rue louis braille qui selon les dires du responsable du magasin en question que je ne remet nullement en doute est de la responsabilitté de la mairie...
Écrit par : Sébastien | 28/03/2006
Merci, Sébastien pour votre intervention.
La ville a effectivement à sa charge de faciliter la circulation des habitants sur la voie publique, qu'ils soient piétons ou utilisateurs de fauteuils roulants.
En ce qui concerne l'accès au Leader Price de la rue Louis Braille, pouvez-vous nous préciser si les problèmes que vous rencontrez concernent la voie publique (et sont de la compétence de la Mairie) ou du domaine privé (et c'est alors le magasin Leader Price qui peut les résoudre).
Sachez que vos indications (concernant ce problème particulier comme d'autres que vous pouvez rencontrer) sont très utiles à la municipalité qui est très soucieuse d'améliorer l'adaptation de la ville aux personnes à mobilité réduite. Pénélope Komitès, adjointe au Maire de Paris, chargée des personnes handicapées est une élue de notre arrondissement.
N'hésitez pas à nous écrire sur belairsud@noos.fr nous transmettrons?
Écrit par : Le conseil de quartier | 28/03/2006
Je suis en contact fréquant avec Monsieur Gay, de l'Association des Paralysés de France, qui me fait remonter des dizaines de signalements très précis concernant des défauts de voirie apparemment minimes mais qui gênent les personnes à mobilité réduite. La liste des points qui ont été traités depuis 4 ans occupe plusieurs pages...
Concernant l'entrée du Leader Price, je suppose que ce magasin a été aménagé avant l'existence des normes qui visent à permettre l'accès des personnes à mobilité réduite. S'il était refait aujourd'hui, une pente serait créée, mais à l'intérieur du magasin.
Les services de la voirie, à mon avis, ne peuvent pas construire une pente sur le trottoir qui empiéterait sur le trottoir et qui serait de fait une appropriation privée d'un espace public.
Les seuls dispositifs obligatoires posés sur le trottoir sont ceux qui sont installés de façon provisoire devant les écoles, lorsque celles-ci accueillent un bureau de vote.
Je ne vois pas, malheureusement, ce qui pourrait être fait à notre niveau. Mais ma collègue Pénélope Komitès, chargée des personnes handicapées à l'Hôtel de Ville, espère que les services techniques pourront trouver une solution pour la rue Braille.
Jean-Pierre Guis
maire-adjoint du 12è
Écrit par : Jean-Pierre Guis | 30/03/2006
Hier vers 19h15, les eboueurs ont ramassé les poubelles jaunes et les vertes en une seule fois. Pourquoi trier si au final cela part dans la même benne. Il semblerait que ce ne soir pas la première fois.
Par ailleurs, il y a dorénavant deux passages pour les poubelles jaunes. L'idée est bonne mais le samedi, date retenue, comme les immeubles utilisent des sociétés extérieures pour sortir les poubelles, du coup, ces dernières ne sont pas sorties et au final on revient à un seul ramassage
Enfin, depuis que le quartier a eu une grosse opération de nettoyage, les propriétaires de chiens semblent ne plus craindre les amendes et on voit plus de crottes qu'avant. est-ce une impression ?
Écrit par : pascal | 30/03/2006
La deuxième collecte par semaine a été mise en place au début du mois de mars et il faut toujours quelques semaines de "rodage" avant qu’une réforme de cette importance soit « calée » : adapter le nombre de bennes au volume collecté, optimiser les itinéraires et les effectifs mis en place, etc. Pour le problème précis que vous me signalez, il y a eu comme vous le savez une grève mardi 28 mars, ce qui a désorganisé le service de la propreté où la mobilisation a été très importante. Dans ces cas-là, les répercutions sont toujours visibles les jours suivants. Evidemment, ce type de disfonctionnement pourrait se reproduire, à supposer que le gouvernement (ou ce qui en reste) n’abroge pas la loi sur le CPE.
Par ailleurs, il arrive parfois qu’il y ait des ordures ménagères déposées par erreur ou par malveillance, bien visibles dans les bacs jaunes. Les agents ont alors pour consigne de ne pas vider ceux-ci dans le camions de collecte des déchets triés : à défaut c’est la totalité de la benne qui est refusée lorsqu’elle se présente au centre de tri. Le bac jaune « pollué » par des OM est alors collecté avec les ordures ménagères.
La 2è collecte hebdomadaire des déchets triés a lieu le samedi dans un seul quartier du 12è. Il n'y avait pas d'autre solution, car les camions-bennes sont "mutualisés" entre plusieurs arrondissements. Mais la collecte des ordures ménagères qui est, elle, quotidienne, ne pose pas de problèmes majeurs le samedi.
Jean-Pierre Guis
Maire-adjoint du 12è
Écrit par : Jean-Pierre Guis | 08/04/2006
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