19/05/2023
Ne fêtons PAS les 50 ans du Périphérique !
Cet article est une re-publication d'un article précédemment publié le 25 avril 2013, et dont à l'exception du titre, il ne nous a pas semblé nécessaire de changer une virgule.
Le boulevard périphérique parisien a été inauguré le 25 avril 1973 par le premier Ministre Pierre Mesmer.
Commencé 15 ans auparavant dans la zone de servitude non aedificandi des fortifications, il est long de 35 kms, suit en grande partie les limites administratives de la ville et la sépare des 21 communes limitrophes.
Inauguration du Périphérique (cliquez pour agrandir)
Sa traversée du 12e, de la Porte de Vincennes à la porte de Bercy où est situé le point kilometrique "0", représente un parcours de 3,2 km, soit près de 10% de sa longueur totale.
Plutôt que fêter son anniversaire, nous voulons aujourd'hui en déplorer la présence :
- la chaussée principale du boulevard périphérique occupe une superficie de 1 380 000 m² soit quatre fois le Jardin du Luxembourg ou 1,3 % de la surface de la Capitale. Imaginez ce que la Ville pourrait construire de logements, d'équipements publics et d'espaces verts sur une pareille surface ! (voir ici)
- il a créé autour de lui une zone impropre à l'habitat dans laquelle le Maire de Paris et son adjointe en charge de l'Urbanisme ne trouvent de meilleure utilisation que d'ériger les tours dont aucun Parisien ne veut.
- aucune capitale européenne ne dispose d'un autoroute-boulevard de ceinture aussi proche de son centre historique.
- Sa couverture ne constituerait qu'un couteux cache misère et ne concernerait tout au plus que sa partie en tranchée (40 % de sa longueur). En dépit des GPRU et des couvertures déjà effectuées, il constitue une entrave majeure aux liaisons civilisées entre Paris et les communes riveraines.
- pas plus que sa couverture, la réduction de la vitesse à 70 km/h ne constituera un remède aux nuisances (bruit et pollution atmosphérique) liées au passage de quelque 1,3 million de véhicules par jour
- les nuisances qu'il génère sont à l'origine de la morne architecture (alignée sur les 37 mètres règlementaires) qui le borde.
- ni vraiment Paris ni banlieue, il a même fallu en 1975 le doter d'une autonomie policière, le Service de Circulation du Périphérique avec plus de 160 policiers en son sein.
- à la différence des autres artères parisiennes, personne n'envisage de lui attribuer le nom d'un personnage illustre, c'est dire le peu d'amour qu'il inspire !
Le Grand Paris dont la création devrait être un objectif prioritaire ne pourra réellement exister tant que cet autoroute n'aura pas été effacé ou au minimum intégralement transformé en boulevard urbain, comme l'ont successivement été les boulevards de ceinture, puis ceux des Maréchaux. Cliquez pour agrandir |
08:19 Publié dans Paris Métropole, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : paris
Commentaires
Comment circule -t-on si on n'a plus le périphérique à nombre de véhicules inchangé ?
Écrit par : Claude Waret | 19/05/2023
@ Claude Waret
Comment ont-ils fait à Seoul ?
https://urbabillard.wordpress.com/2015/05/10/une-riviere-remplace-une-autoroute-et-redonne-vie-au-coeur-de-seoul/
Écrit par : manuel | 20/05/2023
le périphérique n'est pas beau mais il contribue largement à désengorger Paris, dès sa création et plus encore maintenant que la ville ,engagée dans la voiturophobie, fait de Paris un enfer où seuls les vélos sont choyés.
les batiments à son pourtour sont laids parce que la mairie rentabilise au maximum les terrains disponibles vendus aux batisseurs . Ce n'est pas l'idéal mais ça a permis à des personnes plus modestes de se loger à Paris ou en bordure immédiate de la ville . Les encombrements de Paris , les prix et la laideur de certaines des constructions sont aussi des causes de fuite des habitants: près de 12000 par an! .La ville est trop densément peuplée pour rester vivable... sauf au centre dans les quartiers de privilégiés ?.
Écrit par : Embe | 20/05/2023
Le choix de faire de Paris une ville centrée sur le tourisme, un musée , n'est pas un choix judicieux à l'heure où la ville se dépeuple .
le périph n'est pas qu'une frontière avec les villes alentour, c'est aussi la voie privilégiée d'accès à la Capitale des banlieusards qui viennent y travailler, et des touristes qui débarquent des aéroports...et que la ville entend bichonner davantage .
et comme les transports en commun ont toujours un temps de retard, il reste la voiture dès que la distance d'accès est trop grande.
Y construire des logements, le convertir en boulevards extérieurs , déjà délaissés par la municipalité, ne ferait que continuer à surdensifier la ville et à la dégrader davantage.
Le rendre moins laid, planter sur ses "berges" , serait plus approprié, tout en maintenant sa fonction première.
le périph est d'autant plus utilisé que la politique anti voiture, avec travaux permanents, obstacles à la circulation et au stationnement rend plus difficile l'accès à la ville .
Écrit par : Embe | 20/05/2023
Le périph est laid et pratique. Si on l'emprunte c'est pour une bonne raison par pour le plaisir de faire une balade.
Je m'étonne cependant que l'on ait encore construit un immeuble à sa sortie Porte de Vincennes car il est vraiment collé dans sa longueur au périph. Cet immeuble est un centre de formation semble t-il. Pour l'immeuble qui est là avant, c'est un nouveau vis à vis. Je ne comprends pas que l'on ait accepté un permis de construire au bord d'un axe réputé pollué.
Depuis la fermeture de Paris Centre et la mise en sens unique de certaines voies, des rues calmes sont devenues chargées....voire très chargées. Puis l'opération Paris Respire ne profite pas à tout le monde. Il y a ceux qui respirent et ceux qui respiraient et ne respirent plus.
Écrit par : La Gazelle du XII | 20/05/2023
Et que dire des affreuses portes de Paris modèles pour l'accès au périphérique. Nous avons de la chance , la Porte Doree a été epargnee.
Écrit par : Cma | 21/05/2023
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