27/06/2016
Densité urbaine : la menace de la troisième dimension
Quand les terrains sur lesquels la Mairie de Paris accorde des permis pour des opérations de démolition construction seront épuisés, le risque de voir encore croître la densification urbaine ne sera pas écarté pour autant. Il restera le recours à la troisième dimension, celle qui permet de suréléver des constructions existantes.
Entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe, près de 10% des immeubles sur rue ont été surélevés. Un exemple parmi tant d'autres dans notre quartier :
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Dans les années 1960-1980, on a préféré démolir et reconstruire. Plus récemment, des surélévations ont été réalisées dans notre quartier : au 41 bis bd Soult, au 90 av Michel Bizot, au 37 av Michel Bizot. La Ville de Paris est très favorable à de telles opérations.
Depuis 2014, la loi ALUR autorise un syndicat de copropriétaires dont les 2/3 des membres le décident (article 26) à suréléver son immeuble. La copropriété peut également décider « d’aliéner », de vendre le droit de surélever le bâtiment à un promoteur.
Lire sur le site de l'APUR : Construire mieux et plus durable: incidence de la loi ALUR sur l'évolution du bâti parisien
La tentation des bailleurs, des propriétaires et des promoteurs est grande de surélever les immeubles d’un à deux niveaux en respectant les hauteurs maximales autorisées de 25, 31, 37 voire 50 mètres selon les quartiers. Les constructeurs comme ici ou là redoublent de propositions et d'arguments.
Rue de Picpus : diversité des hauteurs, et des époques
À Paris de très nombreux immeubles de 3 ou 4 étages sont potentiellement concernés, mais le risque de voir les constructions parisiennes s'aligner sur les hauteurs maximales autorisées par le PLU est néanmoins faible car au-delà du vote des copropriétaires, la surélévation de leur immeuble doit être techniquement et économiquement possible, sans compter l'éventuelle inscription des toits en zinc de Paris au patrimoine mondial de l'Unesco.
L'avenue de France (13e), un gabarit "calibré"
08:00 Publié dans Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : paris
Commentaires
Bonjour, la rue Lamblardie est également concernée par une opération démolition / construction. Je vous ai adressé un mail à ce sujet il y a presque un mois : pourquoi vous n'avez pas répondu ?
La rue Lamblardie est une rue étroite et venteuse, ce nouveau front bâti avec suppression de l'espace vert existant, va en faire un véritable couloir dans lequel s'engouffre le vent.
La mairie construit partout, trop et surtout n'importe comment et sans se soucier de l'avis et de la qualité de vie de ses habitants. La suppression d'espaces verts dans des quartiers qui en manquent cruellement est toujours dommageable, surtout pour nos enfants qui souffrent d'une pollution certaine (il n'y a qu'à voir le nombre d'enfants asthmatiques à Paris comparé aux autres départements !).
La ville se construit de plus en plus et fait fuir les habitants à la recherche d'une meilleure qualité de vie et d'un minimum d'espaces verts. C'est dommage... Mais je pense à quitter Paris pour ces raisons, n'ayant pas envie de voir les conséquences désastreuses de toutes ces constructions dans 10 ou 15 ans.
Écrit par : Virginie | 01/07/2016
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