Le Quartier Bel-Air Sud

Connaissant chers lecteurs, votre intérêt pour les cinémas de l'arrondissement et leur histoire, nous n'hésitons pas à publier une nouvelle fois cet article de 2013. Cette 4e version bénéficie notamment d'une vue du Brunin Variétés (ancêtre du MK2 Nation) qui nous a été transmise par l'un d'entre-vous.

Profitons de l'occasion pour rappeler que nous sommes toujours en recherche d'une photo représentant le Courteline, 78 avenue de Saint-Mandé, (1937-1964)

Le 12e arrondissement offre aujourd'hui aux cinéphiles quatre adresses :

• l'UGC Lyon Bastille (ex Lyon-Pathé), au 12 rue de Lyon avec ses 7 salles
• l'UGC Cine Cité Bercy situé 2 cour Saint-Emilion. Ouvert le 9 décembre 1998, l'UCG Ciné Bercy est un multiplex de 18 salles
• le MK2 Nation, au 133 bd Diderot qui propose 4 Salles

• La Cinémathèque Française au 51 rue de Bercy qui comporte trois salles d'Art et Essai

Pour tenter un inventaire des cinémas disparus, nous avons compilé des informations glannées sur Silver Screens, Salles-Cinéma, Du temps des cerises aux feuilles mortes, Ciné-Façades et Paris-Louxor. Voici les traces de 13 cinémas du 12e aujourd'hui disparus  (cliquez sur les adresses pour voir ce qu'ils sont devenus) :

• le Zoo Palace, 275 avenue Daumesnil

Ainsi dénommé en raison de la proximité du Zoo, le Zoo Palace avait ouvert ses portes en juin 1936. Il avait remplacé un grand restaurant, les "Salons de la porte Dorée", spécialisé dans les réceptions, noces et banquets. Il accueillait une salle unique de 750 places, équipée d'une scène de 10 mètres par 4. A la fin de l'année 1952, après quelques travaux de rénovation concernant le hall et la façade, la salle change de nom et devient L'Athéna. En septembre 1976, pour assurer sa survie, la grande salle se scinde en deux plus petites (300 et 125 places). Il ferma définitivement ses portes le 3 décembre 1985 pour être reconverti en église évangélique.

• le Reuilly Palace, 60 boulevard de Reuilly. 1932-1967 : C'est aujourd'hui l'adresse d'un concessionnaire BYmy CAR.

Le Reuilly Palace juste avant sa démolition (1967)
Crédit photo : Bouvet - Cliquez pour agrandir

... et juste après
Crédit photo : Bouvet - Cliquez pour agrandir

Affiche exposée au Musée Carnavalet - Cliquez pour agrandir

• le Daumesnil, 216 avenue Daumesnil. 1908-1982 : aujourd'hui remplacé par un immeuble d'habitation [MAJ du 27/10/2020].

• le Kursaal, 17 rue de Gravelle/59 rue Claude Decaen. Ouvert en 1914, devenu Vox ensuite et jusqu'à sa fermeture en 1971.

• le Courteline, 78 avenue de Saint-Mandé, 1937-1964 : aujourd'hui boutique Chic et Stock

Photo souhaitée, contribution bienvenue

• le Bercy Palace, 14 rue Taine

En 1918, l'établissement porte le nom de Succès-Palace. Vers 1923-1924, le cinéma est sobrement rebaptisé le Taine-Palace. Par la suite, il deviendra encore plus simplement le Taine, nom qu'il portera jusqu'à sa fermeture définitive le 6 mai 1964. Il a été rasé pour faire place à un immeuble d'habitations.

• le Rambouillet, 12 rue de Rambouillet (1911-1979)

• Le Studio Feria, 100 Cours de Vincennes. Créé en 1934 et fermé en 1963, aujourd'hui Supermarché Dia également fermé.

Le passage de la Voûte côté Cours de Vincennes (années 50)

• Le Saint-Antoine, 86 rue du Faubourg Saint-Antoine. Aujourd'hui à l'enseigne Hema

• Le Cinéphone, 100 rue du Faubourg Saint-Antoine (1935-1967)

• Le Lux Bastille, 2 place de la Bastille. Créé en 1937, il a porté l'enseigne Paramount Bastille avant d'être détruit en 1984 pour laisser la place à l'Opéra Bastille.

• le Novelty, 29 avenue Ledru-Rollin. 1930-1963 : aujourd'hui le siège de l'association Droit Au Logement (DAL).

• le Faidherbe, 12 rue de Reuilly. 1952-1961 : aujourd'hui Aquabike

Enfin, comment ne pas inclure dans cet inventaire le Messidor Palace, un cinéma non pas disparu, mais encore dans la mémoire de certains :

En 2002 lors de l'une de leurs marches exploratoires du quartier, les conseillers de quartier de Bel-Air Sud avaient rêvé d'une salle de quartier à l'angle de la rue Messidor et de l'avenue Michel Bizot.

Un jour peut-être ...

Le 9 décembre 2019, le Conseil de Paris adoptait la délibération 2019 DU 254 : Dénomination place Sans Nom (12e).

Nous avons déjà manifesté ici notre ahurissement face à cette dénomination que nous avons même qualifiée de ridicule. À en juger par l'absence totale de suite donnée à cet acte officiel, il est permis de penser qu'à l'Hôtel de Ville, on préfère faire semblant de l'avoir oublié.

• pas d'inauguration officielle,
• pas de plaque d'identification sur place,
• la place Sans-Nom n'apparaît nulle part quand on interroge Paris.fr

Google Maps connait la place Sans-Nom mais indique par erreur que le nom concerne le rondpoint central alors que c'est uniquement la dalle qui surplombe la ligne du métro.

Elle est par contre parfaitement localisée et documentée sur la Nomenclature officielle des voies de Paris ainsi que sur OpenStreetMap et sur Wikipedia, ce qui est tout à l'honneur de ces deux sites coopératifs.

Reste un espoir : voir enfin l'ensemble de ce vaste rond point soigneusement restructuré et rénové, puis recevoir un vrai nom qui le sorte de l'anonymat. Mais tant que la Maire de Paris n'aura pas publié le plan d'investissements de la mandature, cet espoir restera bien fragile.

Rappelons à nouveau à l'attention des nouveaux venus dans le quartier et de ceux qui l'auraient oublié que cette place était précédemment enregistrée sous le nom de place de la Barrière de Picpus, mais que ce nom n'ayant jamais servi à rédiger une adresse postale, il est devenu inusité. C'est vraisemblablement la même destinée qui attend la place sans-Nom.

Aujourd'hui, pas de nouvelle énigme de l'Oeil du quartier, nous voulions juste marquer ce 16e anniversaire en rappeleant les près de 800 qui sont à portée de votre clavier.

C'est en effet le nombre de mercredis qui nous séparent de la première publication de cette rubrique hebdomadaire qui n'en était pas encore une lorsque le 5 décembre 2006 nous avions publié celle-ci.

Depuis, nous avons décliné ce petit jeu sous de multiples formes dans le seul but de vous distraire et vous aider à mieux connaitre et aimer notre arrondissement.

Cliquez sur la mosaïque d'imagettes ci-dessous. Vous accéderez à une page qui pourrait vous donner envie de découvrir ou redécouvrir quelques-uns des coups d'oeil de ces 16 dernières années.

Notre précédent coup d'oeil

Désolés, mais vous devrez attendre mercredi prochain pour savoir où se trouve ce socle sculpté.

La barrière du Trône en direction du Cours de Vincennes

Lorsque, quittant la place de la Nation, vous empruntez l'avenue du Trône en direction de la porte de Vincennes, vous avez :

• devant vous, à environ 3 km sur votre droite le château de Vincennes et l'esplanade Saint-Louis.
• derrière vous sur votre gauche à environ 1,5 km, l'avenue Philippe Auguste et la station de métro qui porte son nom.

Curieusement, c'est la colonne qui se trouve sur votre droite (celle qui est dans le 12e), qui est surmontée de la statue de Philippe Auguste sculpté par Augustin Dumont (1801-1884) et celle qui se trouve sur votre gauche (celle qui est dans le 11e) qui est surmontée de celle de Saint-Louis sculpté par Antoine Étex (1808-1888).

 

Philippe Auguste (à gauche, dans le 12e)
Saint-Louis (à droite dans le 11e)
Tous deux regardent vers l'est

On ignore la raison qui a présidé à une telle disposition.

La barrière du Trône a été construite en 1787 sur les plans de l'architecte Claude Nicolas Ledoux (1736-1806) et comportait deux guérites servant de piédestal à deux colonnes de 28 mètres de haut.

En 1845, les colonnes furent surmontées de deux statues de 3,8 mètres de hauteur : Philippe Auguste sculpté par Augustin Dumont (1801-1884) au sud et Saint Louis par Antoine Étex (1808-1888) au nord .

Débutée en 2015, nous poursuivons la visite de quelques ensembles d'Habitation Bon Marché de l'arrondissement. Vous pouvez retrouver ici l'index de ceux déjà visités.

Cet ensemble immobilier, commandé par la SEMIDEP (aujourd'hui Elogie-Siemp) et la ville de Paris, est situé 3-4 passage Sinville/ 33 rue de Montgallet. Il a été livré en octobre 2006 et est dû au cabinet d'architecte Babel (Michel Seban, Elisabeth Douillet, Bernard Mauplot).

Sur un territoire urbain hétérogène et contrasté, entre une zone composée de barres de grande hauteur et la ZAC Reuilly, Babel a réalisé un ensemble de 45 logements locatifs sociaux en étage, le Centre d’Animation Pina Bausch à rez-de-chaussée et un parking sur trois niveaux. La singularité du bâtiment vient de ses balcons avec des garde-corps en métal découpé de motifs ornementaux. Voir ici la Fiche complète de l'opération.

L'ensemble Stinville-Montgallet doit être regardé davantage comme une opération d'urbanisme que comme une seule réalisation architecturale. Le cabinet Babel a brillamment réussi la requalification du passage Stinville et l'accès au square tout en s'intégrant aux alignements traditionnels de la rue Montgallet.

Vue depuis la rue Montgallet

Vue depuis le Square Saint-Eloi

Pour en savoir plus sur cette intéressante résidence voir cet extrait de Terre d'Architecture n°10