Le Quartier Bel-Air Sud

Nous avons surpris le Père Noël prenant une petite pause place Félix Eboué, à l’endroit qu’il estime le plus agréable de la place. Il venait d’apprendre avec stupeur que la municipalité prévoit de détruire ce lieu pour y faire passer un flux de circulation automobile.

Article initialement publié le 14 juin 2021

Depuis la loi de décentralisation de 1982, le choix des noms donnés aux rues des villes françaises relève des compétences de la commune. L'arrêté municipal du 13 mars 1985 institue une commission chargée d'examiner les projets de dénomination des rues, voies, places, espaces verts et équipements publics municipaux. C’est finalement au conseil de Paris qu’il revient de trancher. 

Paris compte environ 6000 voies de circulation. Parmi celles-ci, environ 250 portent un nom se référant à une femme (ou une communauté féminine), alors que près de 4000 se référent à un homme.

Dans le 12e, sur les quelques 450 voies que compte l'arrondissement, environ 25 ont reçu un nom de femme. Elles ne semblent que deux à Bel-Air Sud : Marie Laurencin et plus récemment Yvette Vincent-Alleaume.

On ne peut qu'approuver la volonté des élus parisiens de rétablir une juste place aux femmes méritantes parmi les dénominations attribuées à des lieux publics. Pour y parvenir, la tendance actuelle est d'attribuer des noms de personnes à des équipements et à des carrefours jusqu'alors anonymes parce qu'ils ne desservaient aucun immeuble. Le 12e a même réussi à honorer simultanément 2 femmes en un lieu qui ne nécessitait nullement d'être dénommé.

Parvis Claire Heyman et Maria Errazuriz 

Au rythme de la part des dénominations concernant des femmes (67/110 en 2019 et 25/40 en 2020) il est évident qu'il faudra de nombreuses décennies pour rétablir l'équilibre [Source].

Qu'il nous soit permis d'avoir une pensée pour les hommes disparus qui se voient désormais pour longtemps privés des honneurs de la ville de paris.

À lire sur Paris.fr  : Rues, espaces verts et équipements publics : comment sont-ils dénommés à Paris ?

Trois personnages parmi les quatre qui sont honorés par ces rues ou lieux ont en commun une activité principale qui a marqué leur biographie. Le quatrième apparaît ici comme un intrus.

Savez-vous qui n'a pas sa place ici et pourquoi ?

Vingt-neuvième coup d'oeil : 

Quel personnage vous semble mal placé ?

Notre précédent coup d'oeil :

Les trois personnalités suivantes étaient des religieux. C'est à ce titre qu'ils sont honorés par les rues qui portent leur nom :

Jeanne Jugan (1792-1879) est la fondatrice de la Congrégation des Petites Sœurs des PauvresSon rayonnement social et spirituel se déploie dans 180 maisons d'accueil des personnes âgées défavorisées, réparties en 31 pays sur les 5 continents. Le Pape Benoît XVI l'a canonisée le 11 octobre 2009 à Rome.

Charles Lavigerie (1825-1892) est un prêtre français, missionnaire en Afrique du Nord. Il est le fondateur de la société des Missionnaires d'Afrique (dits « Pères blancs ») et des Sœurs missionnaires de Notre-Dame d'Afrique(les « Sœurs blanches »).

 

 

Charles de Foucauld (1858-1916) est un officier de cavalerie de l'armée française devenu explorateur et géographe, puis religieux catholique, prêtre, ermite et linguiste. Il meurt assassiné à la porte de son ermitage. Très vite considéré comme un martyr et est canonisé le 15 mai 2022 par le pape François.

 

Baron Le Roy (1890-1967) de son vrai nom Pierre-Marie Gabriel Le Roy Boiseaumarié était notre intrus :

Après des études de droit et un mariage avec une héritière du Château de Fortia de Châteauneuf-du-pape, il décide de se consacrer à la vigne plutôt qu’à la Loi. Dix ans d'efforts qui aboutissent en 1933 à la création d’Institut National de l’Origine et de la qualité et par cela les Appellations d’Origines Contrôlées (AOC).

Collard Trolart est une entreprise située à Meaux, spécialisée dans la conception et la fabrication d’équipements en génie climatique. Elle intervient dans trois domaines :

• Réseaux de Chaleur & Chauffage Urbain
• Chauffage & Eau chaude sanitaire nouvelle génération
• Vapeur & Eau chaude sanitaire industrielle, Chaleur Fatale

Née de l'association de deux passionnés de la thermie (Messieurs Collard et Trolart) et du rachat de la société Boulard fondée en 1868, la société Collard et Trolart a ouvert son premier atelier de fabrication en 1929 à Bercy, à quelques pas des bureaux de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU). Sa première activité est la production de ballons d’eau chaude.

On la retrouve ensuite (document ci-dessus) au 18 rue Dagorno où elle reste jusqu'à son déménagement pour Meaux en 1969.

En 2021 à la même époque, nous vous rappelions Les Dix projets auxquels on avait  jusqu'ici échappé. Qu'en est il aujourd'hui ?

1 - Les tours de Bercy-Charenton

Sur cette page du site de la Mairie du 12e consacrée à l'urbanisme transitoire, on lit (MAJ le 11/06/2021) : Alors que le projet immobilier de la ZAC Bercy-Charenton a été remis à plat ...

Dès le mois de juillet, Yes we camp, Plateau Urbain, l’association Coup de pousses et Ancoats vont investir le site pour recréer la magie des Grands Voisins, projet transitoire qui a enchanté la friche de l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul dans le 14e arrondissement. La recette sera répliquée : omniprésence de l’art et de la culture, biodiversité, bars, convivialité, animation et solidarités. .... lire la suite

Et depuis, ce tiers-lieu baptisé Bercy beaucoup a une ouverture saisonnière qui ne semble pas être l'atelier de réflexion dans lequel se dessine l'âme du futur quartier Bercy-Charenton (voir notre article de la semaine dernière).

2 - La Cité scolaire Lycée Paul Valéry

Comme elle l'indique, cette page du site de la Mairie du 12e n'a pas reçu de mise à jour depuis le 10/01/2017.

Sur celle-ci, mise à jour le 16/09/2019, on lit : À la suite de l’abandon en 2017 par la Région Ile-de-France du projet de nouveau lycée, le projet de restructuration de la cité scolaire tel qu’il a été présenté en concertation en 2016 est suspendu. Un nouveau projet urbain est en réflexion, notamment pour accompagner la séparation fonctionnelle lycée/collège. La Ville de Paris prépare la reconstitution du collège en un établissement autonome et son intégration avec le quartier.

En octobre 2021, le Conseil de Paris a voté la délibération 2021 DASCO 138  qui en découle.

Le chantier, mené en site occupé par Bouygues Bâtiment Ile-de-France, est en cours depuis fin 2022. Il semble progresser comme prévu et aucune information ne laisse penser que la partie du bâtiment hors chantier n'est trop affectée par le chantier adjacent.

3 - Le projet Netter-Debergue

Rappelez-vous : en 2008, la liste d'union PS-EELV du 2e tour des municipales Un temps d'avance pour le 12e promettait le doublement de la superficie du Jardin Debergue.

Sa surface actuelle de 6300 m2 qui devait être augmentée de 5000 m2 ne l'est finalement que de de 2500 m2 avec accès confidentiel depuis l'avenue Netter par un passage sous un immeuble-pont.

Etat actuel du chantier (cliquez pour agrandir)

Le chantier est en cours de finition. Comme prévu, le débouché de la Cité Debergue sur l'avenue du Docteur Arnold Netter ne laisse pas deviner que ce "trou de souris" donne accès à un jardin publique. C'est l'une des plus déplorables densification réalisée ces dernières années dans le quartier.

4 - La construction d'un collège sur le stade Cardinal Lavigerie

Ce projet devrait heureusement être abandonné comme le périmètre de la ZAC Bercy Charenton qui avait pernicieusement intégré la Zone Cardinal Lavigerie du quartier Vallée de Fécamp.

Pas de nouvelles, mais tout reste possible lorsque la ZAC Bercy Charenton aura été validée dans le cadre du nouveau projet.

5 - Le déplacement du stade Leo Lagrange au profit d'un alignement d'immeubles d'habitat boulevard Poniatowski.

Ce projet devrait heureusement être abandonné comme le périmètre de la ZAC BercCharenton qui avait pernicieusement intégré la Zone Cardinal Lavigerie du quartier Vallée de Fécamp.

L'invraisemblable appendice Léo Lagrange de la ZAC Bercy Charenton semble résister. Tout peut encore arriver.

6 - La démolition reconstruction en R+9 du siège Derichebourg 123 av Michel Bizot

Ce projet massif et pastiche de l’existant a déjà été rejeté par deux fois par la Commission du Vieux Paris (20/12/2018 et 26/09/2019). Mais comme les avis de la CVP tardent à être diffusés et que la Mairie de Paris ne s'en soucie guère , rien ne dit qu'un permis de construire ne va pas être accordé. A suivre ...

Derichebourg, après avoir soumis 3 projets à la Commission du Vieux Paris, qu'il n'a pas  semble-t-il convaincu, a déposé un Permis de construire en cours d'examen (voir ici).

7 - Bâtiment en R+5 surdensifiant le 37-55 rue des Meuniers

Tout est dans le titre : cette opération est l'exemple même qui discrédite à l'évidence tous les engagements écologistes de nos élus : répondre aux crises sanitaires et sociales et préparer notre ville aux dérèglements climatiques.

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Cette opération est pire que ce que l'on avait entrevu. Le lot A n'était que le début. Cela en fait (avec la caserne de Reuilly) la plus honteuse densification de l'est du 12e.

8-L’École de Management de Grenoble 82-94 rue de Reuilly

Ce (très) fâcheux projet a été heureusement abandonné. En 2020, Grenoble École de management (Gem) a finalement l’école a décidé d’intégrer un nouveau « campus vert » dans le 14e arrondissement.

Heureusement, rien de nouveau.

9 - L’Atelier de l’Arsenal - Quai de la Rapée/Place Mazas

Ce projet, lauréat du concours Réinventer la Seine en 2017 sur le site de la Place Mazas a officiellement été mis sur pause pour être « retravaillé ». On imagine que le classement UNESCO des rives de Seine n'est pas étranger à cette décision.

Heureusement, rien de nouveau.

10 - Le Gymnase-Pont avenue Courteline et la résidence étudiante boulevard Carnot

Le le projet de Gymnase-Pont avenue Courteline prématurément dénommé Victor "Young" Perez a été abandonné, mais un autre projet peut renaitre en ce lieu, notamment celui d'une résidence étudiante.

Nouveau projet dans le cadre de la déqualification du boulevard Carnot. C'était moche, ça ressemble maintenant à un parking automobile de surface.

À suivre ...