Le Quartier Bel-Air Sud

Le mois ne devrait pas se terminer sans que nous ayons connaissance des premiers éléments du Manifeste pour la nouvelle esthétique parisienne annoncé par la Mairie de Paris.

De quoi s'agit-il ? Petit rappel :

La prise en compte de l'esthétique parisienne était contenue dans la feuille de route d'Emmanuel Grégoire (premier adjoint en charge de l'urbanisme) présentée en octobre 2020 en conseil de Paris. S'il est probable que ce sujet a été induit par les critiques entendues concernant la dégradation de Paris, il est antérieur au mouvement #SaccageParis qui n'a envahi les réseaux sociaux qu'en mars 2021.

Le 20 novembre 2020, Emmanuel Grégoire, Premier adjoint à la Maire de Paris, a tenu une conférence de presse pour annoncer le lancement d’un dispositif pour la future mise en place d’un « Manifeste pour une nouvelle esthétique parisienne » et pour la réinvention de plusieurs éléments-clés de mobilier urbain via des concours.

Plus que sur l’esthétique architecturale, ce manifeste portera sur l’espace public, le mobilier urbain et ses usages en pleine transformation. Il devrait aussi intégrer un certain nombre des nouvelles normes ou orientations esthétiques qui auront été définies dans le plan local d’urbanisme (PLU).

Pour construire ce manifeste, la ville a adopté une démarche consultative consistant à la fois à recueillir des contributions libres de Parisiennes et de Parisiens, d’architectes, de designers, d’associations de riverains et à poser des questions afin de recueillir l'expression des Parisiennes et des Parisiens qui ont pu donner leur avis sur cette nouvelle esthétique sur idee.paris du 10 mars au 30 juin 2021.

Au Pavillon de l'Arsenal, l'exposition La Beauté d'une Ville (visible jusqu'au 27 février 2022) tente d'analyser ce qui fait la beauté d'une ville et présente les grandes controverses qui ont rythmé la fabrication de Paris depuis les prémices des disciplines urbaines.

Répétons encore une fois que nous sommes persuadés que la mise en oeuvre d'une telle charte doit s'accompagner de la nomination d'un architecte coordinateur garant de l'unité des choix et du respect de l'identité visuelle de la Ville De Paris.

Enfin, quelles que soient les prescriptions contenues dans ce manifeste et quelles que soient les décisions prises par la ville pour les appliquer, rien ne sera perceptible tant qu'une remise en état générale de tout ce qui est dégradé ne sera pas entreprise.

Pour faire vivre la facette dialogue de ce blog qui s'affirme blog citoyen d'information et de dialogue des habitants du quartier et au-delà, nous vous invitons chaque mois à nous faire part des réflexions que vous inspire une question.

La question du mois de décembre 2021 :

Les images ci-dessus n'ont qu'un rôle d'illustration du sujet

Quelle est selon vous dans le 12e
la construction la plus réussie
durant les 25 dernières années ?

Pour sortir des visuels pour guides touristiques et mettre votre connaissance du quartier à l'épreuve, nous vous présentons dans cette série des lieux connus photographiés sous un angle inhabituel.

Saurez-vous les reconnaître ?

Quinzième coup d'oeil : 

Quel est ce bâtiment ?

Notre précédent coup d'oeil :

Cette photo représente la face arrière de la petite Mairie, campanile d'un bâtiment plus important qui a été amputé de ses ailes en 1880.

Restructuré en 1843, le marché Lenoir (actuel marché Beauvau) étant avec les Halles le deuxième marché de gros desservant Paris il était gardé et il fut érigé un pavillon avec campanile et deux ailes pour servir de corps de garde.

En 1880, face à l'accroissement du nombre d'accidents dûs certainement à l'affluence de la clientèle attirée par ce marché un peu particulier et à l'étroitesse des rues adjacentes, le Conseil de Paris refusa d'agrandir le marché couvert et décida d'abattre les deux ailes du pavillon des gardes et de créer la place d'Aligre pour augmenter la superficie du marché de plein air. Seul le campanile fut conservé.

La Petite Mairie d'Aligre fraîchement restaurée
vue depuis le marché Beauvau

Elle abrite aujourd’hui des activités de l’association de la Commune libre d'Aligre (dont elle est le symbole), qui organise différentes manifestations dans le quartier depuis 1955.

La place d'Aligre en 1951 (Cliquez pour agrandir)

Le 9 décembre 2019, le Conseil de Paris adoptait la délibération 2019 DU 254 : Dénomination place Sans Nom (12e).

Nous avons déjà manifesté ici notre ahurissement face à cette dénomination que nous avons même qualifiée de ridicule. À en juger par l'absence totale de suite donnée à cet acte officiel, il est permis de penser qu'à l'Hôtel de Ville, on préfère faire semblant de l'avoir oublié.

• pas d'inauguration officielle,
• pas de plaque d'identification sur place,
• pas moyen de localiser la place Sans-Nom sur Google Maps, ni sur Paris.fr Rappelons d'ailleurs que la dénomination ne concerne pas la place entière, mais seulement la dalle surplombant la ligne de métro.

La place Sans-Nom est par contre parfaitement localisée et documentée sur OpenStreetMap et sur Wikipedia, ce qui est tout à l'honneur de ces deux sites coopératifs.

Reste un espoir : voir enfin l'ensemble de ce vaste rond point soigneusement restructuré et rénové, puis recevoir un vrai nom qui le sorte de l'anonymat. Mais tant que la Maire de Paris n'aura pas publié le plan d'investissements de la mandature, cet espoir restera bien fragile.

Quelques édifices aujourd'hui disparus, s'ils n'ont pas marqué l'histoire nationale, méritent d'être connus de ceux d'entre-nous qui s'intéressent à celle de notre arrondissement. Ainsi en est-il du Pavillon de Reuilly objet de notre rubrique d'aujourd'hui.

Le 24 juin 2007, à l'occasion d'une promenade le long de la route des Fortifications, nous avions photographié ce joli petit chalet.

Sa façade principale donnant sur la place Cardinal Lavigerie révélait qu'il était occupé par l'association de boulistes ASB XII dont le bien aimé président Guy Louisy nous a quitté au début de cette année.

Ce plan de 1919 (cliquez pour l'agrandir) qui concerne plus particulièrement les fortifications de Thiers nous apprend que ce petit chalet était à l'origine une Maison de Garde dénommée Pavillon de Reuilly.

Rappelons en effet que la porte de Reuilly ne se situe nullement au niveau du terminus du bus 87, mais place Cardinal Lavigerie.

En novembre 2008, la Ville de Paris a accordé à Adoma un permis de construire autorisant la construction précaire de 102 logements d'urgence et le permis de démolir le Pavillon de Reuilly.

Cliquez pour agrandir

Ce permis de construire avait été accordé pour une durée de 5 ans à compter de la mise en exploitation du bâtiment, effective en juillet 2011. Il a bénéficié depuis de deux avenants, le dernier prorogeant sa durée jusqu’au 31 décembre 2024

Une pyramide est un polyèdre formé en reliant une base polygonale à un point, appelé l'apex, par des faces triangulaires.

Cela vous avait peut-être échappé : le 12e arrondissement abrite deux pyramides.

La première suscite l'admitation

Connue sous l'appellation pyramide du bois de Vincennes, elle se trouve opportunément route de la Pyramide. Son nom officiel peu usité est obélisque Louis XV. Il est classé aux monuments historiques depuis le 19 octobre 1946.

Pour commémorer le reboisement de la forêt sous Lefebvre de la Faluère, fut érigé en 1731 par Slodtz cet obélisque en pierre de taille qui s'élève actuellement au milieu du bois de Vincennes, plus précisément ICI, à l'angle de la route de la Pyramide et de la route du Champ de Manoeuvres.

La seconde suscite la désolation

Cette pyramide se trouve rue Marie Laurencin, une voie piétonne créée en 1987 qui relie la rue du sahel au jardin Charles Péguy et dessert une partie des immeubles gérés par la RIVP et ICF La Sablière construits en 1985-88 par l'architecte Alain Gillot..

Bien que située au centre de la voie qui mène au Jardin Charles Peguy, sa fonction principale n'est pas décorative, mais fonctionnelle puisque c'est en fait l'émergence du système d'aération des parkings souterrains.

Déjà en 2013, date de la photo ci-dessus, son manque d'entretien était évident. Les demandes de restauration exprimées aux Budgets Participatifs de 2015 et 2016, n'ont pas abouti notamment par le statut de cet ouvrage qui se trouve au milieu d'un espace public mais appartient à un bailleur. Cliquez pour agrandir l'extrait du cadastre.

Son état a depuis continué à se dégrader comme le montrent ces photos prises en mai 2021. On peine à comprendre que la Mairie de Paris soit incapable d'obtenir de la RIVP sa remise en état.

Cliquez sur les photos pour les agrandir

Si elle constitue un point de repère du quartier, cette pyramide obstrue la vue en direction du jardin Péguy et engendre un sentiment d'insécurité quand on doit la contourner. Elle apparaît à nos yeux comme une erreur d'urbanisme qui mériterait davantage une correction qu'une restauration.

Depuis 2004, Circul’Livre est présent dans le quartier Bel-Air Sud : les premiers dimanches du mois sur la place Sans-Nom et les troisièmes au métro Michel Bizot.

Cette formule gratuite et conviviale de partage des livres dans l'espace public satisfait toujours autant les participants que les organisateurs. Elle est en revanche d'une mise en oeuvre énergivore.

Aussi, faute d’un renouvellement suffisant des animateurs et surtout faute d’avoir trouvé une solution aux difficultés de stockage, transport et manutention des livres et des tables de nouvelles dispositions s'imposaient.

Pour permettre à Circul’Livre de poursuivre son animation dans le quartier, la Maison de la Vie Associative et Citoyenne (MVAC12) a accordé aux organisateurs une convention d'utilisation du kiosque citoyen situé place Félix Eboué.

Cette disposition devrait être effective chaque premier dimanche à partir de dimanche 5 décembre. Nous souhaitons aux organisateurs d'attirer vers la place Félix Eboué leurs plus fidèles participants et faire découvrir Circul’Livre à de nouveaux habitants du 12e.

Pour sortir des visuels pour guides touristiques et mettre votre connaissance du quartier à l'épreuve, nous vous présentons dans cette série des lieux connus photographiés sous un angle inhabituel.

Saurez-vous les reconnaître ?

Quatorzième coup d'oeil : 

Quel est ce bâtiment ?

Notre précédent coup d'oeil :

Si vous êtes une ou un habitué de la promenade le long de la Petite Ceinture entre la rue du Sahel et la Villa du Bel-Air, bous avez probablement cherché à reconnaître les bâtiments qui la bordent.

Cette photo représente l'arrière du bâtiment Labrouste de l'Hôpital Armand Trousseau.

L'hôpital Trousseau a été construit au 26 avenue du Dr Arnold Netter en 1901 après la destruction des anciens bâtiments situés entre la rue du Faubourg-Saint-Antoine et la rue de Charenton. Il porte le nom d’Armand Trousseau (1801-1867), médecin des hôpitaux, titulaire de la chaire de clinique médicale de l'Hôtel-Dieu. Sur ce site, qui lui est consacré, vous trouverez une histoire détaillée de l'hôpital qui porte son nom.

Cliquez pour agrandir

L'hôpital Armand Trousseau est spécialisé dans les soins pédiatriques et depuis janvier 2006 le polyhandicap après son regroupement avec l'hôpital de La Roche-Guyon situé dans le Val-d'Oise.

Ce soir mardi 30 novembre 2021,à 19h00, se tiendra le dernier conseil du 12e arrondissement de l'année. En raison des conditions sanitaires, la séance sera entièrement dématérialisée et retransmise sur cette page.

L'ordre du jour initial qui comporte une trentaine de délibérations, deux voeux et quatre questions orales est téléchargeable ici. À l'heure ou nous publions, nous n'avons pas connaissance d'un ordre du jour complémentaire.

La séance débutera par une communication sur la gestion des terrasses estivales suivie d'un débat. Elle se poursuivra par la présentation des investissements à caractère local.

Sur l'ordre du jour, nous avons en particulier noté :

• la construction de 121 logements sociaux dont 76 au 42-48 rue de Picpus
• la rénovation de 255 logements sociaux avenue de Corbera
• le conventionnement avec RIVP et Elogie SIEMP de près de 400 logements sociaux existants

Des subventions pour les illuminations des fêtes de fin d'année 2021 aux associations suivantes :

• Rendez-vous Marsoulan
• Happy Courteline
• La Félixcité (lire ici son objet)
• Viaduc des Arts
• Commerçants du Faubourg Saint-Antoine

Comme trop souvent, nombre de délibérations sont incompréhensible car réduites à leur seul titre. Exemples :

• 2021 DAC 679 Sortie des locaux du lapidaire de Bercy de l'établissement public "Paris Musées"
• 2021 DAC 54 Activités commerciales sur des emplacements durables du domaine public - conventions.

Depuis près d'un an et demi, la coupole de l'Église du Saint-Esprit est recouverte d'un imposant échafaudage. Bien plus que la restauration nécessaire pour en assurer l'étanchéité, c'et en fait à l'achèvement du projet de l'architecte Paul Tournon (1881-1964) que nous assistons.

L’église a été achevée en 1935 à l'exception du clocher achevé en 1963. Elle est classée aux Monuments historiques depuis 2016.

Théoriquement vers février 2022 la coupole principale et les 14 coupoles annexes seront chacune parées d’une couverture extérieure en cuivre. Préconisée dès le départ par l’architecte comme en attestent les plans de cet édifice inspiré de la basilique Sainte-Sophie, à Istanbul (Turquie), cette solution n’avait jamais été mise en œuvre faute de moyens après la crise de 1929. Coût de l'opération : 4,8 millions d'euros.

Les plus chanceux auront pu voir de près ce magnifique travail lors des journées du patrimoine de septembre dernier. Cette video tournée en octobre, permet aux autres (dont nous sommes) de profiter de la visite.