07/02/2014
Que devient Bercy-Charenton ?
Dans le cadre du projet d'aménagement du secteur Bercy Charenton, la ville de Paris a confié en 2010 à la société Etat d'Esprit la conception et la mise en œuvre d’une démarche de concertation innovante comprenant réunions publiques, ateliers de travail urbains.
Depuis le 11 mai 2011, date de la première réunion de concertation, nous nous efforçons de suivre ce projet capital. Tâche bien difficile car cette concertation ressemble un peu à une boutique le plus souvent fermée et dont le rideau se lèverait parfois pour nous faire miroiter la vitrine et nous demander notre avis.
La dernière "ouverture" date du 29 juin 2013 : Journée portes ouvertes au chai de Bercy au cours de laquelle la journée a permis notamment de prolonger les échanges avec les habitants et usagers, parties prenantes de la concertation, et de faire découvrir le projet à ceux qui ne le connaissaient pas encore (Sic).
En fait, aucune information nouvelle n'a été transmise depuis la présentation le 18 octobre 2012, du Plan Guide que nous trouvons équilibré et réaliste, même s'il faut rester vigilant sur le taux excessif de bureaux et le risque de déshumanisation lié à de trop grandes hauteurs.
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Notons par ailleurs qu'on ne connait ni la feuille de route du projet ni la durée de la mission du cabinet Rogers Stirk Harbour + Partners. Quelle est la phase qui doit suivre celle du Plan Guide ? Impossible de répondre puisqu'aucun scénario n'a été annoncé.
Pourtant, pendant les période de fermeture, nul ne doute que "derrière le rideau", les artisans (en l'occurrence les urbanistes du cabinet Rogers Stirk Harbour + Partners) travaillent, conçoivent et décident. Quoi ? Nous en aurons probablement quelques aperçus lors de la prochaine "ouverture".
Le caractère épisodique de cette concertation et la non connaissance de la feuille de route a laissé le champ libre à Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) candidate à la Mairie de Paris, pour présenter le 14 janvier dernier, un projet prenant le contrepied des principes retenus.
Son projet, sans même faire référence au Plan Guide, prévoit la couverture totale des voies, solution rejetée, tant pour des raisons techniques qu'économiques.
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À propos de ce Plan Guide, on peut relire sur le compte-rendu de la réunion publique du 18 octobre 2012 (p 10) que Jean-Marie Brétillon (Maire de Charenton-le-Pont) a trouvé cette étude pertinente. Aujourd'hui candidat à sa réélection on ne s'étonne guère de le voir faire le grand écart (Le Parisien du 16/01/14) en apportant un soutien certain quoique mesuré à Nathalie Kosciusko-Morizet :
Sur le principe, je soutiens totalement cet ambitieux projet ... Couvrir les emprises SNCF et RFF permettrait de reconquérir un terrain ... Il ajoute : non seulement il y aura des difficultés avec la SNCF pour la couverture des voies, poursuit l’élu mais, surtout, à l’heure actuelle, on sait tous qu’il n’est pas évident de trouver des financements.
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Lors du Conseil de Paris de mai 2010, à l'occasion d'un amendement sur la délibération DU 37, Christophe Najdovski (EELV) déclarait au nom du groupe Les Verts :
Je terminerai par la question de la concertation, avec le souhait de la mise en place d’un comité permanent de concertation de manière à associer de manière continue un maximum d’acteurs à la concertation sur l’aménagement du secteur.
Demande rejetée par l'exécutif parisien dont on trouvera la réponse ici.
Concluons, en parodiant Jacques Dutronc : On nous en montre un peu, on ne nous dit pas grand chose ! Le terme tant prononcé de concertation mérite davantage.
07:15 Publié dans Démocratie locale, Elections, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paris
Commentaires
Votre sentiment sur une perte de temps sur le site Bercy-Charenton ainsi que le dévoiement de la "concertation" par la majorité sortante est pleinement partagée.
On peut même s'en réjouir car aucun aménagement irréversible n'est venu "véroler" la dernière grande disponibilité foncière de notre arrondissement (le projet de logements sociaux au milieu des voies ferrées, présentée cyniquement comme une "féérie ferroviaire", n'est heureusement toujours pas d'actualité).
Cet espace à aménager est donc toujours au cœur de la campagne municipale 2014.
Toutefois, votre phrase : "la couverture totale des voies, solution rejetée, tant pour des raisons techniques qu'économiques" appelle quelques observations.
Cette assertion est erronée.
En effet, sur quoi repose les obstacles techniques alléguée ? Le projet de Rogers et Nouvel ne prévoyait-il pas une faible couverture alors que le cahier des charges de la ville excluait l'implantation d'entreprise susceptible de contribuer à son financement ? Et celui de l'APUR en 2008, la couverture du périphérique ?
Quoi qu'il en soit et sans rentrer dans les détails, des réalisations bien plus complexes le prouvent (de la cathédrale de Paris, il y a 800 ans, ou plus récemment le quartier de la gare Montparnasse, par exemple, qui repose sur une couverture des voies ou encore la dernier création d’immeuble sur les voies de la gare d'Austerlitz).
D'ailleurs, le projet présenté par NKM et Valérie Montandon s'inspire sur le quartier vert et aéré du secteur Masséna (même densité, même hauteur et quartier écologique).
Cet aménagement est donc totalement réalisable.
S'agissant du financement, cet argument ne résiste pas non plus à l'analyse que l'auteur de cet article aurait pu aisément mener.
D’où vient le rejet de cette idée de couverture des voies sur une partie seulement du site (rue de Charenton à rue Baron-Le-Roy prolongée) ? J’ose espérer que cela ne provient de Mme HIDALGO, qui effectivement, avant même que le projet ne soit exposé, expliquait qu'il était trop onéreux, tout en inventant des montants astronomiques pour le discréditer !
En réalité, l'augmentation des impôts parisiens démontre au contraire que c’est la majorité sortante qui n'a aucune imagination en matière de financement car elle ne peut concevoir d'autres sources de financement que les deniers publics !
Cette argumentation de Mme Hidalgo devrait donc être discréditée d'office.
Le projet de NKM et Valérie Montandon repose sur une programmation à moyen terme, ventilée en plusieurs phases. Les premières couvertures et aménagements, qui seront financés par des contrats de partenariat, engendreront des retours sur investissements qui ensuite serviront à financer la deuxième phase, puis, à leur tour, la troisième phase.
Le projet de NKM et de Valérie Montandon est donc un projet ambitieux, à la hauteur de Paris.
Écrit par : Matthieu S | 09/02/2014
pour bercy charenton !
L’augmentation de la demande en matière de logement réduit considérablement le nombre d’espaces verts en zone urbaine. Cela dit, personne ne souhaitant vivre dans une jungle de béton et d’acier, une société américaine a mis en avant une alternative originale : donner naissance à des parcs souterrains. Sous les pavés, la verdure !
Écrit par : g.dumas | 01/01/2015
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