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30/05/2014

Stationnement des motos : les chiffres parlent !

parisAutorisé ou interdit, sur chaussée ou sur trottoir, gratuit ou payant, en infraction ou toléré, acceptable ou gênant, le stationnement des deux roues motorisés (2RM) reste un sujet majeur de débat.

Pour tenter d'y voir clair au delà des passions que le sujet suscite, nous nous sommes penchés sur le Bilan des déplacements 2012 (pdf 7 Mo), le dernier publié par la Mairie de Paris.

À la page 3 de ce document se trouve un tableau indiquant la répartition des 8 500 000 déplacements qui sont effectués chaque jour à Paris. Nous le reproduisons ci-dessous.

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parisUne fois passée l'agréable surprise de voir que la part des déplacements à vélo est supérieure à celle en 2RM, nous avons converti ce tableau en valeurs absolues (cliquer sur l'imagette à droite) dont il ressort que quotidiennement sont effectués à Paris :

  • 181 480 déplacements en 2RM
  • 839 880 déplacements en voiture

Soit : 2,15 déplacements en 2RM pour 10 en voiture

Examinons maintenant les chiffres relatifs aux places de stationnement en voirie. On comptait fin 2012 :

  • 42 000 places destinées aux 2RM
  • 147 812 places dédiées aux automobiles

Soit : 2,85 places de stationnement 2RM pour 10 d'automobile

Nouvelle surprise, on constate que contrairement à une idée reçue, les 2RM sont proportionnellement mieux dotés en places de stationnement que les automobilistes.

Où est donc le problème ?

Premièrement : les parkings 2RM sont très inégalement répartis. Depuis des années, on crée des parkings 2RM aux emplacements supposés en nécessiter le plus. Ces prévisions s'avèrent souvent fausses ou instables. En page 31 du Bilan des déplacements, on découvre que même les parkings supposés les plus fréquentés sont parfois loins de la saturation. 

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Bd de Picpus, un espace bien mal utilisé (Cliquez pour agrandir)

Deuxièmement : les motards ne font aucun effort pour rechercher les places disponibles et ont la fâcheuse habitude de se garer au plus près de leur destination. Quand un automobiliste a réussi à trouver une place à 200 ou 300 mètres de sa destination, il est satisfait. Alors, pourquoi n'en serait-il pas de même des motards ?

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Avenue Daumesnil (Cliquez pour agrandir)

Troisièmement : les 2RM bénéficient non seulement de la gratuité du stationnement, mais également de tolérance aux infractions. Imaginez un instant ce que serait la situation si on avait débarrassé l'espace public parisien de ces affreux potelets, que le stationnement des automobiles était gratuit et la tolérance aux infractions semblable à celle dont bénéficient aujourd'hui les 2RM.

On cherche encore les raisons pour lesquelles les 2RM devraient être traités différemment des autres véhicules à moteur thermique.

Alors, que faire ?

Comme on le fait déjà pour le stationnement réservée aux PMR (2 % des places) il faut définir un ratio de places destinées aux 2RM et les répartir le plus uniformément possible parmi les places de stationnement automobile.

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Dans les années 2005, avec l'appui des élus et des conseils de quartier, la DVD a procédé au recalibrage de rues dont la largeur n'autorisait pas le stationnement bilatéral. On est passé à côté de l'excellente configuration aujourd'hui mise en oeuvre dans certaines rues comme la rue Sidi Brahim ou la rue des Marguettes (voit photo ci-contre).

Comme on ne peut guère détruire les parkings existants (et encore moins réduire des trottoirs excessivement élargis), il faut se résoudre à en ajouter, ce qui se fera nécessairement au détriment des places pour les voitures. Les dernières solutions mises en oeuvre pour le faire rapidement et à moindre coût semblent donner satisfaction.

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Il restera enfin à inciter les motards à utiliser ses parkings qui leurs sont destinés. Nous ne voyons pas comment atteindre ce but sans se résoudre à soumettre les 2RM à la règle commune en instituant un stationnement payant (adapté à la surface occupée sur l'espace public) et verbalisant les infractions sans davantage de tolérance que pour les automobilistes.

La Maire de Paris a exprimé des positions fluctuantes sur le sujet. Ne pas le traiter durablement au cours de cette mandature serait une marque de faiblesse.

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