Le Quartier Bel-Air Sud

Dans la feuille de route qu'elle a adressée à Ian Brossat (adjoint à la Mairie de Paris, chargé de toutes les questions relatives au logement et à l'hébergement d'urgence), Anne Hidalgo rappelle l'un de ses premiers engagements de campagne :

Il s'agit de produire 10 000 logements par an, permettant de répondre tant aux besoins des publics modestes que des classes moyennes. Pour cela, et au vu des difficultés que rencontre le secteur de l'immobilier au niveau national, vous devrez engager une démarche globale visant à actionner l'ensemble des leviers et lever l'ensemble des freins.

Le document de présentation de la Modification du PLU rappelle par ailleurs l'objectif de 25 % de logements sociaux en 2025 et l'action en faveur du logement intermédiaire.

Paris occupe une surface de 105 km2 et avec ses 2,3 millions d'habitants (21 000/km2) est l'une des plus denses du monde (source). Alors, où créer des logements à Paris pour répondre à l'attente des 150 000 demandeurs de logements ?

Sur les emplacements rendus disponibles par le départ d'activités industrielles. Ce sont bien sûr depuis longtemps  les premiers sur lesquels on construit des immeubles d'habitation. Deux exemples dans notre quartier :

• l'immeuble dont la construction vient de commencer au 5-7 rue du Sahel sur l'emplacement autrefois occupé par les pompes Mouvex est un programme privé de 32 logements (dont 8 sociaux).

• le terrain du 11 rue de Toul libéré par le Cercle d'Exportation du Livre Français (CELF) est à l'abandon depuis plus de quatre ans malgré son inscription LS 100% lors de la modification du PLU de janvier 2009. Les riverains  se lamentent de le voir ainsi.

En convertissant en immeubles d'habitation les immeubles de bureaux vides en raison de la conjoncture ou de leur obsolescence. Une démarche parfois plus complexe et coûteuse qu'on le croit, mais qui fait l'unanimité.

50 avenue Daumesnil (cliquez pour agrandir)

En surélevant les immeubles existants. Courante jusqu'au début du 10e siècle, la surélévation, qui était réglementairement limitée par le Coefficient d'Occupation des Sols (COS) est rendue plus facile par la loi ALUR. L'APUR a recensé à Paris 10 000 immeubles potentiellement concernés par une telle opération. Faut-il pour autant envisager de combler toutes les dents creuses de Paris ?

41 bd Soult

Cela ne doit et ne peut que rester exceptionnel car limité par :

• l'avis favorable de la copropriété
• la structure du bâtiment existant
• la possibilité de respecter les normes thermiques
• la possibilité d'assurer l'accessibilité (ascenseur) aux personnes à mobilité réduite.
• l'avis des ABF soucieux de ne pas défigurer le patrimoine
• le coût (3000 à 4500 €/m2)

Une autre solution existe

Il suffit de lire ces chiffres pour appréhender le problème du logement en région parisienne :

Paris : 22 000 habitants/km2 (2,3 millions d'habitants sur 105 km2)

Petite Couronne : 6 800 habitants/km2 (4,5 millions d'habitants sur 657 km2)

Ile de France : 1000 habitants/km2 (12 millions d'habitants sur 12 000 km2)

Alors pourquoi se précipiter pour vouloir atteindre un objectif qui va au détriment de la qualité de vie des parisiens alors que la constitution de la métropole du grand Paris est à la portée de nos élus pourvu qu'ils acceptent d'abandonner une partie de leur petites prérogatives.

Une métropole à la dimension de la petite couronne dotée d'un réseau de transports adapté permettrait de ré-équilibrer la densité de population et limiter la spéculation sur le prix du foncier.

Et au lieu de densifier encore davantage le centre, on pourrait déconcentrer certains quartiers en créant des espaces verts plutôt que de construire sur le moindre lopin de terre disponible.

Le vote de la modification du PLU par le conseil de Paris est prévu pour l'automne 2015. La constitution de la Métropole du Grand Paris (MGP) est annoncée pour le 1er janvier 2016. La MGP exercera des compétences en matière de projet métropolitain, de plan climat, d’habitat et d’hébergement. Alors .... ?