21/08/2006
Réchauffement climatique, urbanisme, sigles et démocratie locale
Comme nous vous en avions informé, le bâtiment du 108 rue de Picpus est totalement rasé et les engins mécaniques se sont attaqués à ses fondations.
Alors que les incidences des activités humaines sur la planète ne font plus aucun doute, on peut se demander si les futures habitations qui vont sortir de terre en lieu et place de celles qui sont détruites tiendront compte de cette nouvelle donne climatique.
Mme Blumenthal nous a informé que le bâtiment qui devrait être construit au 108 devrait être aux normes HQE (Haute Qualité Environnementale).
Mais que cache cette norme? rien de très précis sur le site du Centre de certification NF
La démarche HQE semble être portée par une association (l’Association HQE... bien sûr) qui elle même renvoie à l’organisme certificateur NF.
L’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) que nous avions fait intervenir lors d’une réunion publique de notre Conseil de quartier porte également cette démarche et indique sur son site que la normalisation de l’appellation HQE est en cours au travers de normes ISO et AFNOR.
Nous rappelons que l’ADEME est présente dans notre arrondissement au travers d’un espace d’information situé au 53, avenue Ledru Rollin.
Pour en savoir plus sur les réalisations HQE, il faut se tourner vers des sites plus généralistes comme celui de «Travaux.com » ou celui de la « Banque des savoirs » qui met en avant une réalisation Britannique, celle de Beddington: le BEDZED (Beddington Zero Energy Development), expérience d’urbanisme portant sur 82 logements, avec isolation renforcée, production d’énergie électrique pour la consommation de l’ensemble des habitants, collecte et utilisation des eaux de pluies.
La commission parlementaire réunissant Députés PS et UMP qui a remis un rapport sur le le réchauffement climatique en avril dernier n’est pas rassurante pour les années à venir sur la nature des changements qui s'opéreront.
En matière d'urbanisme, il nous faudra nous habituer à ce nouveau sigle qu'est le HQE.
Dans notre ville, un programme urbain fait clairement référence à la réalisation anglaise du BEDZEB, il s’agit de la ZAC de la place de Rungis chez nos voisins du XIII°
Le XX°, de son coté, marque sa sensibilité à l’urbanisme et à l’environnement en expliquant sur le site de la mairie, la norme HQE.
Dans notre quartier, les nouveaux programmes de constructions de la rue de Picpus sont des programmes parapublics : OPAC. pour l’un (Office Public d'Aménagement et de Construction de Paris), SIEMP. pour l’autre (Société immobilière mixte de la Ville de Paris.
Organe de consultation, le Conseil de Quartier est né, dans le XII° à partir de la réflexion des habitants sur le Plan Local d’Urbanisme, une commission Voirie et Urbanisme. en est issue et il est dommage que celle-ci n’ai pas été consultée sur ces deux projets pour pouvoir à la fois en informer les habitants mais aussi pour faire remonter aux urbanistes ce que nous souhaitons pour notre quartier.
Certes, la démocratie locale, l’échange avec les élus est de constitution récente dans notre arrondissement mais il n’en est pas moins vrai, qu’il faut maintenant donner à participer sur des sujets qui touchent à l’environnement comme à la proximité, la gestion urbaine du 108 rue de Picpus et du terrain qui lui fait face pouvait être un terrain d’intervention pour le Conseil de Quartier, tout comme c’est le cas dans les arrondissements voisins.
Yves Ortega
08:38 Publié dans Démocratie locale, Vie du quartier, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
La question est d'importance : "sur des projets importants (i.e. construction de logements sociaux), les décisions sont déjà prises loin du niveau local". En conséquence, l'influence du conseil de quartier est quasi nulle.
Relire les articles 1 et 4 § "rôle et compétences" de la Charte des conseils de quartiers
Hélas, vous nous confirmez que sur des sujets d'importance, que le pouvoir de proximité n’existait pas encore et que les décisions se prenaient loin de lui
En essayant de reconquérir une partie des prérogatives simples, consistant à décider de ce que l’on veut faire là où l’on vit, les Parisiens auraient-ils l’impression de perdre leur temps dans des structures mis en place par le conseil d'arrondissement ?
Votre article soulève une question cruciale: quelle forme doit prendre la démocratie locale?
Démocratie directe ou Démocratie représentative ?
De plus, pour des dossiers complexes, la représentation locale a-t-elle toutes les compétences pour statuer?
Écrit par : bernard | 21/08/2006
La Ville de Paris s’est effectivement engagée dans une démarche HQE (Haute Qualité Environnementale) et a signé une charte de développement durable avec la SIEMP. L’objectif est notamment de favoriser l’utilisation des énergies renouvelables (des panneaux solaires seront installés au 108 rue de Picpus) et l’emploi de matériaux durables, de limiter la consommation d’énergie (isolation et utilisation d’ampoules basse consommation dans les parties communes) et d’eau.
La norme HQE sera explicitée dans le prochain numéro de votre 12ème et je propose au conseil de quartier, de faire venir à une prochaine réunion des représentants de la SIEMP et de l’OPAC pour discuter des mesures envisagées au 108 et au 121 rue de Picpus.
Monique Leblanc, ajointe à la Maire du 12ème, chargée de la démocratie locale
Écrit par : Monique Leblanc | 25/08/2006
Madame,
Vous éludez la question posée par l'auteur de l'article. L'interrogation portait sur la consultation et l'implication du conseil de quartier face aux nouvelles constructions de logements sociaux.
La HQE est une démarche de gestion de projet. Elle vise à limiter les impacts d'une opération de construction ou de réhabilitation sur l'environnement tout en assurant à l'intérieur du bâtiment des conditions de vie saines et confortables.
Il ne s'agit donc pas d'une "nouvelle " norme de construction.
Le Maître d'ouvrage doit établir une liste de priorités en choisissant parmi les quatorze " cibles de la qualité environnementale ", les trois ou quatre qui lui semblent les plus importantes et sur lesquelles un maximum d'effort sera concentré. Par exemple, pour obtenir la certification HQE, le maître d'ouvrage peut retenir :
-La Relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement immédiat
-Le Choix intégré des procédés et produits de construction
- Le Chantier à faibles nuisances
L'ordre des architectes a quitté l’association HQE (mars 2006). Motifs : cette démarche ignore les aspects culturels, sociaux et dans une moindre mesure, économiques, qui conditionnent désormais la fabrication de tout espace à vivre.
Nul besoin de HQE pour la mise en place des mesurettes : "limiter la consommation d’énergie et d’eau", de nombreux syndicats de copros ont déjà mis en place ces mesures de bon sens …
Nous attendons avec impatience la réunion du prochain conseil de quartier avec les représentants de l'association HQE.
Écrit par : bernard | 26/08/2006
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