Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/10/2009

Rencontres intergénérationnelles

La commission Solidarité du conseil de quartier Bel-Air Sud a mené en 2007-2008 une expérience d’échange conduite avec des lycéens d’Elisa Lemonnier : le thème était « nos 16 ans ». Ces échanges ont été animée par un professeur, un comédien et une photographe. Au cours d'une manifestation à la Mairie, anciens et jeunes ont fait connaitre au public des tranches de leurs vies. Grand succès.

2009_234.jpg

En 2008, Michèle Isturiz, animatrice de la commission a relancé l’idée avec Stéphane Paroux, professeur au Lycée Paul Valéry, animateur d’un programme d’accueil de jeunes primo arrivants de 16 à 18 ans (chinois, kazaks, pakistanais, irakiens, brésiliens, sri-lankais…). Certains parlent bien français, d’autres non, mais très motivés apprennent très vite. Leur professeur leur fait visiter des sites remarquables dont le marché de Rungis. Des entretiens avec des seniors, ils attendent une connaissance des usages et du mode de vie en France ; les échanges portent sur le mariage, les relations familiales, la guerre, le respect des personnes âgées et les événements marquants de leur vie.

Lisez ci-dessous le compte-rendu de l'une de ces séances rédigé par Stéphane Paroux l'animateur.


Au lycée, de 16 à 90 ans.

Quel est le point commun entre Jean, 90 ans cette année, et cette jeune lycéenne d’origine chinoise ? D’abord, ils se sont assis côté à côté six fois cette année, au lycée Paul-Valéry. Certaines rencontres imprègnent notre mémoire durablement. Quand un adolescent étranger évoque sa migration par exemple, ou lorsque Bernadette se rappelle de son premier amour : « Je ne pensais pas en parler ici, mais puisque vous me posez la question… » Tout cela reste en vous, définitivement.

Expliquons : réempruntant la voie initiée par Martine Ferrari au lycée Elisa-Lemonnier, les élèves non francophones de la classe d’accueil ont rencontré un groupe de retraités du 12ème arrondissement, une fois par mois.

Projet intergénérationnel, évidemment. « Je ne comprends pas pourquoi on laisse les personnes âgées dans des maisons loin de leur famille. Dans mon pays, c’est pas comme ça. » La discussion s’engage sur le manque de respect, les mentalités différentes, comme si ados et retraités étaient de vieux amis. « Et quand vous aviez notre âge, qu’est-ce que vous vouliez faire comme métier ? » « Moi, je voulais être berger. Quand on m’a demandé vers 20 ans si je voulais partir pour les îles Kerguelen, élever et étudier un troupeau de moutons, j’ai accepté, » explique Jean-François.

Michèle, que les seniors du 12ème connaissent bien, raconte quant à elle son engagement de jeunesse à Madagascar, pour lutter contre l’illettrisme. Un jeune Irakien enchaîne en racontant son quotidien à Bagdad, il y a deux ans. On ne regrette pas toujours le passé. Les adultes comme les ados savourent les moments présents : projet interculturel, également.

Petit à petit, la curiosité a laissé place à un engagement plus profond. La présence des adultes a motivé l’apprentissage du français, leurs encouragements aussi. Ils ont tour à tour été confidents, grands-parents, professeurs, et ont rempli leur rôle avec un réel enthousiasme. Comme Yvonne, ancienne prof d’anglais, qui a épaulé cette jeune Américaine au français hésitant. Elles s’échangent d’ailleurs toujours des mails, alors que l’adolescente est repartie dans son Kansas natal.

Et puis les élèves ont voulu faire partager à d’autres élèves et aux adultes de l’établissement leur expérience. Laurence Crémière a eu l’excellente idée de nous inviter à la Maison ouverte, pour mettre en voix et répéter les textes composés. Et le vendredi 29 mai, alors que certains ados n’avaient pas mesuré le stress qu’occasionnait une audition publique, ils ont présenté le projet… Emotions garanties et volonté de poursuivre ces échanges l’an prochain.

Le projet est d’ailleurs déjà prêt, en partenariat avec la Mairie et la Maison européenne de la Photographie : les adultes et les ados iront à la rencontre du monde associatif local, pour « photographier la solidarité. » Beau programme : avis aux amateurs !

Au fait, le point commun entre Jean et cette jeune Chinoise, c’est justement la photographie : l’un a travaillé à l’usine Kodak de Vincennes, l’autre veut devenir photographe.



Quand un adolescent étranger arrive en France, s’il n’a pas un niveau suffisant en français pour suivre une classe francophone, il est affecté en classe d’accueil, dans un collège ou un lycée public, suivant son âge. Dès que son niveau le permet, il est intégré en classe francophone.

07:59 Publié dans Citoyenneté, Solidarité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris

Les commentaires sont fermés.