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04/12/2009

Que deviennent les conseils de quartier ?

vivre_ensemble_220.jpgQue vous soyez vous-mêmes conseiller de quartier, invité permanent ou simple habitant motivé par le présent et l'avenir de votre quartier, vous avez probablement constaté que depuis quelques mois, les conseils de quartier en général, celui de Bel-Air Sud en particulier sont atteints d'une certaine léthargie.

Sans l'ombre d'un doute, le peu d'animations de quartier, la rareté des réunions publiques (une seule le 5 mars et celle du 3 octobre au TEP Louis Braille) et la faible participation aux assemblées générales n'est imputable qu'aux conseillers eux-mêmes. A y regarder de plus près, on comprend que leur faible mobilisation vient peut-être de plus loin.

Au cours de la précédente mandature, la dynamique des conseils de quartier a été principalement induite par la Mairie de Paris et la Mairie d'Arrondissement chaque fois qu'elles ont consulté les conseils :

  • sur des grands dossiers touchant au mode de vie des habitants comme le Plan Local d'Urbanisme et le Plan de Déplacement de Paris
  • sur des projets dont le financement était budgété comme les Quartiers Verts ou la réalisation de pistes cyclables.

Depuis le début de cette mandature, en raison pour l'essentiel des contraintes budgétaires, aucun sujet de ce type n'a été soumis aux conseils de quartier afin qu'ils exerce leur rôle de relais entre l'équipe municipale et les habitants dans le cadre d'un projet commun.

Dans Le 12e, un temps d'avance - Projet 2008-2014, on lit : Pour soutenir la créativité et la participation des habitants, élargir leurs droits et leurs compétences, 10 % du budget d'investissement de l'arrondissement releveront de la responsabilité des conseils de quartier pour réaliser des projets locaux et intervenir sur la voirie et dans les équipements publics.

Espérons que cette disposition mobilisatrice puisse bientôt voir le jour.

conseils_quartier.jpg

Deux illustrations réussies des conseils de quartier

La prise de distance du Maire de Paris avec l'institution des conseils de quartier ne nous a pas échappé : elle apparaît de façon évidente dans ses compte-rendus de mandats successifs : en 2005 et 2006, l'expression conseil de quartier se trouvait 12 fois dans le texte du compte rendu ; en 2008, elle apparaît 5 fois et en 2009 une seule fois ! (page 15, concernant la propreté)

Graphique.jpg

L'adjoint au Maire de Paris en charge de la Démocratie Locale a englobé l'action attendue en direction des conseils de quartier dans l'élaboration d'une charte de la Participation qui après un an de gestation, sera soumise à l'approbation du prochain conseil de Paris. Elle sera soumise pour avis au conseil d'arrondissement qui se tiendra lundi 7 (19h00) à la Mairie du 12e. Nous vous rappelons que ces séances sont publiques.

Dans le prolongement de cette charte, la Mairie du 12e engage, en concertation avec les intéressés, la révision de la charte des conseils de quartiers. Souhaitons que cela serve de catalyseur à un nouvel élan de la démocratie locale.

Commentaires

Merci de poser la question.
Où sont les conseils de quartier ?
Cette interrogation en amène une autre : La démocratie de proximité a-t-elle encore un avenir à Paris et dans le 12ème ?
Personnellement j'en doute fortement et les exemples figurant dans votre note vont dans le même sens.
Dommage !!!

Écrit par : Robert | 04/12/2009

c'est déjà passé de mode ?

Écrit par : genoveva | 04/12/2009

La démocratie de proximité a sans doute un problème dans le 12e, à Paris en général, mais que dire de la démocratie de représentation, celle qui porte des hommes et des femmes aux postes de conseillers et de maires, pour rester dans les élections municipales. Elle ne remplit pas les salles, pardon, les urnes, non plus.
Alors ? Qu'est-ce qu'on fait ? On attend le retour de la droite aux commandes de l'Hôtel de Ville pour avoir un réel adversaire ?
Il ne suffit pas de poser la question, bien sûr. J'ai une petite expérience de la pratique des CQ, dans le 9e, qui a l'honneur de votre blog, et aussi dans le 18e, idem pour les honneurs... Je suis aussi déçue que vous par leur fonctionnement. La déception vient autant de la mairie, qui joue moyennement le jeu (très long à expliciter en détails), que par les citoyens, qui ont bien d'autres chats à fouetter à Paris, leur famille, leur travail, les loisirs, les amis, les embouteillages, etc. Peu de temps à consacrer à la chose commune. Du coup, les réunions de CQ, restreintes ou publiques, ressemblent plus à un club de retraités qu'à une assemblée citoyenne, dynamique, impliquée. Cela manque de sang neuf.

Écrit par : lise | 04/12/2009

Tout le monde a raison, politisation, manque de grand projet, usure des conseillers éxistants mais surtout à mon avis pas d'implication de jeunes habitants.
Ils éxistent comment les motiver ?
Quel projet : l'avenir de la petite ceinture, sujet tournant autour de la voiture (incontournable bagnole), économie solidaire
Je n'ai pas la réponse et cela me désole

Écrit par : René | 04/12/2009

La Charte de Participation est aussi au menu du Conseil d'arrondissement du 7.12 dans le 9e.

Soyons honnêtes : on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif ! La faible participation des gens aux Conseils de quartier pour ceux qui restent "ouverts", je veux dire non structurés comme ceux du 20e par exemple, est un problème majeur. Les causes de cette désaffection sont nombreuses, à commencer la crainte de la récupération politique.

Maintenant il est aussi juste de dire que l'ancienne adjointe à la Démocratie locale avait une idée plus ouverte et moins courtisane que l'actuel adjoint, cela compte.

Notons enfin la grande différence entre les arrondissements qui se sont dotés de CQs avant 2001 et après 2001, et encore dans ces derniers la différence suivant la sociologie : le 9e et le 10e ont des chartes de CQ très voisines mais on constate un comportement des citoyens très différent - correct dans le 10e, très faible dans le 9e.

Écrit par : Didier | 05/12/2009

Que deviennent les conseils de quartier ? Ils vivent plus ou moins bien au grès de l’implication de quelques conseillers courageux , dévoués.
Et si la question globale était « A quoi sert un conseil de Quartier » ?
Le rédacteur souligne que « en 2005 et 2006, l'expression conseil de quartier se trouvait 12 fois dans le texte du compte rendu ; en 2008, elle apparaît 5 fois et en 2009 une seule fois ! »
Comme le note un commentateur : « le C.Q. : plus à la mode ? »
Une nouvelle charte va-t-elle être suffisante pour redynamiser les C.Qs ? Probablement pas !
Dans un budget global très resserré, les projets ne sont pas légions. D’où la probabilité de voir des projets aboutir proche de zéro. En conséquence, une implication « atone » des habitants.
Il est tout à fait dommageable, pour un bon fonctionnement des sic :« outils démocratiques » de constater l’absence quasi TOTALE de la jeunesse. Les élus et les conseillers doivent REAGIR. Les C.Qs ne peuvent pas se PASSER d’une partie de la population !
Plus grave à mes yeux, est la pusillanimité des élus en charge de ce dossier. La raison ?
Le commentaire de « Lise » est révélateur de la confusion sur le rôle dévolu aux C.Qs
« « Alors ? Qu'est-ce qu'on fait ? On attend le retour de la droite aux commandes de l'Hôtel de Ville pour avoir un réel adversaire ? » »
Le C.Q. serait-il, l’antichambre d’une opposition aux élus en place ?
Le C.Q. ne vit plus parce que en « haut on ne veut pas » (malgré les discours et la chartre) et en « bas on en peut plus » de faire des suggestions qui restent lettre morte !

Écrit par : bernard | 05/12/2009

A Bel Air Sud ils sont toujours là les CQ mais lassés d'attendre entre 15 et 18 mois pour voir un projet aboutir, lassés d'attendre des réponses à des soumissions de projets ou de simples réponses à des courriels qui n'arrivent pas, lassés de la lourdeur administrative qui sévit à chaque échelon. La Mairie ronronne et chacun attend son chèque à la fin du mois. Il nous faut seulement espérer que la droite reprenne le pouvoir pour remobiliser les bonnes volontés.
En attendant, nous continuons à oeuvrer même si cele ne se voit pas.

Écrit par : Monique Lopez | 05/12/2009

Petit additif à mon précédent commentaire.
J'étais Conseiller de Quartier sur Aligre Gare de Lyon. Afin de réveiller cette structure j'ai proposé, au début de 2009 avant ma démission, au CQ et à l'équipe municipale de lancer une opération citoyenne sur les thèmes Voirie et Propreté. Les uns et les autres se sont évertués à enterre ce projet. D'où mon départ du Conseil.
J'ai soumis cette même idée aux associations du quartier ( notamment la Commune Libre d'Aligre), aux verts, à l'UMP, au MODEM et même à la Paroise Saint Antoine. Seul le MODEM a daigné accuser réception. Tous les autres ne semblent pas concernés par l'implication des citoyens dans la gestion de la Ville.
Aussi changer de majorité est-ce la solution ? Il y a de grandes chances que nous nous heurtions aux mêmes blocages des politiques et des corporatismes des services municipaux lesquels ne voient pas d'un bon oeil l'ingérence des citoyens dans leurs affaires.

Écrit par : Robert | 05/12/2009

Les commentaires sont nombreux preuve que le rôle du C.Q est important.
« « A Bel Air Sud ils sont toujours là les CQ mais lassés d'attendre entre 15 et 18 mois pour voir un projet aboutir » » TOUT à fait d’accord !
Mais en désaccord sur « «il nous faut seulement espérer que la droite reprenne le pouvoir pour remobiliser les bonnes volontés » ».
Désaccord non pas sur le futur résultat de la prochaine majorité mais, sur le rôle du C.Q qui n’est pas d’entrer en ‘’opposition’’ avec telle ou telle couleur ! Pour cela il existe des partis, des syndicats voire des assos
L’exemple de Robert est révélateur de ce qui se passe dans Paris intra muros.
Pourquoi ? Chacun connaît le statut particulier de Paris et le manque d'autonomie des mairies d'arrondissement. Les décisions sont prises à l’Hôtel de Ville et l'éloignement du pouvoir affaiblit l'impact réel des recommandations des Conseils de Quartier et l'intérêt que le citoyen va leur porter en tant que représentant efficace de son opinion.
Selon le plan de carrière et donc son implication de l’élu d’arrondissement chargé de la démocratie locale, la vie des C.Qs sera plus au moins importante.
Le risque de sclérose risque de gagner ces structures et de ne retrouver à l'intérieur, qu'une poignée de militants de même " courant de pensée", qui au fil des mandatures laisseront leurs places au camp du vainqueur de la prochaine mandature.
Rappel : en 2004 après 3 ans de plein exercice de ces conseils de quartier, selon l’Hôtel de Ville dans un communiqué de presse, 400 réunions étaient organisées chaque année, et regroupaient 25 000 personnes. Déjà cette époque la participation était assez faible. Mais aujourd’hui c’est pire !
Encore une fois Robert pointe probablement la problématique « parisienne » Dès que le citoyen veut
se réapproprier une partie du « pouvoir politique » local via des suggestions et des vœux , l’inertie d’une partie des élus, est au rendez-vous.

Écrit par : bernard | 05/12/2009

Conseiller de Quartier dès l'origine de leur création dans le XII°, j'ai souffert de l'usure liée au fameux "temps de la ville" qui n'est pas au diapason du "temps des hommes" mais j'avoue avoir été enthousiasmé par le travail mené lors de la première mandature avec cette possibilité d'ouvrir les citoyens "ordinaires" à la politique (la vie de la cité). L'arrivée de la nouvelle équipe Municipale issue, pour beaucoup, des Conseils de Quartiers, m'a interrogé: l'aboutissement du Conseiller de quartier est-il de devenir Conseiller Municipal? La démocratie participative est-elle, par essence, un vivier en devenir de nouveaux personnels politique? Et ce devenir même, dans notre arrondissement, n'a-t-il pas asséché les bonnes volontés de ceux qui sont restés Conseillers de Quartier. Je n'ai pas pu creuser plus cette piste, mon parcours professionnel m'ayant poussé hors des murs Parisiens, je n'ai plus eu trouvé ni le temps, ni l'énergie et le courage de m'investir à nouveau dans le Conseil. Le sujet fait néanmoins débat et le risque, soulevé par Bernard, de scléroser l'ébauche d'une démocratie locale par des militants "d'un même courant de pensée" avait été soulevé dès la première mandature, donnant lieu à des échanges assez vifs (mais courtois) avec Monique Leblanc alors même qu'à l'époque, l'opposition Municipale était totalement absente des Conseils. Ce problème de légitimité politique des Conseils semble toujours d'actualité...

Écrit par : Yves | 08/12/2009

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