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06/05/2011

Le stationnement "réorganisé"

parisA partir du 15 juin 2011, Paris réorganise les zones tarifaires du stationnement de surface. Objectif : apporter une meilleure cohérence tarifaire entre le stationnement de surface (dans les rues) et le stationnement dans les parkings souterrains.

C'est ainsi que, sur son site, la Ville de Paris introduit les dispositions (2011 DVD 43) votées lors de la dernière séance du conseil municipal. Ces mesures, en conformité avec le Plan de Déplacement de Paris nous semblent toutefois n'apporter qu'une réponse partielle au problème du stationnement à Paris.

Modification des zones tarifaires : 

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Zones tarifaires au 1er juillet 2009 (cliquez pour agrandir)

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 Zones tarifaires au 15 juin 2011 (cliquez pour agrandir)

C'est probablement cette évolution qui justifie le terme de réorganisation.

Augmentation du tarif de stationnement rotatif :

Si le tarif appliqué à chaque zone ne change pas, vous subirez en fait une augmentation de : 

  • 50 % si vous devez stationner en un lieu passé de rose (2,40 €/h) à bleu (3,60 €/h)
  • 100 % si vous devez stationner en un lieu passé de jaune (1,20 €/h) à rose (2,40 €/h), ce qui est le cas de la partie centrale du 12e.

Cette augmentation témoigne de la volonté de la ville d'orienter les automobilistes vers les parkings souterrains afin de libérer de l'espace en surface pour les transports en commun, les piétons et les circulations douces. On ne peut que s'en réjouir.

Maintien du tarif de stationnement résidentiel :

Le tarif du stationnement résidentiel ne change pas : 0,65 € pour une journée ou 3,25 € pour une semaine.

C'est là, à nos yeux, le point faible de ces dispositions : alors que la diminution du tarif de stationnement résidentiel décidée au début de la première mandature de Bertrand Delanoë pour inciter les parisiens à moins utiliser leur voiture, a été bien accueillie, il est vite apparu que cette disposition provoquait une saturation du stationnement en voirie préférée à l'offre résidentielle souterraine (plus chère).

La ville de Paris compte 154 100 places de stationnement intra-muros en surface dont 16 700  de stationnement rotatif et 133 000 de stationnement mixte (rotatif et résidentiel) occupées très majoritairement par des résidents.

Si, comme elle le prétend, la mairie veut rapprocher les tarifs du stationnement dans la rue de celui des parkings souterrains, c'est au stationnement résidentiel qu'elle aurait dû appliquer la hausse en assumant le risque d'une mesure électoralement impopulaire.

Est-il en effet normal qu'une part aussi importante de l'espace public soit occupée par des véhicules rarement utilisés et dont la présence nuit à l'activité économique de la ville ? Les places de stationnement souterraines d'un accès souvent difficile ne devraient-elles pas être davantage utilisées pour du stationnement résidentiel plutôt que pour du stationnement de courte durée ?

La ville ne devrait-elle pas opter pour une réduction du stationnement résidentiel en surface (compensée par des offres avantageuses dans les parkings souterrains publics ou privés) ? Les places dégagées devraient-t-elles pas être majoritairement transformées en zones de livraison dont l'usage serait rigoureusement contrôlé ?

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Nous tenons à préciser aux lecteurs résidents, probablement hostiles à une telle proposition,  que l'auteur de cet article est lui-même bénéficiaire du stationnement résidentiel, mais également victime de la gêne causée par des livraisons en pleine voie en raison du manque ou de l'indisponibilité de places appropriées. 

08:12 Publié dans Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : paris

Commentaires

Il me semble, bien au contraire, que les espaces dédiés aux livraisons sont bien trop nombreux ; cette activité ne dépassant pas, bien souvent, quelques minutes par semaine. Les automobilistes peuvent bien supporter la gêne occasionnée par un arrêt le temps d'une livraison ! Quand à augmenter le prix du stationnement résidentiel : surtout pas ! C'est le meilleur moyen pour remettre en service les voitures de tous les gens qui feront à nouveau des économies en roulant ! Cette politique a apporté ses fruits ; ne la cassons pas. Ce n'est pas comme ça, me semble-t-il, qu'il faut lutter contre le nombre de voiture par habitant.

Écrit par : Laurent | 06/05/2011

Dans ce cas, pour rendre cette proposition moins impopulaire, pourquoi ne pas proposer d'aligner, pour les riverains, le prix des places de stationnement souterraines sur celui des places en surface, plutôt que le contraire ?

Écrit par : David | 06/05/2011

"Cette augmentation témoigne de la volonté de la ville d'orienter les automobilistes vers les parkings souterrains afin de libérer de l'espace en surface pour les transports en commun, les piétons et les circulations douces. On ne peut que s'en réjouir."
On est d'accord avec la volonté, ensuite, les moyens...
La Ville ne peut pas contrôler qui stationne bien ou mal, tant que les pouvoirs de contrôle sont chez le préfet. Elle n'a donc à sa disposition que des incitations financières. Elle a un peu augmenté le prix du stationnement résidentiel qui est passé de 0,50 à 0,65 euros la journée il y a deux ou trois ans à peu près, elle peut augmenter encore un peu sans que cela paraisse démesuré, il me semble.
Quant aux tarifs des stationnements rotatifs, il me parait normal qu'ils soient élevés. La ville est quadrillée par des transports en commun, il suffit de les utiliser. Le but n'est-il pas réduire le nombre des véhicules automobiles en ville ? Faute de quoi, nous mourrons tous intoxiqués par les gaz...

Écrit par : lise | 06/05/2011

j'allais oublier de vous donner le lien vers cet entretien, ancien mais tellement savoureux, déniché sur le site de l'INA... Copiez-collez et écoutez ce que la Suisse nous disait à l'époque :

http://www.ina.fr/economie-et-societe/environnement-et-urbanisme/video/CAF93027915/la-ville-et-l-automobile.fr.html

Écrit par : lise | 06/05/2011

Le site de la Mairie de Paris indique sur sa 1ère page « Stationnement ça bouge »
Chouette, la Mairie créée plus de places ! Que nenni, seuls les tarifs bougent et vers le haut !
Pour quelle raison ? sic « apporter une meilleure cohérence tarifaire entre le stationnement de surface (dans les rues) et le stationnement dans les parkings souterrains. »
Les parkings souterrains étaient plus coûteux que les places de plein air. Logique, puisque les véhicules sont protégés des pollutions canines et fientes de pigeon !
Compte tenu de l’alignement des tarifs : comment obliger les pigeons à « fienter » dans les caniveaux ? :-)
Pas suffisamment de place en surface et places de parkings en sous sol saturées à certaines heures dans les quartiers touristiques.
Dans ces conditions, le marché du deux roues progresse à vitesse « V » et, ils occupent, faute de P2R suffisant, les trottoirs (alentour des gares et lieux spectacles).
Seuls les pigeons arrivent à se faufiler entre les véhicules et les 2 roues !
Aux oubliettes le « partage de l’espace public » (déclaration B. Delanoë janvier 06)?
Aux cachots « l’espace civilisé »selon D. Baupin (nov 05) ?
La politique « business » a repris le dessus !

Écrit par : bernard | 08/05/2011

Bonjour,
Il serait temps que la gestion des stationnements soit autre chose qu'une pompe à finances, laquelle d'ailleurs ne semble pas fonctionner très bien actuellement compte tenu du faible nombre de "cotisants" à l'utilisation de l'espace public pour poser leurs caisses.
Il y a une suggestion que je souhaite faire depuis longtemps, la voici :
1 - L'arrêt sur la voie publique devrait être gratuit pendant une demi-heure. ceci étant vérifiable par le remplacement des tickets actuels distribués dans les horodateurs par la simple indication de l'heure d'arrivée accompagnée de l'heure d'enlévement qui doit être suivi d'effets.
2 - Inventaire des places de stationnements dans les parcs souterrains avec ajustement aux besoins réels de chaque quartier par extention ou création de nouveaux équipements.
3 - Diminution des tarifs de ces mêmes parcs en envisageant, si besoin, une éventuelle "municipalisation" afin d'amener les prix dans des limites raisonnables.
Je pense que ce dispositif devrait permettre une meilleure gestion des besoins de stationnement de tous les usagers.
Précision : Personnellment je n'utilise que les transports collectifs pour tous mes déplacements, en clair je ne prêche pas pour ma paroisse mais je refuse d'être un anti-voiture fanatique.
Robert

Écrit par : Robert | 09/05/2011

Vous pouvez penser ce que vous voulez et même avoir des idées géniales (encore que...) ceci, comme dans tous les domaines, est une affaire purement financière. Point à la ligne.
Et ce n'est pas plus mal, la sélection se fait naturellement: les salauds de pauvres ne pourront plus avoir de voiture, ça nous fera de la place à nous autres les riches!... Vive la journée de stationnement à 100€ (en résidentiel bien sûr) : merci Bertrand de gauche, et le carburant à 1000€ le litre : merci Nicolas de droite. Elle est pas belle la vie? Et vive la liberté.
JP du douzième (mais je commence à m'en fatiguer)
PS
@Robert : en général on municipalise (ou on nationalise) ce qui n'est pas rentable et on privatise ce qu'il l'est. Mais qu'avez vous appris à l'école?

Écrit par : Jean-Pierre | 17/05/2011

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