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09/11/2018

Des lignes nommées désir

Les urbanistes nomment ligne de désir les sentiers graduellement tracés par érosion suite au passage répété de piétons, cyclistes ou animaux. Dans tous les cas, cela dénote un aménagement inadapté aux habitudes des usagers du lieu.

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En zone rurale ou dans les parcs et terrains vagues, les lignes de désir sont particulièrement visibles. En ville ce sont le plus souvent les périodes neigeuses qui révèlent la façon dont chacun s'approprie l'espace public.

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Quel que soit le temps, on peut quotidiennement observer des piétons cheminant hors des parcours prévus par les urbanistes et les ingénieurs voyers et découvrir ainsi des potentiels d'amélioration du confort et de la sécurité des usagers. Nous en avons relevé quelques exemples :

Place du colonel Bourgoin, l'un des aménagements urbains les plus réussis. On constate cependant à longueur de journée que nombre de piétons mettent en évidence le désir d'une traversée protégée supplémentaire rue de Charenton.

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Cours de Vincennes : on ne redira jamais assez combien la jonction T3a-T3b aurait gagné à se faire de quai à quai en milieu de chaussée. Cela aurait entre-autres évité de voir les plus pressés prendre de gros risques pour traverser au plus court. 

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Au métro Bel-Air, à la sortie côté pair du boulevard de Picpus, le désir est si intense que ceux qui pratiquent la large traversée piétonne réalisée en 2011 sont minoritaires. Le conseil de quartier n'a pas réussi à convaincre les élus et la DVD que cet aménagement était un non sens. Preuve en a été faite dès le lendemain de son inauguration.

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Trop souvent, les piétons sont confrontés à des situations dans lesquelles la place qui leur est accordée est incompréhensible voire agaçante. Vous reconnaitrez ces lieux :

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parisOn raconte qu'en 1955, à l’ouverture du parc d’attractions qui porte son nom en Californie, Walt Disney s’assura que les pelouses et espaces verts ne soient pas clôturés avant d’avoir observé dans quelles zones les gens marchaient. À méditer ...

Commentaires

Il en existe une magnifique place des vins de France: lorsque les personnes venant du cours Saint Emilion veulent prendre le bus (109 et 111), elle coupent l'une des pelouses centrales en diagonale, juste avant les escalators...

La ligne est même visible sur les photos satellites!

Écrit par : Aldric | 09/11/2018

Désir ? Il n'a rien à faire avec ces cheminements des piétons : ils sont économes (en pas,en effort, en temps),naturels, pratiques...Nous sommes encore des animaux, pour le meilleur et pour le pire.
A propos des animaux, les archéologues ont parfois la chance de trouver sous nos voies les plus anciennes devenues des rues , des restes de passage d'animaux plusieurs fois millénaires; Les humains ont repris ces cheminements tout naturellement.
Et les sentiers de montagne ? nois mettons nos pas dans ceux qui nous ont précédés sans chercher à les contester
ou les "améliorer" parce qu'ils tombent tout naturellement sous nos pieds, avec ce souci d'économie et d'efficacité.

Écrit par : Daliel | 09/11/2018

"Savez-vous quel est le plus court chemin entre deux points ?
Il s'agit de la droite, mais à une condition : que les deux points soient bien en face l'un de l'autre..." Pierre Dac

Un très vieux principe dont beaucoup d'urbanistes talentueux feraient bien de s'inspirer !

Merci pour cet article et l'ensemble de votre blog

Écrit par : Marie-Noëlle | 09/11/2018

Et la traversée périlleuse du boulevard Poniatowski sur les rails du tramway en sortant de la rue de Picpus pour aller vers le Bois...!!

Bravo les cerveaux d'acier !!

Écrit par : Sylvie | 09/11/2018

@ Aldric
Excellent exemple en effet :

https://goo.gl/maps/wHnF69iLF7G2

Écrit par : manuel | 09/11/2018

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