Le Quartier Bel-Air Sud

Quel propriétaire ne souhaite pas un jour agrandir la surface du bien immobilier dont il dispose ?

Soit pour améliorer le confort de son logement ou l'adapter à l'agrandissement de sa famille s'il s'agit d'un propriétaire occupant. Soit pour augmenter la valeur foncière de son bien s'il s'agit d'un investisseur.

Trois moyens permettent de satisfaire de pareils désirs :

. la démolition construction, qui certes permet de moderniser et d'améliorer le confort et les performances de l'habitat, est la méthode la plus radicale et à juste titre la plus contestée puisqu'à de rares exceptions près, elle entraîne une atteinte au patrimoine et à la mémoire urbaine.

. l'extension en surface par construction complémentaire sur une partie non bâtie du lot. C'est une solution rarement possible en milieu urbain.

. l'extension en hauteur ou surélévation. C'est un mode d'extension pratiqué de longue date et qui a bénéficié d'un nouvel engouement depuis que le PLU a supprimé la notion de COS (coefficient d'occupation du sol).

En juin 2016, sur demande de la Maire de Paris, la Commission du Vieux Paris a publié une analyse documentée et exprimé un avis mesuré sur les surélévations. Nous vous en recommandons la lecture ici.

Nous avons relevé dans notre quartier des exemples qui montrent à quel point cette pratique est répandue dans l'histoire de l'urbanisme parisien.

Place Sans-Nom, le 2 boulevard de Picpus hier et aujourd'hui.

Le 254 avenue Daumesnil (immeuble de la boulangerie L'Essentiel) peu après sa construction et vers les années 1930 (inchangé depuis).

La Tour ONF, il y a quelques mois et demain, transformée en tour "Racine"

 

... et en face, le 7bis avenue de Saint-Mandé bientôt défiguré

 

Certaines surélévations sont ostensiblement visibles

 

D'autres ne sont perceptibles qu'avec l'aide d'anciennes photos.

 

Et au fait, aviez-vous déjà vu les écoles Daumesnil ainsi ? Comparez !

Reste que si dans les années 1920, ces surélévations sont évidemment en relation avec l'augmentation de la population parisienne, on comprend mal ce qui les justifie actuellement en dehors de la spéculation immobilière et la location touristique.

Paris compte aujourd'hui 2,1 millions d'habitants sur 105 km2 (20 300 hab/km2). Envisage-t-on d'en accueillir de nombreux ? Dans ce cas, d'ici 2050, Paris risque de ressembler à ça :