24/03/2023
Dans une semaine on vote pour ou contre les trottinettes en libre service
Il ne se passe pas de jour sans qu'un membre de l'exécutif municipal parisien ne rappelle son engagement à diminuer la part modale de l'automobile dans les déplacements intra-muros au profit des piétons, des mobilités actives et de celles décarbonées.
Introduites à Paris en 2019 dans le plus grand désordre en raison de l'absence de règles ayant anticipé leur arrivée et d'infrastructures adaptées à leur stationnement, les trottinettes électriques en libre service ont néanmoins aussitôt bénéficié d'un indéniable succès.
Heureusement, les nombreuses dispositions prises depuis cette époque ont permis de leur donner une existence légale (dans le code de la route notamment), d'en réguler le nombre à 15 000, de créer des emplacements dédiés à leur stationnement, d'en limiter la vitesse maximale et d'en brider automatiquement la vitesse dans certaines zones, d'interdire leur usage par des mineurs. Récemment, les opérateurs ont annoncé avoir immatriculé leurs trottinettes afin d'aider les forces de police à verbaliser les infractions. D'autres communiquent sur leur aptitude à empêcher désormais les trajets à deux personnes.
Elles demeurent néanmoins associées à la mise en danger des piétons, aux trottoirs encombrés, au non-respect du Code de la route, à une vitesse de conduite dangereuse, et à une augmentation du nombre d’accidents.
Le contrat des trois opérateurs autorisés (Tier, Dott et Lime) arrive à échéance et la ville de Paris envisage de ne pas le renouveler. Afin d'associer les parisiens à sa décision, la Maire de Paris organise dimanche 2 avril une votation citoyenne nous invitant à répondre à la simple question : "Pour ou contre les trottinettes en libre-service à Paris ?"
Nous nous posons nous aussi des questions ...
Pourquoi seulement les trottinettes ? Ce que l'on reproche aux trottinettes (stationner et circuler sur les trottoirs en faisant courir des risques aux piétons), ne pas respecter le code de la route (arrêt au feu, sens interdit) se constate tout autant, voire davantage des vélos et des autres EDP (Engin de Déplacement Personnel).
Pourquoi seulement celles en libre service ? Lors de vos déplacements piétons, vous observerez que non seulement les vélos (Vélib' compris) circulant sur les trottoirs sont plus nombreux que les trottinettes, mais que ceux appartenant à des particuliers sont majoritaires.
Nous avons également noté que les trottinettes et vélos négligemment abandonnés en plein trottoir avaient quasiment disparu au profit des espaces de stationnement dédiés (ce qui est probablement favorable à leur rotation).
Pourquoi les interdire plutôt que de continuer à prendre des mesures comme celles qui ont montré leur efficacité ? Leur immatriculation par la préfecture nous semble une mesure urgente qui pourrait être généralisée à tout ce qui roule dans l'espace public. Vélos compris.
Que va devenir cette ville si ceux qui la gouvernent ne sont pas capables de l'adapter aux nouveautés que proposent des entreprises créatives qui répondent aux aspirations des habitants ?
Interdire n'est en aucun cas la solution. C'est pourquoi nous voterons "pour" (si toutefois nous parvenons à atteindre l'unique bureau de vote du 12e) et réclamons à nos élus de prendre toutes les mesures permettant d'intégrer ce mode de transport urbain sans pénaliser les autres et sans qu'il soit la cause d'insécurité et d'accidentologie.
07:50 Publié dans Citoyenneté, Démocratie locale, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : paris
Commentaires
Je vote contre car la Mairie n'a aucun moyen de controle...ou ne les utilise pas !
Écrit par : Waret | 24/03/2023
Bonjour ,
Après avoir considéré le fond "pour ou contre" , j'ai regardé la portée du vote "résultat escompté" .
L'annonce initiale disait que l'avis des Parisiens serait suivi d'effet. Au fil du temps, ce vote a été consciencieusement vidé de sa substance. Il n'est là que pour "éclairer la décision municipale".
Je ne me déplacerai pas et je ne me plaindrai pas du résultat.
Écrit par : Sandra | 24/03/2023
Je voterai pour car c'est un moyen de transport alternatif et non polluant qui plus est accessible financierement. Il y a toujours des gens qui abusent au détriment de la.majorite des utilisateurs. C'est à la mairie de prendre des mesures de contrôle et aux operateurs d'affiner leur offre. Se décharger comme cela du suivi de l'utilisation et de la répression éventuelle des comportements inciviques en proposant un oui/non sans nuance est facile et démagogique.
Écrit par : Cma | 24/03/2023
Admettons, je vote contre... Et qu'elles soient supprimées.... Que va t'on faire de ces engins ??? Poubelles ??? De plus, pour une partie, j'ai payé par mes impôts: les aménagements de la voirie.
Je trouve qu'il y a un vrai problème de timing... C'était "avant de les installer" qu'il fallait demander.
Écrit par : FERRAZ | 24/03/2023
NON, il faut voter contre tant qu'une réglementation précise et protectrice ne sera pas établie. Si le vote est positif, il n'y aura aucune amélioration, les élus se réfugiant derrière ce blanc-seing.
"Vous avez voter pour donc vous en acceptez les risques".
Tandis que si nous votons contre, la pression des usagers et des fournisseurs obligeront les autorités à modifier les règles d'usage.
Écrit par : philippe | 24/03/2023
Voyer contre c'est essayer de se maintenir en vie sur nos trottoirs
Pas de règles, la loi du plus fort ou le plus rapide sur le TROTTOIR mais au secours et si on se pousse pas on se fait copieusement insulter
Mais que nos"elus" viennent sur la place Daumesnil se rendre compte du tracer impossible favorisant les vélos et trottinettes mais surtout pas les piétons ni les enfants
Écrit par : Yakoub Alain | 24/03/2023
Voter contre c'est essayer de se maintenir en vie sur nos trottoirs
Pas de règles, la loi du plus fort ou le plus rapide sur le TROTTOIR mais au secours et si on se pousse pas on se fait copieusement insulter
Mais que nos"elus" viennent sur la place Daumesnil se rendre compte du tracer impossible favorisant les vélos et trottinettes mais surtout pas les piétons ni les enfants
Écrit par : Yakoub Alain | 24/03/2023
vous donnez vous- mêmes les arguments pour voter contre les 15000 trotinettes en location, . et pour l'élargissement de cette interdiction aux vélos, motos et scooters en location à cause du non respect des règles de circulation ( pas d'arrêt au feu rouge ), circulation et stationnement sur les trottoirs . c'est aussi valable pour les véhicules privés d'ailleurs .
si l' objectif affiché, qui semble prioritaire pour vous ,c'est de detrôner la voiture au profit des circulations douces, le but réel est aussi de minorer les voix des piétons âgés, ou chargés , ou avec des poussettes, qui souffrent de ces cohabitations imposées sur les trottoirs et sur la chaussée, et qui ne peuvent, pour certains, emprunter facilement les transports en commun... quand ils fonctionnent .
A quand un effort pour rendre Paris habitable pour les Parisiens ?
Écrit par : embe | 25/03/2023
Contre... plus que jamais. Si les gens veulent rouler en trottinette, et bien ils n'ont qu'à s'en acheter une. Cette ville est devenue un chaos circulatoire en l'espace de quelques années. Ces engins ne font qu'ajouter du bordel au bordel déjà existant et symbolisent le laxisme de cette municipalité. Oui au Vélib, oui au vélo, oui aux scooters en libre-service et oui au trottinettes électriques mais possédées uniquement par des particuliers. N'oublions pas aussi que le Parisien moyen n'a aucun sens civique et qu'il se fout littéralement du code de la route. Et votre petite phrase de conclusion écrite en caractère gras illustre parfaitement bien votre idéologie néolibérale du laisser-faire(ah Macron n'est pas loin) et du "pas touche à initiative privée quelle qu'elle soit". On vous reconnaît bien ! Donc CONTRE CONTRE CONTRE...
Écrit par : Bargas | 26/03/2023
Le problème particulier aux trottinettes en libre-service (ainsi qu’aux vélo en ”free-floating”) est que beaucoup de gens les garent n’importe où sur le trottoir, et je continue à observer cela malgré la présence de place de stationnement conçues pour eux. Ce n’est pas le cas des vélibs (qui ne peuvent être laissés qu’aux emplacements dédiés) et des vélos normaux (qui se feraient voler à coup sûr s’il étaient déposés au milieu du trottoir sans être attachés).
Pour ce qui est du reste, autant je ne pense pas qu’ils soit acceptable que les vélos roulent n’importe comment — ce que je mets en application dans ma pratique quasi-quotidienne du vélo — autant il est ridicule de les stigmatiser comme un problème de sécurité majeur alors que ce sont les voitures qui tuent un grand nombre de personnes chaque année, sans que personne ne songe à remettre leur existence en cause. Sans même parler de la pollution qu’elles génèrent, qui tue aussi beaucoup de gens, de manière moins immédiate.
Votre idée d’immatriculation vaut la peine d’être creusée, mais je ne suis pas sûre que ça change quelque chose vu le nombre d’infractions commises par les conducteurs de voitures sans conséquences. Pour qu’une infraction soit punie, il faut qu’elle soit constatée et verbalisée, et je ne vois pas de solution pour faire ça à grande échelle.
Je ne porte pas vraiment les trottinettes en libre-service dans mon cœur, et je trouve dommage de favoriser ces véhicules électriques plutôt que les vélos qui sont bien plus écologiques, mais à ce stade je ne suis pas sûre d’avoir des objections suffisantes pour interdire entièrement leur présence à Paris. Je vais continuer de réfléchir sur le sujet d’ici la semaine prochaine.
Écrit par : Pauline | 26/03/2023
Il a été choisi un aménagement de la ville qui partage l'espace: chacun défendant ensuite l'espace qui lui a été alloué...
Nous aurions pu privilégier un espace commun ou le plus fort( en terme de dégâts qu'il peut provoquer) respecte le plus faible: nous en étions tout à fait capable...( je développerais comment une autre fois). les trottinettes sont un mode de déplacement motorisé dans le sens ou aucune action humaine n'est nécessaire pour les faire avancer contrairement au vélo ou au piéton alors pourquoi leurs donner les mêmes avantages que les vélos?
Indépendamment de cette raison pour laquelle je vote contre même si ce statut évoluait je voterais aussi contre: pour principalement 2 raisons; 1 nous ne pouvons pas souhaiter une société ou l’alpha et l'oméga de toute action est guidée par les possibilités qu'offre le numérique qui représente déjà 5% de nos dépenses en CO² pour un avantage en terme de déplacement très faible par rapport à d'autres modes de déplacement et 2 nous n'avons aucun bilan sur le long terme des pollutions générés par ce type d’engin... Par contre vu le nombre de candidats à vouloir proposer ce service on imagine qu'il doit être juteux... Et qui dit profits juteux dit aussi pollutions et effets pervers non pris en compte: à terme c'est la société qui les paye. Je ne connais pas d'action humaine hautement rémunératrice sans coût et effets délétère pour la socièté...
Écrit par : Philippe | 30/03/2023
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