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28/10/2016

Retour sur le Budget Participatif 2016

parisLes résultats du Budget Participatif 2016 ont été proclamés le 5 octobre. Retrouvez ici les projets lauréats pour tout Paris et là ceux pour le 12e arrondissement. L'année 2017 verra leur concrétisation.

Pour avoir participé à pratiquement toutes les phases de ce BP, nous avons noté et apprécié :

  • La qualité et la diversité des projets proposés par des groupes constitués (associations, conseils de quartier ...) comme par des particuliers,
  • Le travail rapide mais néanmoins approfondi effectué par les services techniques de la ville qui ont démontré a maintes reprises leur bonne connaissance des projets,
  • L'apport des ateliers de co-construction qui ont réussi à regrouper et formuler clairement la finalité de projets dont la parenté n'était pas toujours évidente,
  • L'efficacité de la réunion du comité ad-hoc : un animateur rigoureux et constructif, des participants compétents et positifs ont permis de clarifier l'offre soumise au vote,
  • La nette amélioration de la plateforme informatique. Si son ergonomie peut probablement être plus conviviale, ses fonctionnalités répondent à l’ensemble des besoins des participants. 

paris

Le processus de vote, qui s'est déroulé de manière semble-t-il tout à fait démocratique nous a inspiré quelques réflexions et propositions que nous souhaitons vous faire partager :

  • de très nombreuses personnes découvrent l'existence du Budget Participatif en même temps que le bureau de vote qui se trouve sur leur parcours alors qu'ils se font interpeller pour voter,
  • si les personnes rompues à l'usage d'internet peuvent, avant d'exprimer un choix, prendre le temps d'étudier au mieux les projets soumis au vote, celles qui découvrent le budget participatif au détour d'un bureau de vote ne disposent ni de suffisamment de temps ni de la même documentation. Elles ne peuvent que faire des choix d'impulsion ou influencés par leur entourage,
  • même bien formulés, les projets regroupés sont très difficiles a appréhender pour qui ne prend pas le temps de rentrer dans le détail des propositions qui le constituent,
  • pariscertains bureaux de vote viennent explicitement à la rencontre de populations bien définies (Paris Plane, café inter-âges) ou sensibles à un projet particulier (Changarnier). La finalité du budget participatif n'est en aucun cas de battre le record du nombre de votes enregistrés. Ne faudrait-il pas limiter les points de vote à quelques lieux publics clairement annoncés et laisser les habitants motivés venir en ces lieux ?
  • s'il est parfaitement normal que des élus parisiens interviennent pour encourager à participer au vote, nous avons regretté d'en voir certains se manifestent sur Twitter en faveur d'un projet particulier,
  • comme de nombreuses personnes, nous avons découvert tardivement l’existence du vote des collèges en mai. Nous n’avons pas clairement compris si ces votes ont ou non compté dans le résultat final. La Mairie serait bien inspirée d’éclaircir ce point.
  • n'est-il pas décourageant pour le particulier qui a proposé un projet validé par les services techniques de se voir confronté à des organisations constituées (comme des écoles ou des clubs sportifs) capables de mobiliser un grand nombre de personnes favorables à leur projet ?
  • on peut même se demander si il est pertinent que les projets proposés par des structures municipales (écoles, centres d'animation) voire un établissement public national, se retrouvent en compétition avec des projets émanant de particuliers, d’associations ou de conseils de quartier.
  • enfin, n'est-il pas un peu surprenant que sous l'appellation Budget Participatif, on assiste en fait - sur 10% du budget - à une délégation totale de la part des élus de leur pouvoir sur des sujets comme la sécurisation de l'espace public ou la remise aux normes de sanitaires scolaires ? Si la participation des citoyens est un acquis de grande valeur, les élus ne devraient-ils pas néanmoins faire connaître eux aussi ce qui leur paraît prioritaire et éviter que ce qui semble être de leur responsabilité ne dépende que du vote des habitants ?

Sur le même sujet, on vous recommande l'analyse publiée par l'association Action Barbès.

08:11 Publié dans Démocratie locale | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : paris

Commentaires

Sans remettre en cause les grands principes de la démocratie représentative avec élections au suffrage universel de nos représentants, je constate comme vous une « dérive» du système qui s’illustre dans
vos remarques mentionnées via les 2 derniers paragraphes de votre billet.
Les pratiques politiques actuelles, ne correspondent plus aux attentes des citoyens.
Ces derniers dénoncent l’accaparement du pouvoir que celles-ci comme ceux-là ont pratiqué depuis quelques décennies.
Pour rendre le pouvoir (qui est pourtant déjà par principe entièrement le sien) aux citoyens, nos représentants, ont mis en avant le « budget participatif ».
Malheureusement les dérives interviennent lorsque sic :
« (..) les projets proposés par des structures municipales (écoles, centres d'animation) voire un établissement public national, se retrouvent en compétition avec des projets émanant de particuliers, d’associations ou de conseils de quartier. »
Ou
« (…) une délégation totale de la part des élus de leur pouvoir sur des sujets comme la sécurisation de l'espace public ou la remise aux normes de sanitaires scolaires ? »
Il y a dans les projets « Tout Paris » des décisions qui devraient relever des seules décisions de nos élu (e ) s.
Quid du projet « culture et patrimoine » avec une « bibliothèque des femmes et du féminisme » ?
Que pensez du projet « sécurisez les chemins des écoles du XIème » qui n’a recueilli que 782 votes.
Nos élu (e )s ont-ils besoin d’un dépôt de projet et d’une validation (vote) pour engager une telle mesure indispensable !

Écrit par : bernard | 28/10/2016

Effectivement c'est surprenant de voir que la réfection des toilettes des écoles est un projet du budget participatif. Il ne devrait même pas y avoir ce type de projet car cela fait normalement partie de ce que les usagers sont en droit d'attendre des services de la ville (entretien des locaux des services publics de la ville).

Écrit par : Florence | 01/11/2016

Tout à fait d'accord. Le projet n°21 'un mur anti-bruit pour le collège Germaine Tillion" a également attiré mon attention.
Le bruit est dû aux rues environnantes et au boulevard périphérique. Ce bruit ne nuit-il pas également aux élèves des collèges et lycées du quartier qui sont à proximité du périphérique? Je pense à la cité scolaire Paul Valéry et au lycée Elisa Lemonnier. Cette question ressort moins du confort que d'un sujet de santé publique. En utilisant le budget participatif, la municipalité évite une réflexion sur ce sujet et morcèle le traitement du problème.

Écrit par : Cecile | 01/11/2016

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