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15/11/2019

Mobilier urbain : faut-il le renouveler aussi fréquemment ? [MAJ]

[MAJ 16/11/2019 : ajout de la référence du designer des nouveaux Mobilier urbain pour l'information ou MUPI]

Dans les années Chirac Tiberi (1977-2001), le mobilier urbain parisien n'avait que très peu évolué. On retiendra tout de même en 1981 l'apparition des premières sanisettes et en 1992 celle des panneaux parfois appelés Pelles à Starck. On dénombre encore aujourd'hui à Paris environ 700 panneaux d'information historique de ce type. 

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Depuis 2001, la nécessité de répondre à de nouveaux besoins et la volonté d'incarner le changement ont été à l'origine de nombreuses apparitions et disparitions :

Corbeilles de rue :

En 2013, les supports de sacs verts, ont été remplacés par les corbeilles Bagatelle fort joliment dessinées par Jean-Michel Wilmotte, mais souffrant d'un ancrage au sol mal conçu et d'une capacité insuffisante. Au total ce sont 30 000 corbeilles Bagatelle qui ont été installées dans la capitale pour un coût estimé à 2 millions d'euros.

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En 2019 (6 ans plus tard donc), la ville a commencé à les remplacer par un modèle à plus grande capacité et les complète par des poubelles compactantes. Si le but est de remédier aux imperfections des précédentes, il est probablement tout autant de réduire les coûts de ramassage. Encore faut-il les vider de temps en temps.

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Abribus :

parisDans le cadre du marché que la ville lui a attribué la ville en décembre 2013 pour 15 ans, JCDecaux a remplacé les 2000 abribus dessinés par Norman Foster par le modèle actuel créé par Marc Aurel. L'avantage pour les usagers parisien est loin d'être évident, mais il l'est probablement pour JCDecaux.

Stations Velib' :

Début 2018, suite au renouvellement du contrat Velib', les stations dessinées 10 ans plus tôt par Patrick Jouin pour JCDecaux ont ont du être remplacées par celles de Smoovengo dont on ignore le designer.

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Mobilier urbain pour l'information ou MUPI :

Encore un mobilier JCDecaux dessiné par Patrick Jouin en 2002, remplacé en 2019 (on aurait largement préféré qu'il le soit par plus d'espace pour les piétons) par un mobilier conçu spécifiquement par Christian Biecher pour Paris (source Clear Channel) et appartenant à la ville de Paris.

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parisDans cette catégorie, rappelons également les 175 panneaux d'info Ville de Paris introduits fin 2007, dessinés par François Charron, fournis et gérés par Lumiplan en remplacement de anciens modèles style Minitel. L'utilité de ces panneaux nous échappe toujours quand on voit la plupart des messages qui y sont affichés. Et vous ?

Sanisettes :

Les sanisettes actuelles apparues en mars 2009 sont les derniers représentants du design Patrick Jouin qui avait le mérite d'être décliné sur plusieurs mobiliers urbains et de contribuer ainsi à forger l'identité de l'espace public parisien.

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Colonnes à verre

Depuis 2012, les conteneurs de tri de verre dessinés par Emmanuel Cairo ont remplacé les anciens aux couleurs de la Direction de la Propreté et de l'Eau (DPE) qui étaient en service depuis le début des années 90.

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Kiosques presse :

Les nouveaux ont été créés par la designer française Matali Crasset. Ils sont assurément beaucoup plus fonctionnels tant pour les kiosquiers que leurs clients, mais c'est au prix d'un volume monstrueux et d'une esthétique qui n'embellit pas le paysage parisien. De début 2018 à mi 2019, Médiakiosk (filiale de JCDecaux) a remplacé par ce modèle 360 anciens kiosques. 

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Photo prise au niveau du 46 bd Henri IV

Le remplacement a porté sur des kiosques de style Davioud (43 ont été préservés) et sur les kiosques en inox introduits en 1983.

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Indépendamment de l'esthétique propre à chacun de ces modèles, la cohabitation de modèles si différents nuit à l'identité visuelle du commerce de la presse parisienne. Ils n'ont même pas une enseigne commune !.

NB : nous avons ici émis une critique similaire concernant les bouches de métro.

Trilib' :

parisEn 2016 et 2017, 40 stations expérimentales de tri sélectif ont été financées et installées par Citeo pour compléter la collecte sélective en direction des immeubles non équipés en bacs adaptés.

Depuis quelques semaines, la ville déploie un nouveau modèle de station Trilib' installés et gérés par Derichebourg Environnement en partenariat avec l’entreprise Sulo, et l’agence Aurel Design Urbain.

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À terme, plus de 1 000 de ces conteneurs de tri de proximité vont être installés dans la ville. Ils devraient être collectés deux fois par semaine.

Stations Autolib' :

On ne remerciera jamais assez la ville de nous avoir débarrassé des cases Autolib dont le seul mérite était de servir d'abri aux SDF.

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Mobiliers urbains intelligents :

parisOn a jusqu'à ce jour échappé aux mobiliers urbains intelligents (comprendre interactifs) maintes fois vantés par Jean-Louis Missika. Heureusement, car de tels dispositifs ont les coûts de développement et de maintenance élevés pour rendre (lorsqu'ils fonctionnent) des services dont 75 % des parisiens disposent sur leur smartphone.

Conclusion :

Le renouvellement du mobilier urbain parisien semble obéir aux mêmes lois que celui de la mode vestimentaire à une grande différence près : les grandes maisons de couture ont à leur tête un dirigeant qui, s'il ne signe pas lui-même toutes les créations, en assure l'unité et la cohérence et préserve l'image de la maison.

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Les changements incessants et le manque d'unité dans le design du mobilier urbain (forme, couleurs, matériaux) nuisent à la perception d'une identité de l'espace public parisien. Une seule voie nous semble possible pour y remédier : nommer sous l'autorité directe du Maire un architecte garant de l'unité des mobiliers urbains installés dans la capitale et du respect d'une charte esthétique approuvée en conseil de Paris.

08:10 Publié dans Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paris

Commentaires

Bonsoir
Le plus basique de cette liste est la corbeille de rue. Mais elle brille par son absence sur des kilomètres de trottoirs ! Qui n'a jamais désespéré de ne pouvoir jeter son mouchoir sale ou son papier de boulangerie, voire son mégot de cigarette ?Pour la rue de Wattignies où j'habite, il ma été une fois répondu par le Service de la Propreté que l'espace était insuffisant pour en installer .. mais la Ville a trouvé l'espace nécessaire pour implanter d'énormes pots à végétalisation plus qu'aléatoire !
A propos de végétalisation, je pense que tout le monde a pu admirer le résultat obtenu sur les arrêts de bus (appelés officiellement abribus) végétalisés : un grand succès : le néant absolu et quel a été le coût de ce gadget ?
Merci pour votre blog que je lis avec beaucoup d’intérêt

Écrit par : Marie-Noëlle | 15/11/2019

Il n’est pas nécessaire de changer tout le temps le mobilier urbain conçu par des designers qui ne semblent jamais l’avoir testé.
Il est dommage que les poubelles, Bagatelle, n’aient pas été conçues avec un cendrier au lieu d’un éteignoir. Je ne sais pas comment se fait le traitement des mégots dans un tel marigot de déchets beignant dans l’eau les jours de pluie. Dans certains endroits, placette Montempoivre et alentours, il y en a une dizaine de poubelle Bagatelle, sur une surface inférieure à un stade. A d’autres endroits, rien ! Cela n’empêche les dépôts sauvages au pied de ces dernières. La poubelle Bagatelle est esthétique sans le sac ! Le reste était mal conçu.
Les toilettes parisiennes ne sont pas optimisées. Il existe d’autres modèles où la chasse d’eau est tirée lors de l’ouverture des portes, c’est rapide, simple et pas en panne tous les quatre matins.
Quant aux kiosques, j’espère que le modèle satisfait ceux qui y travaillent mais la visibilité des magazines laisse à désirer. Tous les kiosquiers n’ont pas opté pour les toilettes, ce qui est un gros bémol dans le changement de kiosque.
Les abribus ont dû être revus suite aux réclamations des usagers des bus. Les abris n’abritant plus, sans parler de la séparation sur le siège pour empêcher les SDF de s’y installer ! Espérons que la végétalisation soit un succès, vu d’en bas, on ne se rend pas compte.
Les stations autolib se sont transformées en abris pour SDF. Sinon souvent sales.
De nouveaux écrans ont pris possession de nos trottoirs. Là aussi les gênes occasionnées par l’installation des panneaux Decaux n’ont pas été prises en compte pour l’installation des nouveaux panneaux, exemple, celui situé avenue Michel Bizot devant le marchand de primeurs. De plus il y en a beaucoup, cela s’ajoute à tous les panneaux installés chez les commerçants. On a encore sacrifié l’écologie à l’argent.
Fin des quelques remarques. Mais tout cela coûte très cher et on aimerait que l’argent change d’utilisation et soit utilisé pour la réparation de la voirie, trottoirs et rues.

Écrit par : LA GAZELLE DU 12 | 18/11/2019

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