16/10/2020
Cyclistes en infraction : oui, mais ...
Il ne se passe pas de jour sans que la presse, la télévision ou les réseaux sociaux ne titrent sur les nombreuses infractions au code de la route commises par les cyclistes et motocyclistes. Ces propos émanent souvent d'opposants à la politique parisienne de développement du vélo au détriment de l’automobile. Ils méritent néanmoins quelques explications.
Le tourne à droite et le M12
Depuis l'été 2013, des panneaux autorisent les cyclistes parisiens à continuer leur route alors même que le feu est rouge, sous réserve d'avoir cédé le passage à tous les autres usagers. Ces panneaux (les M12) ont été généralisés dans l'ensemble des zones 30.
Ce dispositif favorise les mobilités actives en raccourcissant leur temps de parcours en ne les obligeant pas à patienter à un feu rouge si le carrefour est vide de tout véhicule motorisé, ainsi que de piéton. Il présente cependant deux inconvénients majeurs :
> il a crée des inégalités entre un cycliste (dont les utilisateurs de VAE) et un scootiste (y compris électrique) arrivant à un feu de croisement. L’un peut le franchir, l’autre doit s’arrêter.
> il repose sur le respect d'un panneau difficile à voir de loin, souvent couvert d’autocollants publicitaires et parfois manquant.
Dans ces conditions beaucoup de cyclistes généralisent la règle et s'autorisent à franchir tous les feux en les assimilant à des balises de priorité notamment des piétons. Ils sont certes en infraction, mais leur comportement est compréhensible. On est même en droit de s’interroger sur la pertinence du Cédez-le-passage cycliste au feu .
Le double sens cyclable
Il est prouvé que cette disposition ne présente que des avantages : optimisation des parcours cyclistes, pas d’augmentation de l’accidentologie et pacification de la circulation.
Néanmoins, des signalétiques parfois inachevées, voire absentes ou ajoutées in-extrémis sous forme provisoire, sont autant d’éléments qui incitent les cyclistes à se mettre en infraction en considérant que sous réserve de prudence, tout franchissement d'un sens unique leur est permis.
La circulation sur les trottoirs.
Par déinition, les trottoirs sont réservés aux piétons. Mais les pistes cyclables low cost réduites à des marquages sur les trottoirs sont à l’origine de situations conflictuelles entre les cyclistes et les piétons. Là aussi, les cyclistes pensent (à tort) qu'avec ou non une voie cyclable tracée au sol, tout trottoir peut partagé avec les piétons.
Exemple place Félix Eboué/ Bd de Reuilly
Par opposition, la réussite de la piste créée rue du Faubourg Saint-Antoine prouve qu'il est possible de gérer parfaitement le voisinage cyclistes/piétons.
En conclusion, comme nous l'avons déjà exprimé sur d'autres sujets (la propreté en particulier), la Ville ne peut condamner les incivilités commises par les usagers que si elle-même est exemplaire dans la conception et l'entretien de l'espace public.
Vélotafeurs sortant en 1950 de l’usine Calor de Monplaisir
Commettaient-ils beaucoup d’infractions au code de la route ?
08:07 Publié dans Citoyenneté, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : paris
Commentaires
L'incivilite des vélos est permanente ils se croient tout permis utilisant les trottoirs sans vergogne franchissant les passages protégés qu'il y ait des piétons où non....de toutes façons il ne sont jamais verbalisés! C'est le règne du laissez faire et de l'impunité
A Tokyo les cyclistes roulent sur les trottoirs,sans piste cyclable,ça ne pose aucun problème car ils ne considèrent pas qu'ils sont des habitants de catégorie A et les piétons des habitants de catégorie B,les 2 sont simplement des citoyens.
Écrit par : CLAUDE WARET | 16/10/2020
trop facile de trouver des excuses aux cyclistes ! Et d'excuser, voire d'approuver béatement toutes leurs imprudences.
Faute de la mairie ou pas, ils devraient être considérés comme responsables : ils représentent un réel et constant danger pour les piétons et obligent les plus âgés à s'ehpadiser chez eux .
Et plutôt que de parler de pistes low coast, on pourrait évoquer le coût démesuré des mesures en leur faveur, sans compter le désagrément visuel, l'encombrement de leurs boites à stationnement, les engueulades lorsqu'ils nous croisent sur le trottoir où ils ne devraient pas circuler, en toute impunité .
Déjà que les élus sont, de fait, minoritaires, ne voteront plus bientôt que les roues des vélos .
Écrit par : embe | 16/10/2020
Bravo pour cet article intéressant et … courageux !
Bien que n’étant pas cycliste moi-même, je crois beaucoup en la suppression de tout ce qui contraint, bloque, ralenti. Jamais les feux rouges, les interdictions et les PV n’ont arrangé les choses et je crois qu’il nous faut, tous, espérer un monde mois contraignant, plus libre. On peut médire des voitures, des camions, des motos, des vélos, des poussettes, des vieux qui, comme moi, ne marchent plus assez vite, mais ça ne fait pas le bonheur. Certes, l’usage du vélo devrait s’accompagner de savoir vivre, mais ne pas être cycliste n’en dispense pas non plus. Tolérons-nous, respectons-nous. Nombre de piétons traversent sans attendre le signal vert, pourvu qu’il n’y ait pas de voiture à l’approche. Nous ne les conspuons pas pour autant. Il est absurde de devoir attendre devant un signal rouge lorsqu’on peut passer sans danger, qu’on soit à pied, à cheval ou en voiture. Aimons-nous les uns les autres et gardons, toujours, le sourire !
Écrit par : Laurent | 16/10/2020
Les cyclistes osent tout, risquent tout, aux automobilistes de faire attention, car le moindre impact et ils sont considérés comme des assassins en puissance. Les piétons doivent être toujours en vigilance absolue car les cyclistes n'utilisent pas que les pistes cyclables mais aussi et toujours les trottoirs. En 1950 le vélo était le moyen de locomotion des pauvres, il y avait peu de voitures aujourd'hui ce n'est plus le cas, de plus avec les batteries dont sont équipés les vélos, trottinettes, skate board, la vitesse devient un peu excessive, le casque est encore aléatoire, l'éclairage des vélos tantôt absent, tantôt éblouissant. il serait bien de mettre en place des cours de code de la route, car en ville, sur la route, c'est un véhicule comme un autre, la remontée le long des véhicules comporte des angles morts. Il y a des accidents mais la politique actuelle n'est pas de donner des chiffres puisque c'est un moyen de transport amené à se développer en ville. On ne comprend pas toujours tous les panneaux dédiés aux cyclistes. Piétons, attention aux panneaux triangulaires, vous pensez que vous pouvez traverser sur le passage piétons car les voitures, camions, bus se sont arrêtés, et puis un vélo arrive, sans aucune visibilité pour le piéton et coupe la route, en lui gueulant dessus. Aimons-nous les uns les autres ???? Ce n'est pas le cas du tout.
Écrit par : La Gazelle du XII | 20/10/2020
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