05/02/2021
La ville du 1/4 d'heure, on voudrait y croire
Durant le première moitié du XXe siècle, les ensembles de logements sociaux étaient entourés d'espaces verts à la disposition des résidents, de dispensaires, de nurseries et de locaux où étaient proposés aux femmes des cours de puériculture, cuisine, couture, repassage.... Les commerces du quartier permettaient de répondre à la quasi totalité des besoins de la famille. À cette époque, il y avait encore des usines et 13 cinémas dans le 12e arrondissement !
Fondation Rothschild - L'entrée sur la rue de Prague - Le square
Au début des années 2000, les conseillers de quartier qui ont travaillé sur le Plan Local d'Urbanisme ont insisté sur la proximité comme étant la clé de la qualité de la vie dans une ville comme Paris. Sur ce blog, un article publié en 2006 fait l'éloge de la proximité :
- proximité de l'emploi qui permet de réduire les temps de transports et de consacrer davantage de temps à son foyer et à son quartier,
- proximité des services administratifs (annexe de Mairie, commissariat de quartier...),
- proximité des lieux de loisir et de culture (cinémas, musées, théatres, maison de quartier...).
Enfin et bien sûr, - proximité des commerces de la vie quotidienne qui au delà de leur activité propre constituent des lieux d'échange indispensables à la vie de quartier.
Début 2020, Anne Hidalgo, candidate à sa ré-élection a découvert le concept de Ville du quart d'heure inventé quelques années auparavant par Carlos Moreno. Elle en a aussitôt senti la force médiatique et en a fait un engagement de campagne. Une fois élue, elle en a même fait l'unique délégation de son adjointe Carine Rolland avant qu'une fois promue adjointe à la culture, la ville du quart d'heure ne soit devenue un sujet annexe à sa fonction dominante.
La ville du quart d'heure est censée rendre accessible en un quart d'heure à pied (1 km) ou à vélo (3 km) la majorité des besoins et aspirations de ses habitants. Les réseaux de transports en commun ne peuvent pas être pris en compte car les temps d'attente sont souvent eux-mêmes déjà supérieurs à un quart d'heure.
Pas donc l'ombre d'un doute : le concept de ville du quart d'heure nous convient parfaitement et est susceptible d'agréger nombre des attentes des parisiens pour satisfaire leur vie quotidienne.
Malheureusement, au cours des quinze dernières années, nous avons vu disparaître des services publics comme des bureaux de poste et des commissariats de police de proximité. La mairie d'arrondissement est jusqu'à aujourd'hui restée sourde aux demandes de locaux de quartier, d'une bibliothèque à Bercy ou l'ouverture permanente en libre service du TEP Braille. Nous avons vu des temps de trajet domicile travail s'allonger du fait de la spéculation immobilière qui a conduit beaucoup d'entreprises à s'éloigner.
La plupart des actions qui contribuent à la proximité (multiplication des superettes alimentaires, crèches associatives, centres de santé ... ) résultent d'initiatives privées ou associatives.
Alors, même si le fait d'ouvrir certaines écoles le samedi après midi et d'y produire des animations festives, des ateliers, des cours de cuisine, des activités sportives, culturelles ou autre susceptibles de déplacer les familles est une sympathique décision, il en faudra beaucoup plus pour que cette mandature reste dans l'histoire comme celle qui a changé la vie des parisien en faisant de Paris la ville du quart d'heure.
08:11 Publié dans Citoyenneté, Vie du quartier | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paris
Commentaires
Le bureau de poste de la rue Montempoivre est en sursis. Un projet de fermeture a été retardé mais pas enterré.
Écrit par : Cma | 07/02/2021
La gentrification et la ghettoïsation de certains quartiers ont complètement détruit ce modèle.
Écrit par : François | 07/02/2021
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