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08/04/2022

Éloge des rues sinueuses d'avant Haussmann

En fin connaisseur de notre quartier vous avez remarqué qu'on y trouve deux sortes de voies : les voies rectilignes comme la rue Louis Braille, la rue Lamblardie ou l'avenue du Général Michel Bizot et les voies sinueuses comme la rue de Toul, la rue Sibuet, la rue de la Voûte, la rue du Colonel Oudot, ou la rue de la Véga.

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Rue de La Vega

Les voies rectilignes sont des percées haussmanniennes qui ont offert à Paris de belles perspectives et des alignements d'arbres (merci Alphand), mais sont la source principale des excès de vitesse et du bruit qui les accompagne.

Les voies sinueuses sont des voies souvent très antérieures aux travaux du Baron Haussmann, naturellement calmes et où il fait bon de se promener en étant relativement à l'écart du bruit et des dangers de la ville.

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Le 12e arrondissement de Paris en 1868 (Cliquez pour agrandir)

Les quelques rues à la fois rectilignes et tranquilles sont celles qui n'offrent pas l'opportunité d'itinéraires malin aux véhicules en transit. Tel est le cas des rues de Santerre, Gossec et Sidi Brahim, bien différentes de la rue Victor Chevreul dans laquelle deux coussins berlinois ont du être posés ou de la rue de Lamblardie (deux ralentisseurs).

La rue de Charenton, l'une des rues anciennes et sinueuses du 12e arrondissement est une exception. Elle présente la particularité d'être longue, si longue (329 numéros) qu'elle traverse l'arrondissement de la place de la Bastille (ex porte Saint-Antoine) à la porte de Charenton. De ce fait, elle est sujette à une circulation de transit plus importante que les autres rues de même type.

La rue de Charenton ne nous était pas apparue comme soumise à un trafic intense et des véhicules y circulant à vitesse excessive. C'est pourtant autour d'elle que se sont concentrées les actions issues de l'opération "Embellir votre quartier" Jardin de Reuilly. L'objectif maintes fois répété est d'en faire une Vélorue.

Déjà durant la mandature 2002-2008, Bertrand Delanoë et Denis Baupin ont oeuvré pour apaiser l'espace public en dissuadant la circulation de transit dans certains quartiers résidentiels. Ils ont créé pour cela des Quartiers Verts dont la traversée par les non résidents était quasi impossible. Les axes haussmanniens quant à eux restent épargnés puisqu'ils sont par nature conçus pour assurer les nécessaires liaisons inter-quartiers.

Ces dernières années la capacité des grands axes a été fortement réduite par la part accordée aux circulations douces, pénalisant ainsi la circulation motorisée et les autobus.

On s'étonne de l'incroyable imbroglio de sens uniques que la mairie du 12e a déployé dans tout le quartier Jardin de Reuilly pour accroitre la sécurité des vélos qui empruntent son réseau routier.

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À l'image de ce qui était fait pour les Quartiers Verts, n'aurait-il pas suffi de dissuader la circulation de transit par la rue de Charenton en inversant le sens autorisé de la circulation automobile sur certains tronçons (par exemple en amont de la place du Colonel Bourgouin où quatre rues convergent) tout en en maintenant la continuité cyclable sur toute la longueur.

En résumé,

  • parisnous souhaitons que soit préservé le caractère typiquement paisible des rues anciennes, souvent étroites et sinueuses.  Pour cela, elles doivent être d'un accès dissuasif pour les non riverains et en particulier elles ne doivent jamais être à l'origine d'un itinéraire malin. Dans ces rues apaisées, les cyclistes peuvent partager la chaussée avec les voitures sans recourir à des pistes cyclables. On s'efforcera d'y limiter le stationnement en dehors des livraisons et de rendre agréable la déambulation piétonne.
  • parisnous nous résignons à voir la circulation motorisée de transit emprunter sans entraves les grands axes haussmanniens. La création sur ces axes de pistes cyclables ne doit être envisagée que si les trottoirs répondent aux attentes des piétons (sinon, il faut en priorité les désencombrer ou les élargir).

Et n'oublions pas que la meilleure façon de réduire les nuisances de l'automobile reste l'investissement dans des transports en commun fiables et performants.

Commentaires

"les investissements dans des transports en commun fiables et performants " servent actuellement à faciliter et accroître l'arrivée des banlieusards sur Paris, avec la prolongation des lignes de métro . Pas vraiment d'avancées concernant les bus . Les Parisiens sont incités à rester sur place, avec la suppression des places de stationnement des voitures, le déferlement des deux roues..La mobilité doit-elle y être réservée aux riverains ?

La ville "apaisée" peut concerner certaines rues sinueuses, si les pistes cyclables et leurs lieux de stationnement ne les envahissent pas, mais pas les zones périphériques comme les boulevards des maréchaux. Ils servent de périphérique bis certaines nuits, la pollution y est maximale.
Qu'y fait la ville ? La "politique de la ville "oppose aussi les "djeuns" à vélo ( mais susceptibles de prendre le métro) aux personnes à mobilité réduites qui s'ehpadisent à domicile.
La ville du "quart d'heure" n'existe pas dans les zones périphériques"oubliées" sans commerces... Pour les personnes à mobilité réduite, c'est encore plus difficile d'y vivre . Une population invisibilisée, immobilisée .
Est- ce cette ségrégation des quartiers, des personnes, l'avenir de la cité ? Où est le "vivre ensemble"?

Écrit par : embe | 08/04/2022

Certains éléments de langage me font abandonner la lecture, tels le mot «  apaisé « 

Écrit par : Habertus | 08/04/2022

Je comprends bien les réserves émises face à la politique anti voitures de la municipalité parisienne.
Néanmoins, l'objectif est quand même la réduction des nuisances sonores et , surtout, celles qui rendent malades et raccourcissent la vie de nombreux Parisiens.
Quant aux personnes très âgées, je conçois que c'est difficile pour elles de se déplacer. Un ENORME effort doit être fait pour leur permettre l'utilisation de tous les transports en commun (en particulier du métro).
Mais pensons un peu aux personnes très âgées qui vivent au Fin fond du Limousin : certes, elles vivent au calme, mais que peuvent elles faire ?

Écrit par : Pascal duchénois | 08/04/2022

D'accord avec Habertus.
D'autant plus, que ces "mobilités soit-disant apaisées" n'ont jamais engendré autant d'agressivité et d'accidents.

Écrit par : Dominique R | 08/04/2022

Il faudrait peut être avoir un peu de notion de commerce avant de réglementer à tout va.
Ainsi des commerces avec des spécialisations, comme le le vieux campeur, ne peuvent se satisfaire d une clientèle d piétonnière. e quartier. Ces commerces avec une zone de chalandise importante ont besoin qu on puisse se garer à proximité. Et leur notoriete
fait leur valeur économique. Ou alors on aura des zones industrielles à bardages, avec des parkings immenses. Donc des capitaux immenses et des profits optimisés au Luxembourg.
Le pt commerce peut s adapter mais encore ne faut il transformer son accès en labyrinte à péage.

Écrit par : Pommier | 08/04/2022

Une fois de plus les grands oubliés de tous ces délires sont les autobus et leurs usagers ! Pistes cyclables soit mais le vélo est un transport individuel ne s'adressant qu'à une certaine partie des habitants. Les bus font partie des transports en commun permettant (normalement) à tout un chacun de se déplacer aisément Or les bus sont de plus en plus coincés dans des embouteillages provoqués très souvent par l'implantation de pistes cyclables quasi-désertées. Quant aux circonvolutions qu'ils sont obligés de faire cela ne peut que rajouter du temps de transport. Que soient développées les voies partagées bus-vélos serait tellement préférable.

Écrit par : MARIE NOELLE | 08/04/2022

les nuisances, y compris sonores, qui sont peut-être minorées dans les "beaux" quartiers là où la vitesse a été abaissée, subsistent, voire sont accrues, sur les boulevards des maréchaux et les grands axes . Mais Paris ne s'en préoccupe pas. C'est loin du centre .
A croire qu'i y a des citoyens de seconde zone, inférieurs à ceux du centre de la ville , de l'arrondissement, qui comptent, eux!
Il ne faut pas s'étonner dans ces conditions que ces citoyens invisibles boudent les urnes et les listes où figurent les élus et décideurs, qui décident entre eux selon leur idéologie et qui, visiblement, ne représentent pas la majorité des citoyens .

Écrit par : embe | 12/04/2022

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