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31/05/2013

Que reste-t-il aux quartiers ?

parisSi administrativement, les quartiers de Paris sont parfaitement définis, dans le langage courant, un quartier désigne un espace urbain pourvu d'une identité commune sur le plan architectural, social, fonctionnel mais délimité sans précision. 

Les habitants, on le constate quotidiennement, sont attachés à leur quartier au sens le plus restreint : ils parlent de leurs commerces de quartier, de leur bureau de poste de quartier, de leur cinéma de quartier voire de l'ambiance "village" de leur quartier.

C'est en partant de ce constat, que législateur a souhaité que la démocratie locale s'exerce sur des entités réduites et que la Ville de Paris a défini des quartiers rassemblant environ 20 000 habitants par sub-division des 80 quartiers administratifs (4 par arrondissement) ou par agrégation de bureaux de vote, ce qui revient au même.

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Dès 2002, les conseillers de quartier et les invités permanents ont montré une grande expertise des lieux et des personnages de leur quartier. C'est avec une grande pertinence qu'ils ont contribué au Plan Local d'Urbanisme et une grande connaissance du niveau local qu'ils ont organisé des animations comme des Rallyes pédestres ou le Café inter-âge.

Depuis 2008, sous l'impulsion vraisemblable de la Mairie de Paris, dans tous les arrondissements les élus accordent la prépondérance aux actions et aux projets inter-quartier au détriment du niveau quartier. Ainsi, dans le 12e :

- alors que les commissions peinent à rassembler des bénévoles motivés, et à assurer un dialogue minimum avec les élus et les services techniques de la ville, la Mairie multiplie les commissions et les plénières inter-quartier.

- budget participatif : si nous approuvons totalement la procédure de choix en réunion inter-quartier, il nous semble que le déroulé du processus gagnerait à accorder de la place, voire préconiser un travail préparatoire approfondi au niveau de chaque quartier suivi de réunions publiques qui permettraient de discuter et conforter les propositions des conseillers.

L'inter-quartier conduit de fait à déposséder les conseillers de quartiers de leur pouvoir de dialogue avec les habitants aboutissant à des propositions concertées puisque la Mairie, plutôt que de les inciter à recueillir les avis des habitants sur leurs propositions, prend le plus souvent à son compte la consultation et l'étend à un maximum d'habitants.

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Deux exemples : on ne trouve même pas trace du projet de rénovation du Jardin bd de Picpus sur les pages du Conseil de quartier Bel-Air Nord. Pas davantage du soucis d'améliorer la signalétique Promenade Plantée sur celles du CQ Bel-Air Sud.

Ainsi, faute de mieux, les réunions publiques, à l'image de celle organisée par Nation Picpus le 9 avril dernier, portent sur des sujets de plus en plus "bateau" qui n'ont plus aucun ancrage avec le quartier.

Côté animations :

Art en Balade comme Paris Plane sont des manifestations financées et organisées par des conseils de quartier, mais totalement déconnectées des quartiers eux-mêmes. Rien ne les distingue des manifestations organisées par la Mairie d'arrondissement.

- Music'o'kiosques et le Cinéma Itinérant, sont des animations déclinées au niveau des quartiers dont le format et le financement donne lieu à coordination inter-quartier. Formule efficace, mais sans doute peu propice à l'exercice de imagination collective des habitants du quartier.

Rappelons une nouvelle fois le rôle des conseils de quartier tel que précisé sur cette page de Paris.fr :

Les conseils de quartier sont des lieux d'information, d'écoute, de débats et d'expression concernant les projets d'aménagement du quartier, la vie de quartier ou encore l'amélioration du cadre de vie et permettent une meilleure diffusion et communication vers la population du quartier.

Ils sont un des relais entre les services de la mairie et les élus et la population du quartier, sans être les représentants des premiers ou des seconds.

Ils sont force de proposition et peuvent ainsi soumettre des voeux au conseil d'arrondissement, celui-ci prenant la décision de les accepter ou non et de les redistribuer vers les autorités compétentes, en fonction du domaine d'action en jeu.

Si les actions inter-quartier, qui ne sont nullement évoquées ici, donnent plus de moyens et une plus grande visibilité (de l'hôtel de ville en particulier) aux actions des conseils de quartier, nous pensons que leur excès appauvrit la démocratie locale en l'éloignant des habitants et de leur quartier.

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