Le Quartier Bel-Air Sud

Quelques édifices aujourd'hui disparus, s'ils n'ont pas marqué l'histoire nationale, méritent d'être connus de ceux d'entre-nous qui s'intéressent à celle de notre arrondissement. Ainsi en est-il du Pavillon de Reuilly objet de notre rubrique d'aujourd'hui.

Le 24 juin 2007, à l'occasion d'une promenade le long de la route des Fortifications, nous avions photographié ce joli petit chalet.

Sa façade principale donnant sur la place Cardinal Lavigerie révélait qu'il était occupé par l'association de boulistes ASB XII dont le bien aimé président Guy Louisy nous a quitté au début de cette année.

Ce plan de 1919 (cliquez pour l'agrandir) qui concerne plus particulièrement les fortifications de Thiers nous apprend que ce petit chalet était à l'origine une Maison de Garde dénommée Pavillon de Reuilly.

Rappelons en effet que la porte de Reuilly ne se situe nullement au niveau du terminus du bus 87, mais place Cardinal Lavigerie.

En novembre 2008, la Ville de Paris a accordé à Adoma un permis de construire autorisant la construction précaire de 102 logements d'urgence et le permis de démolir le Pavillon de Reuilly.

Cliquez pour agrandir

Ce permis de construire avait été accordé pour une durée de 5 ans à compter de la mise en exploitation du bâtiment, effective en juillet 2011. Il a bénéficié depuis de deux avenants, le dernier prorogeant sa durée jusqu’au 31 décembre 2024

Une pyramide est un polyèdre formé en reliant une base polygonale à un point, appelé l'apex, par des faces triangulaires.

Cela vous avait peut-être échappé : le 12e arrondissement abrite deux pyramides.

La première suscite l'admitation

Connue sous l'appellation pyramide du bois de Vincennes, elle se trouve opportunément route de la Pyramide. Son nom officiel peu usité est obélisque Louis XV. Il est classé aux monuments historiques depuis le 19 octobre 1946.

Pour commémorer le reboisement de la forêt sous Lefebvre de la Faluère, fut érigé en 1731 par Slodtz cet obélisque en pierre de taille qui s'élève actuellement au milieu du bois de Vincennes, plus précisément ICI, à l'angle de la route de la Pyramide et de la route du Champ de Manoeuvres.

La seconde suscite la désolation

Cette pyramide se trouve rue Marie Laurencin, une voie piétonne créée en 1987 qui relie la rue du sahel au jardin Charles Péguy et dessert une partie des immeubles gérés par la RIVP et ICF La Sablière construits en 1985-88 par l'architecte Alain Gillot..

Bien que située au centre de la voie qui mène au Jardin Charles Peguy, sa fonction principale n'est pas décorative, mais fonctionnelle puisque c'est en fait l'émergence du système d'aération des parkings souterrains.

Déjà en 2013, date de la photo ci-dessus, son manque d'entretien était évident. Les demandes de restauration exprimées aux Budgets Participatifs de 2015 et 2016, n'ont pas abouti notamment par le statut de cet ouvrage qui se trouve au milieu d'un espace public mais appartient à un bailleur. Cliquez pour agrandir l'extrait du cadastre.

Son état a depuis continué à se dégrader comme le montrent ces photos prises en mai 2021. On peine à comprendre que la Mairie de Paris soit incapable d'obtenir de la RIVP sa remise en état.

Cliquez sur les photos pour les agrandir

Si elle constitue un point de repère du quartier, cette pyramide obstrue la vue en direction du jardin Péguy et engendre un sentiment d'insécurité quand on doit la contourner. Elle apparaît à nos yeux comme une erreur d'urbanisme qui mériterait davantage une correction qu'une restauration.

Depuis 2004, Circul’Livre est présent dans le quartier Bel-Air Sud : les premiers dimanches du mois sur la place Sans-Nom et les troisièmes au métro Michel Bizot.

Cette formule gratuite et conviviale de partage des livres dans l'espace public satisfait toujours autant les participants que les organisateurs. Elle est en revanche d'une mise en oeuvre énergivore.

Aussi, faute d’un renouvellement suffisant des animateurs et surtout faute d’avoir trouvé une solution aux difficultés de stockage, transport et manutention des livres et des tables de nouvelles dispositions s'imposaient.

Pour permettre à Circul’Livre de poursuivre son animation dans le quartier, la Maison de la Vie Associative et Citoyenne (MVAC12) a accordé aux organisateurs une convention d'utilisation du kiosque citoyen situé place Félix Eboué.

Cette disposition devrait être effective chaque premier dimanche à partir de dimanche 5 décembre. Nous souhaitons aux organisateurs d'attirer vers la place Félix Eboué leurs plus fidèles participants et faire découvrir Circul’Livre à de nouveaux habitants du 12e.

Depuis près d'un an et demi, la coupole de l'Église du Saint-Esprit est recouverte d'un imposant échafaudage. Bien plus que la restauration nécessaire pour en assurer l'étanchéité, c'et en fait à l'achèvement du projet de l'architecte Paul Tournon (1881-1964) que nous assistons.

L’église a été achevée en 1935 à l'exception du clocher achevé en 1963. Elle est classée aux Monuments historiques depuis 2016.

Théoriquement vers février 2022 la coupole principale et les 14 coupoles annexes seront chacune parées d’une couverture extérieure en cuivre. Préconisée dès le départ par l’architecte comme en attestent les plans de cet édifice inspiré de la basilique Sainte-Sophie, à Istanbul (Turquie), cette solution n’avait jamais été mise en œuvre faute de moyens après la crise de 1929. Coût de l'opération : 4,8 millions d'euros.

Les plus chanceux auront pu voir de près ce magnifique travail lors des journées du patrimoine de septembre dernier. Cette video tournée en octobre, permet aux autres (dont nous sommes) de profiter de la visite.

Comme chaque année l’Office du Tourisme et des Congrès de Paris (OTCP) a publié son enquête de fréquentation des sites et monuments culturels parisiens. L'enquête portant sur l'année 2020, met en évidence les effets de la Covid-19 sur la fréquentation totale des sites observés en recul de 70 % par rapport à 2019.

L'année 2019 avait été marqué par la disparition de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris qui, avec 12 millions de visiteurs, occupait précédemment la première place. L'année 2020 voit disparaître la Basilique du Sacré-Coeur qui l'avait remplacée à la première place.

Figurent en 2020 dans l'ordre : le musée du Louvre (2,7 millions contre 9,6 millions en 2019), la tour Eiffel (1,6 millions contre 6 millions en 2019), puis le Centre Pompidou (912 000) et le Muséum national d'histoire naturelle (879 000).

Parmi les 51 sites étudiés par l'enquête, un seul cette année est situé dans le 12e :

• Le Palais de la Porte Dorée : 216 000 entrées (contre 593 000 en 2019)

À un rang près (21e contre 20e en 2019), le Palais de la Porte Dorée conserve sa place parmi les musées parisiens.

Rappelons que l'Établissement public du Palais de la Porte Dorée regroupe le Musée National de l'Histoire de l'Immigration (MNHI) et l'Aquarium Tropical.

Les deux suivants de 2019 ...

• Le Parc Zoologique de Paris (PZP) : 567 706 entrées en 2019
• La Cinémathèque Française : 385 000 entrées en 2019

... sont absents du palmarès 2020.

Le 20 novembre 1899, place de la Nation avait lieu l'inauguration par le président Emile Loubet du monument central, Le Triomphe de la République, un groupe en bronze commandé en 1879 par la ville de Paris au sculpteur Jules Dalou.

Le compte-rendu officiel de cette cérémonie (accessible ici sur Gallica). On y découvre que bien plus qu'une traditionnelle inauguration, c'est une grandiose fête républicaine qui a été organisée dans une intention politique :

Le défilé devant le monument, en présence du Président de la République, commencé à 2 heures un quart, a duré sans interruption jusqu'à 7 heures et demie. On a évalué à plus de 3 50,000 le nombre des personnes qui y ont pris part.

Dessin d'après nature de M. Gerardin
publié dans Le Monde Illustré du 28 septembre 1899

Jules Dalou décoré de la Légion d'honneur par le président Emile Loubet
lors de l'inauguration du "Triomphe de la République"
Place de la Nation à Paris le 20 novembre 1899

C'était en fait la seconde inauguration de ce monument dont le modèle à grandeur en plâtre peint avait été inauguré dix ans plus tôt, le 21 septembre 1889, lors d'une cérémonie présidée par Sadi Carnot à l'occasion des fêtes du centenaire de la Première république française, 

Au 15 rue de la Nouvelle-Calédonie se trouve le Centre Sportif Alain Mimoun. Ainsi dénommé le 23 novembre 2015 [2015 DJS 385-1], ce centre sportif mitoyen de la Cité scolaire Paul Valery était préalablement connu sous le nom de Centre sportif Paul Valéry.

La page Wikipedia consacrée au Centre sportif Alain Mimoun précise au paragraphe "Historique" :

Dès 1900, le terrain est utilisé par la Nationale de Saint-Mandé pour le football, tout juste créée. Bien situé, proche de la capitale et facile d'accès à l'image du Parc des Princes à l'ouest de la ville de Paris, le stade de la Porte-Dorée – dénommé ainsi dans les années 1920 – devient rapidement multifonctionnel.

Parallèlement, quand on cherche "stade de la Porte Dorée" sur Gallica, la base de données de la BnF, on trouve de nombreuses photos sportives comme par exemple cette photo de l'agence photographique Rol, datée du 5 avril 1924 et représentant un match de Rugby opposant le Paris Université Club (PUC) au Manchester University Club.

Nul n'est besoin d'être Sherlock Holmes pour repérer que cette photo situe le stade de la Porte Dorée boulevard Poniatowski en face de la rue Ernest Lacoste.

Alors, le stade de la Porte Dorée est-il l'ancêtre du Centre sportif Alain Mimoun ou un stade ayant occupé les terrains des immeubles de la RIVP au niveau de l'avenue Marcel Dubois ? Cette hypothèse justifierait davantage le nom de Porte Dorée que le terrain Paul Valery. Le mystère reste néanmoins entier.

Cet article ne vous aura finalement pas apporté grand chose, mais au moins, il nous aura permis de partager avec vous une interrogation. Où se situait exactement ce stade ? Si vous avez le moindre élément de réponse transmettez-le nous afin que tous ensemble nous parvenions à résoudre l'énigme du stade de la Porte Dorée.

[MAJ] Un lecteur nous a transmis ce plan Taride de 1926 qui confirme que le stade de la Porte Dorée se trouvait boulevard Poniatowski au niveau du numéro 104. et non à l'emplacement de l'actuel stade Alain Mimoun.

Re-publication de l'article précédemment publié le 02/11/2018

Aujourd'hui, 2 novembre est le jour de l'année consacré à la commémoration des fidèles défunts plus communément appelée fête des morts.

C'est pour nous l'occasion d'évoquer les personnages illustres enterrés dans les cimetières de l'arrondissement :

• le cimetière de Picpus (35 rue de Picpus), seul cimetière privé de la ville de Paris. On peut y voir la tombe du marquis de La Fayette, héros de la guerre d’indépendance des Etats-Unis qui y fut enterré en 1834 ainsi que celle celle d'André Chénier (1762-1794) poète et journaliste français.

• le cimetière de Bercy (329, rue de Charenton) à l'angle de la rue de Charenton et de l'avenue Michel Bizot est le seul cimetière parisien de l'arrondissement. On peut y voir la tombe de Louis Julius Gallois (1775–1849), ancien maire de la commune de Bercy. rattachée à Paris le 1er janvier 1860.

• le cimetière de Saint-Mandé Sud situé à l'intersection de la rue du Général Archinard et de l’avenue du Général Messimy, qui appartient à la commune de Saint-Mandé et où se trouve la tombe d'Alfred Grévin (1827-1882) sculpteur, caricaturiste créateur du musée de cire qui porte son nom. 

• le cimetière ancien de Charenton (avenue de Gravelle) où se trouve la tombe de Louis Toffoli (1907-1999) peintre français né à Trieste et a vécu la plus grande partie de sa vie à Charenton-le-Pont.

• le cimetière de Charenton Valmy (avenue de la porte de Charenton) quant à lui n'abrite aucune sépulture de personne connue 

Voila plus d'un an que l'espace public parisien ressemble un peu à la chambre d'un enfant à qui tout aurait été permis.

Depuis le 1er juin 2020 en effet, une disposition exceptionnelle destinée à soutenir la profession des cafés restaurants durement touchée par la crise sanitaire les a autorisé à créer ou étendre leur terrasses sur l'espace public. Dans le 12e, on compte 420 déclarations de terrasses éphémères accompagnées d'engagements sur une charte de bonnes pratiques.

Comme chacun a pu le constater, on ne compte pas les débordements.

A la suite de la concertation engagée en avril et mai 2021 par la Mairie de Paris et les professionnels, cette mesure exceptionnelle et exonérée de taxes est devenue un dispositif saisonnier payant.

C'est ainsi que les terrasses dites « éphémères » doivent être démontées le 31 octobre pour renaitre à partir du 1er avril sous l'appellation terrasses estivales. Elles devront respecter le Règlement de l’installation des étalages et terrasses [...] publié 18 juin 2021 au Bulletin Officiel de la Ville de Paris complété d'un document plus "digeste" (téléchargeable ci-contre).

Beaucoup de parisiens s'interrogent sur la capacité de la ville à faire respecter les démontages des terrasses actuelles, puis le respect du règlement pour celles à venir. Maintenant que la ville est dotée d'une Police Municipale, il serait vraiment dommage qu'elle ne saisisse pas l'occasion pour en démontrer l'efficacité.

Quant à nous, rédacteurs de ce blog et visiteurs (nous vous y invitons), nous ne manquerons pas de signaler les comportements qui nous semblent contraires à ce règlement (bruit excessif, atteinte à l'espace piéton, esthétique) et nuisibles à l'espace public parisien.

Ils tentent leur chance de plus en plus tôt afin de ne pas se faire griller par un concurrent !

Si un éboueur sonne à votre porte pour vous vendre un calendrier ou solliciter des étrennes il s’agit probablement d’un usurpateur. Et s’il s’agit d’un véritable agent municipal, alors celui-ci est en infraction avec la loi car, contrairement aux facteurs et aux pompiers, les agents municipaux ne peuvent demander des étrennes aux administrés.

Ces faux éboueurs se présentent souvent dans une tenue impeccable, mais en décalage par rapport à la tenue actuelle des éboueurs qui travaillent effectivement pour la ville de Paris.

Depuis le 2 décembre 1955, un avis préfectoral interdit aux agents municipaux de la Ville de Paris de solliciter quelque gratification que ce soit, « sous peine de sanctions disciplinaires ». Depuis, cette interdiction a été étendue aux « employés des sociétés privées assurant la collecte des déchets pour le compte de la mairie de Paris ».

Vrai calendrier de faux éboueurs (Cliquez pour agrandir)

Plus d'information sur cette page de Paris.fr ou vous pourrez télécharger une affiche à apposer dans votre hall d'immeuble.