Le Quartier Bel-Air Sud

Si le 9 octobre dernier, vous avez assisté à la réunion de présentation du programme de la démarche Embellir votre quartier pour le secteur Vallée de Fécamp – Bel-Air ou si vous avez pris connaissance de son contenu (voir le pdf), vous savez que les informations relatives à l'axe Bizot-Netter avaient été différées.

Mercredi 22 janvier 2025 (de 19h à 20h30) les élus nous convient donc à la Mairie du 12e, à une réunion publique spécifiquement consacrée à la présentation de la Transformation des avenues du Dr Arnold Netter et du Général Michel Bizot dans le cadre du Plan Vélo 2023-2026 de la Ville de Paris. Si vous avez l'intention d'assister à cette réunion, préparez-vous !

Cet aménagement étant principalement suscité par l'inscription de l'axe Bizot-Netter dans le plan cyclable, quoi de plus normal que de voir des associations de cyclistes y contribuer activement. Il serait par contre invraisemblable que seules les attentes des cyclistes soient prises en compte et qu'elles soient défavorables aux autres usagers et à la vitalité du quartier.

Echaudés par l'évidente influence de l'association Paris en Selle sur les choix municipaux (notamment pour la transformation de la place Félix Eboué), on est en droit de craindre qu'elle le soit aussi pour l'axe Bizot-Netter.

Pour vous préparer à ce qui risque d'être annoncé, prenez connaissance de cet article toujours présent sur le site de la section du 12e de l'association Paris en Selle.

Le plan de circulation imaginé par Paris en Selle
Cliquez le plan ci-dessus pour l'agrandir

Téléchargez ici la version pdf du document publié par Paris en Selle (4Mo).

Les dispositions proposées par Paris en Selle reposent sur l'idée évidemment fausse que l'ensemble Vallée-de-Fécamp-Bel-Air est un quartier résidentiel où il faut empêcher toute tentative de transit (excepté des vélos). Ce n'est évidemment pas le cas et l'axe Bizot-Netter, seule voie nord-sud, en constitue en quelque sorte le cardo.

La ville d'Arles à l'époque romaine

Pour les artisans, les livreurs, les services d'urgence, le trafic des bus et bien-sûr les résidents, l'effet dune telle transformation serait cataclysmique.

Les dispositions proposées par Paris en Selle sont tout à fait adaptées à un secteur purement résidentiel mais ... l'axe nord-sud Bizot-Netter a été tracé pour constituer une voie de transit. Vouloir le transformer en voie réservée aux circulations douces, serait inciter les commerces et les entreprises créatrices d'emploi à le quitter donc décréter la mort du quartier.

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Puisque certains l'ignorent encore et que d'autres l'ont oublié, rappelons brièvement que la Coulée Verte René Dumont (dénommée Promenade Plantée jusqu'en octobre 2013) occupe la section parisienne de l'ancienne ligne de Vincennes qui reliait depuis 1859 la gare de la Bastille à celle de Verneuil-l'Étang.

Désaffectée en 1969, une partie de cette ligne est alors intégrée au RER A tandis que le tronçon Paris-Vincennes était à l'abandon jusqu'au début des années 80.

En 1983, le plan de mise en valeur de l'est parisien prévoyait la réalisation d'une continuité de promenades et d'espaces plantés entre la place de la Bastille et le bois de Vincennes le long de l'ancienne voie SNCF (Paris Projet 27-28).

La Promenade Plantée a été créée à partir de 1988 par le paysagiste Jacques Vergely et l'architecte Philippe Mathieux. Elle a été inaugurée en 1993. Cependant la liaison avec le bois de Vincennes n'a pas pu être réalisée comme souhaité :

- le débouché au niveau de la Mairie de Saint-Mandé, qui permettait la continuité au niveau du lac de Saint-Mandé n'a malheureusement pas été soutenu par les élus saint-mandéens qui craignaient un afflux de promeneurs.

- l'itinéraire transitant par la Petite Ceinture n'est envisageable que depuis la récente mise en service de l'escalier de liaison avec l'avenue Daumesnil. De plus, un parcours urbain le sépare du bois de Vincennes.

- le chemin rejoignant le bois via le boulevard de la Guyane est urbain et se termine par la traversée d'un carrefour à forte circulation automobile.

Mardi prochain 14 janvier à 18h30, la Maire nous convie à une réunion concernant les aménagements de la Coulée Verte prévus cette année parmi lesquels son prolongement sur les rues Edouard Lartet et du Général Archinard.

cliquez sur l'imagette --->

Place Antoine Furetière

Cette nouvelle branche interroge puisqu'une fois arrivé place Antoine Furetière, pour rejoindre le bois il faudra bien sûr prendre l'avenue Armand Rousseau et franchir l'avenue Daumesnil à l'est de la place Edouard Renard.

On aura beau chercher des solutions, seule l'emprise historique de la voie ferrée permettrait d'assurer une véritable continuité verte entre la place de la Bastille et le bois de Vincennes.

Au cours de la dix-neuvième année pleine de la vie de ce blog, nous vous avons proposé 249 articles et vous avez formulé 267 commentaires sur les sujets les plus divers concernant de près ou d'un peu plus loin Bel-Air Sud.

Nous en avons parcouru la liste et avons choisi de vous rappeler douze d'entre-eux afin de vous inciter à les relire et poster le cas échéant les commentaires qu'il vous inspirent.

• Le lèche-vitrines, un plaisir en voie d'extinction
• L'agriculture urbaine dans le 12e
• Sur les traces du Docteur Goujon : nouvelles pièces déterminantes

• L'architecture post-moderne dans le 12e
• Les rues aux écoles : une action concrète en direction des piétons les plus vulnérables
• Encore de bonnes raisons pour aller au bois de Vincennes

• Que sont devenus les responsables de quartier ?
• Embellir le quartier, le rendre plus agréable à vivre ou avant tout cyclable ?
• Aux frontières du 12e : l'avenue des Minimes

• Gabriel Davioud aurait 200 ans
• Une station-service hydrogène à la porte de Bercy
• Accessibilité du métro : et s'il y avait une alternative ?

Le Père Noël est triste ...

Il y a à peine un an, il prenait une petite pause ici, à l’endroit qui était le plus agréable de la place place Félix Eboué et qui est en passe de devenir une artère de grande circulation. Il se demande bien où et quand il pourra retrouver sur cette place un pareil lieu ombragé et convivial.

Nous vous proposons aujourd'hui un rapide coup d'oeil sur les constructions les plus marquantes qui ont été annoncées ou engagées au cours de l'année dans le quartier.

Elles présentent un point commun : une hauteur en augmentation par rapport à ce qui précédait.

Annoncées :

• Saint-Michel de Picpus,

Depuis début 2020, Saint-Michel de Picpus tente de faire valider un projet de surélévation de son établissement du boulevard de Picpus. En mars 2024, le 3e projet a été jugé recevable par la Commission du Vieux Paris.

• Derichebourg,

Depuis 2018, Derichebourg Environnement manifeste l'intention de reconstruire son siège social 119 avenue du Général Michel Bizot. Le 12 octobre 2023, après trois avis défavorables de la Commission du Vieux Paris,  l'entreprise a déposé la demande Permis de Construire une nouvelle fois remanié (PC 075 112 23 V0057).

• Maternelle Netter

L'école du 42 avenue Arnold Netter a été désaffectée de son usage scolaire [2023 DASCO 70].

Le projet Asteyria social, architectural et urbain de conversion de cette école en un Centre d'Appui à l'enfance, à destination des enfants suivis par l'Aide Sociale à l'Enfance est enthousiasmant. Cela ne nous fait pas oublier qu'il inclut une surélévation du bâti à l'angle Netter/Lasson.

En cours :

• à l'Hôpital Armand Trousseau,

Afin d'implanter au coeur de l'hôpital Armand-Trousseau le plus grand service de pédopsychiatrie d'Europe l'AP-HP a débuté la démolition du bâtiment situé à l'angle Netter/Rambervillers et s'apprête a y construire l'Institut des pathologies du Développement de l’Enfant et de l’AdoLescent (IDEAL).

Si, lors de la présentation publique, le projet lui-même et son apport à la vie du quartier ont été unanimement salués par les habitants, on déplore que l'on n'ait pu le construire en lieu et place d'un bâtiment beaucoup plus vétuste (comme le bâtiment Lacaze) et d'éviter de réduire et minéraliser une importante surface actuellement végétalisée.

• au 96 av de Saint-Mandé/ 22 rue du Niger

Le PLU 2016 a permis à un investisseur privé d'obtenir un permis de construire cette outrancière densification au détriment du voisinage et de la végétalisation pré-existante.

Côté 22 rue du Niger : à gauche vue actuelle, à droite la construction en cours à l'état final.

• rue Mousset-Robert

Du numéro 6 au numéro 16 se trouvaient des locaux hétéroclites et vétustes. 

Après les avoir démolis, la RIVP est en phase finale de construction d'un ensemble de 28 logements sociaux et une crèche.

Si l'ensemble s'accompagne d'une légère surélévation, il valorise la rue et les riverains ont salué la discrétion et l'excellent déroulement du chantier.

en projet (soumis pour avis à la Commission du Vieux Paris qui a formulé une ferme opposition) :

• le 12 bd Soult menacé : voir ici

• le 143 rue de Picpus (côté Petite Ceinture) : voir ici

Si, le PLU en vigueur (celui voté en 2006) permet cette élévation de la hauteur moyenne bâtie (et presque toujours de la densité), qu'en sera-t-il quand les demandes de Permis de Construire reposeront sur le PLU bioclimatique (voté le par Conseil de Paris de novembre) qui fait explicitement l'éloge des surélévations ?

Lors de la séance de novembre, le Conseil de Paris a massivement voté pour une collection de plans :

• le Plan climat de Paris 2024-2030 : 2024 DTEC 1
• le Plan local d’urbanisme bioclimatique : 2024 DU 142
• le Plan parisien de santé environnementale: 2024 DSP 5

Le  "Plan" un classique en politique, notamment à la ville de Paris. D'ailleurs une requête sur le mot "Plan" sur Paris.fr vous en fera découvrir de nombreux autres. 

Mais voter des plans ambitieux, ne suffit pas à changer la vie des parisiens. C'est leur effet qu'il convient de suivre. Ainsi, il y a tout juste un an, le Conseil de Paris a voté un plan piéton pour piétonniser massivement Paris.  On lit sur le communiqué de presse diffusé à l'occasion de son lancement :

Doté de 300 millions d’euros d’investissements sous cette mandature, ce Plan Piéton 2023- 2030 (ndlr : le 3e depuis 2007) est un outil majeur de la transformation et de l’adaptation de la Ville aux dérèglements climatiques.
Il vise à rendre la marche plus accessible, sûre et agréable pour tous les habitants et visiteurs de notre ville, avec 3 objectifs :

• Donner plus de place aux piétons et affirmer partout la priorité piétonne
• Élever les standards de qualité, de sécurité et de confort des espaces piétons
• Adapter la marche aux enjeux climatiques

Cela ne fait qu'un an bien sûr, mais relisez le plan comparez à ce que vous vivez quotidiennement depuis un an.

Cliquez pour agrandir

Il restera six ans à la municipalité qui sera au pouvoir en 2026 pour agir ou pour espérer que les parisiens oublient l'existence même de ce plan.

Ceux qui sont arrivés récemment dans le quartier ne le savent pas ou ne veulent pas le croire. Pourtant, cette place qu'ils entendent dénommer place Sans-Nom porte officiellement ce nom. Le 9 décembre 2019, le Conseil de Paris adoptait en effet la délibération 2019 DU 254 : Dénomination place Sans Nom (12e).

Cette dénomination concernait la place précédemment enregistrée sous le nom de place de la Barrière de Picpus, nom devenu inusité notamment parce qu'il n'avait jamais servi à rédiger une adresse postale.

La place Sans Nom

Bien que l'appellation place Sans-Nom fût déjà officieusement en usage depuis une vingtaine d'année parmi les familiers du quartier, nous avons déjà manifesté ici notre ahurissement face à cette officialisation que nous avons même qualifiée de ridicule.

La coutume veut qu'une telle décision soit suivie d'une inauguration et de la pose d'une plaque d'identification du lieu. À en juger par l'absence totale de suite donnée, il est permis de penser qu'à l'Hôtel de Ville, on préfère faire semblant de l'avoir oubliée.

D'ailleurs, la place Sans-Nom n'apparaît nulle part quand on interroge Paris.fr.

Elle est par contre parfaitement localisée et documentée sur la Nomenclature officielle des voies de Paris ainsi que sur OpenStreetMap et sur Wikipedia, ce qui est tout à l'honneur de ces deux sites coopératifs.

Google Maps connait la place Sans-Nom mais indique par erreur que le nom concerne le rondpoint central alors que c'est uniquement la dalle qui surplombe la ligne du métro.

Quand on voit la Mairie de Paris se ruer sur le moindre bout de trottoir pour lui attribuer le nom d'une femme célèbre ou qui méritait de l'être, on peut raisonnablement penser voir un jour ce vaste rond point recevoir un vrai nom qui le sorte de l'anonymat.

Le sujet risque de revenir à l'ordre du jour si, d'ici la fin de la mandature comme cela est annoncé, cette place subit la transformation attendue depuis plus de vingt ans.

Comme tant d'autres, nous avons dénoncé ici l'énorme erreur (*) que constitue à nos yeux le bouleversement en cours de la place Félix Eboué. Si nous connaissons désormais l'absurde schéma de circulation et commençons à en percevoir les désastreux effets, il reste d'importants aspects du projet sur lequel rien n'a encore été dévoilé alors qu'ils présentent un fort potentiel d'insatisfaction des habitants :  

. le choix du mobilier urbain (**),

les assises ?

les réceptacles à déchets ? 

des bornes à bouteilles ?

les kiosques (presse et citoyen) ?

un (ou des) points d'eau sont-ils prévus ?

la colonne Morris qui était côté est (et où se trouve désormais une chaussée) sera-elle reposée, et où ?

. des matériaux et des finitions

le pavage (ou non) du centre ?

les bordures de zones végétalisées ?

. de la signalétique.

la repose de panneaux d'orientation des automobilistes, des cyclistes et des piétons est-elle prévue (les pré-existants ou de nouveaux) ?

. et aussi

prévoit-on des potelets ?

le cheminement des non voyant est-il pris en compte ?

comment seront ramassées les ordures côté sud de la place. Prévoit-on de régler le problème au moyen un Trilib' à proximité ?

... et enfin, on peut s'étonner que sur cette place prétendue reconfigurée pour que s'attardent les Parisiens, on les oblige à faire 300 mètres pour trouver la première sanisette.

(*) Erreur politique d'abord puisque cette opération quasiment imposée le jour même du lancement d'un simulacre de concertation ne répond qu'à la demande d'une partie très spécifique de la population qui la pratique quotidiennement.

Erreur urbanistique puisque le schéma retenu va nuire aux déplacements et particulièrement ceux des transports en communs et des services d'urgence ainsi qu'aux livraisons.

Erreur écologique puisque la moitié des habitations périphériques va subir un flux de circulation plus important et plus rapproché que précédemment et que la circulation est concentrée côté nord renforçant ainsi l'ilôt thermique actuel.

(**) nous nous référons au volume 3 du Manifeste pour l'esthétique parisienne annoncé en juillet 2021 et publié en juin 2022. Curieusement (?), ces documents dont dont la valeur règlementaire n'a jamais été précisée ne sont plus accessibles sur Paris.fr. Vous pouvez les télécharger ici.

• • • Volume 1 pdf 7,3 Mo
    • Volume 2 (le sol) pdf pdf 14,9 Mo
    • Volume 3 (les objets) pdf 7,8 Mo

La Mairie de Paris communique largement sur la croissance du nombre de cyclistes et sur les aménagements qu'elle entreprend pour sécuriser leurs déplacements. Sous peu, il semble évident que c'est de leur diversité qu'elle devra se préoccuper. En effet :

Le vélo se voiturise

 
Du vélo cargo (AddBike) à la voiturette (Karbikes)

Une voiture à pédale qui peut rouler sur les pistes cyclables
Crédit photo : Hopper Mobility

Le vélo se camionise

Le vélo se SUVise

Paris  le 22/10/2024 - Crédits : FLORIAN THÉVENARD/LE MONDE
Le "FatBike" est au vélo ce que le SUV est à la berline
 
Crédits : LP/Arnaud Journois et (à droite) e-mog

Un cycliste sur un "fatbike", à Paris, le 16 octobre 2024
Credits : BRUNO LEVESQUE / MAXPPP

Tous ces véhicules répondent certes à la définition de "vélo", mais leur cohabitation sur le réseau cyclable ne pose-t-il pas déjà des problèmes de sécurité ? Va-t-on les résoudre au moyen d'une nouvelle règlementation ou de nouveaux aménagements ?

On en vient à se demander si la politique de cloisonnement pratiquée est la bonne.

Le principe fondamental du code de la rue (le vrai) étant priorité au plus faible cela sous-entend que tous les usagers partagent le même espace public dans le respect des autres.

Cette règle de partage est déjà applicable dans les zones de rencontre, les espaces partagés vélos-piétons, les axes mixtes bus-vélos, les feux tricolores pourvus de M12 ... 

Alors, si l'on prétend apaiser l'usage de la voirie, n'est-il pas temps d'apprendre aux usagers à cohabiter respectueusement sous peine de sanction. C'est ça le vrai Code de la Rue et on en est encore bien loin ...