Le Quartier Bel-Air Sud

Plus qu'un réel mouvement artistique, le postmodernisme correspond en architecture à la période allant de 1973 à 1993 durant laquelle, en réponse au style moderniste qui soutenait l'idée que la simplicité était belle, le postmodernisme a plutôt introduit une floppée de conceptions audacieuses et fantaisistes qui étaient tout sauf minimalistes. Les Choux de Creteil réalisés en 1973 par Gérard Grandval en en sont une remarquable illustration. 

Le Pavillon de l'Arsenal a récemment édité Paris postmoderne, un ouvrage recensant près de 600 réalisations parisiennes et métropolitaines caractéristiques de cette période. Nous en avons sélectionné quelques unes situées dans notre arrondissement.

. 1984 : le Palais Omnisports de Paris Bercy (POPB) de Michel Andrault et Pierre Parat (et Jean Prouvé ingénieur conseil).
. 1986 : le 4-6 rue Claude Decaen de Gérard Thurnauer.

. 1987 : l'école maternelle du 42 avenue Arnold Netter de Yann Brunel et Sinikka Ropponen
. 1987 : le Collège Germaine Tillion, 8 av. Vincent d'Indy de Claude Parent

. 1987 : le Novotel Paris Centre Bercy (85 rue de Bercy) de Michel Andrault et Pierre Parat
. 1988 : les logements, école et crèche Montempoivre d'Alain Gillot

. 1988 : 52 logements et commerces 37-47 rue Jacques Hillairet d'Aurelio Galfetti
. 1989 : l'Opéra Bastille de Carlos Ott, Roger Sabot et François Julien

. 1991 : l'Hôtel de Police du 12e et 36 logements 78 av. Daumesnil de Manuel Núñez Yanowsky
. 1993 : la Cinémathèque française 51 rue de Bercy de Frank O. Gehry

Nous avons déjà raconté ici que le 20 novembre 1899, place de la Nation avait lieu l'inauguration par le président Emile Loubet du monument central, Le Triomphe de la République, un groupe en bronze commandé 20 ans plus tôt au sculpteur Jules Dalou.

On sait moins qu'en 1908, des monstres des mers en bronze, réalisés par le sculpteur animalier Georges Gardet, sont installés dans le bassin.

Le 14 mai 1918, Auguste Léon (1857-1942), l'un des photographes qui a participé au projet d'Albert Kahn a immortalisé la la sculpture de Jules Dalou protégée des tirs ennemis par des sacs de sable.

Elle resta ainsi jusqu'à la fin de la première guerre mondiale.

La toilette des crocodiles vers 1932.

Photo Eli Lotar

Les monstres des mers de Georges Gardet ont été enlevés sous le régime de Vichy pour récupération du métal par l'occupant allemand. Nous en avons parlé ici.

Le bassin disparaît durant les années 1960 lors de la construction de la première ligne du RER qui passe sous la place de la Nation.

Comment pensions-nous embellir ?

Le programme s'intitule : Embellir votre quartier. Pour embellir, on s'attend à ce que soient menées trois types d'actions :

• ajouter dans l'espace publique des éléments décoratifs ou fonctionnels dont l'esthétique satisfait l'oeil des habitants comme des passants.
• remettre en état des éléments (bâtiments, voirie, mobilier urbain ...) dont l'état de dégradation nuit au paysage urbain.
• supprimer de l'espace publique les éléments qui l'enlaidissent : définitivement si ils n'ont plus d'usage, en les remplaçant dans le cas contraire.

Dans quels domaines la Mairie du 12e nous impose d'intervenir ?

Sur la page titrée Embellir votre quartier : transformer, apaiser et végétaliser vos quartiers !, la Mairie du 12e précise : le programme entrepris devra respecter certains grands principes portés par la Ville de Paris :

• Végétaliser davantage l’espace public pour améliorer le cadre de vie (ombrage, bandes plantées permettant l’infiltration des eaux pluviales, îlot de fraîcheur, qualité de l’air, biodiversité etc ).
• Améliorer l’accessibilité et l’inclusion des personnes en situation de handicap
• Étudier et sécuriser en priorité les espaces publics aux abords des écoles.
• Améliorer la sécurité et le confort des itinéraire cyclables pour développer le recours aux mobilités actives
• Promouvoir un partage équilibré et serein de l’espace public entre les différents usagers
• Réduire la circulation automobile dans les coeurs de quartiers pour réduire les nuisances (bruit et pollution)
• Rendre l’espace public aux piétons et offrir un plus grand confort de déplacement à pied notamment pour les personnes les plus vulnérables (enfants, seniors, personnes en situation de handicap)

On peine à percevoir en quoi, en dehors de la première, ces actions, au demeurant louables, sont en mesure d'embellir notre quartier.

Que réclament prioritairement les habitants ?

Mardi 5 mars, sans préjuger de leur recevabilité, nous avons passé en revue les 51 "idées" qui avaient été émises par les parisiens qui s'étaient exprimés dans le cadre de la concertation sur l'embellissement des quartiers Bel-Air et Vallée de Fécamp. Nous avons relevé :

• 12 demandes de végétalisation
• 9 demandes d'apaisement (circulation et bruit)
• 7 demandes demandes d'amélioration de l'esthétique de l'espace public
• 6 demandes portant sur l'accessibilité piétonne
• 6 demandes d'amélioration de la propreté
• 4 demandes d'aménagements cyclables
• 4 demandes d'aménagements à destination des enfants
• 4 demandes concernant la sécurité de l'espace public
• 4 demandes diverses

La prise en compte du nombre de soutiens reçus par chacune des idées n'a encore guère de sens puisqu'elles n'ont pas été émises simultanément et qu'au final, le nombre de soutiens résultera grandement de la puissance de lobbying des auteurs d'idées.

À quoi peut-on s'attendre ?

La Mairie du 12e est muette sur le budget dont elle dispose pour embellir notre quartier et très évasive sur la méthode qui permettra de sélectionner les actions retenues. Tout laisse néanmoins penser que, comme c'est le cas pour le Budget Participatif, l'opération sera prétexte à lancer prioritairement les actions explicitement inscrites au programme de la mandature.

Si, comme nombre d'habitants l'attendent depuis une quinzaine d'années, l'opération "embellir" conduit à enfin à faire de la place Sans-Nom, une vraie place parisienne qui contribue à l'identité et la convivialité du quartier, le succès de l'opération est assuré.

Mais si en même temps sur l'ensemble du quartier, les trottoirs, les pieds d'arbres et le mobilier urbain dégradés ne sont pas minutieusement remis en état, ce n'est certainement pas une piste cyclable et la mise en sens unique de l'avenue Michel Bizot qui contribuera à embellir le quartier et satisfaire ses habitants.

Lors de sa séance du 8 juin 2023 Conseil de Paris a autorisé la Maire de Paris à lancer l’élaboration d'un Plan Local de Mobilité de Paris selon les modalités prévues au code des transports [2023 DVD 65]. Puis, lors de celle du 8 février 2024, il a adopté la délibération 2024 DVD 18 qui précise les modalités de l'élaboration par la ville de ce plan.

© Ademe

Le Plan de mobilité est un document prévu par le Code des transports qui, depuis le 1er janvier 2021, remplace le Plan de déplacements urbains.

En application de la Loi d’orientation des mobilités (LOM) du 26 décembre 2019, la Ville de Paris doit élaborer un Plan local de mobilité (PLM), qui constituera la déclinaison parisienne du Plan de Mobilité d’Ile-de-France qui prévoit 14 axes d'action pour répondre aux enjeux de mobilité durable.

La délibération 2024 DVD 18 précise que le PLM sera l’occasion de présenter une vision globale de mobilité parisienne et identifie quatre grands enjeux :

• Assurer une politique de décarbonation de la mobilité,
• Favoriser la sobriété dans la politique de mobilité,
• Adapter l’espace public et l’offre de mobilité pour favoriser l’inclusivité et l’accessibilité de tous,
• Protéger la santé des Parisiens et visiteurs à Paris, notamment par l’adaptation de l’espace public aux événements climatiques extrêmes.

Le Plan Local de Mobilité, sera soumis pour avis aux principaux partenaires (conseil régional d’Ile-de-France, représentants de l’Etat, Ile-de-France Mobilités, gestionnaires des infrastructures de transports...) puis à la procédure de consultation du public et enfin à l'approbation du Conseil de Paris.

On ne peut que se féliciter de voir traités dans leur globalité les problèmes de mobilité auxquels nous sommes confrontés et de les voir inclus et coordonnés dans un périmètre qui dépasse le boulevard périphérique.

On peut néanmoins déplorer que sans plan global, et notamment depuis 2020, la municipalité parisienne ait fait des choix et engagé des actions non coordonnées avec sa périphérie comme : la primauté donnée aux déplacements cyclistes, les modifications au coup à coup de plans de circulation dans les quartiers, la limitation à Paris intra-muros de la Zone à trafic limité (ZTL) ...

Tant d'informations inquiétantes mais heureusement fausses circulent encore concernant le prix que devront payer les parisiens pour se déplacer durant les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques, que nous avons cru bon de rappeler ici ce qu'a précisé Île-de-France-Mobilité mardi 30 janvier 2024.

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À Paris, les premières lignes régulières d'omnibus font leur apparition en 1828. Les premiers autobus sont mis en service en 1906 et remplacent rapidement les omnibus hippomobiles. Les lignes de bus de Paris et de la proche banlieue sont exploitées par la RATP dont le réseau est constitué de 354 lignes et transporte plus d'un milliard de voyageurs par an.

Bus 29 dans les années 80

À Londres, les bus sont utilisés comme mode de transport public depuis 1829. En 2021, la capitale anglaise compte 675 lignes desservies par plus de 9 000 bus. Ils ne sont administrés par le maire de Londres (chef de l'autorité du Grand Londres) que depiuis l'an 2000.

Early 1980s London bus 29

Aujourd'hui les deux capitales ont toujours chacune un bus numéroté 29.

Celui de Londres dont le parcours a été plusieurs fois modifié relie actuellement Charing Cross à Wood Green avec 37 arrêts. Intervalle annoncé : de 5 à 8 minutes.

Celui de Paris relie, via le Marais, la Gare Saint-Lazare à la porte de Montempoivre avec 44 arrêts.

Nous connaissons particulièrement bien une partie de sa ligne (de la place de la Bastille à la porte de Montempoivre) puisqu'elle traverse notre quartier. Intervalle annoncé : de 7 à 15 minutes.

Vous ne manquerez certainement pas d'illustrer cet article de commentaires se référant à votre vécu concernant cette ligne d'autobus.

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Gratuits depuis 2006, les WC publics parisiens sont au nombre de 435 et accueillent près de 15 millions de personnes par an.

En 2020, la Ville de Paris avait lancé un appel d'offre pour remplacer les modèles actuels dont le contrat arrivait à expiration en décembre 2024. C’est une nouvelle fois JCDecaux qui à remporté un contrat à 38 millions d'euros pour fournir et entretenir les nouvelles installations pendant huit ans. C'est encore à l'architecte Patrick Jouin que JCDecaux a fait appel pour que le nouveau modèle soit dans la continuité de celui actuel afin de favoriser son identification et son intégration dans les paysages parisiens.

Les nouvelles sanisettes seront plus vertueuses avec des consommations d'eau et d'électricité réduites respectivement de deux tiers et d'un tiers. Elles seront aussi plus performantes avec un temps de nettoyage lui aussi divisé par trois, ce qui va permettre d'augmenter la capacité d'accueil. De plus, l'ajout d’une cabine urinoir sur tous les sanitaires permettra d'accueillir 870 utilisateurs en simultané.

À partir du mois de mars commencera le remplacement intégral des 435 sanisettes parisiennes :

. 185, soit 42 % du parc, seront changées d'ici les Jeux Olympiques. Ce seront en priorité celles qui se trouvent à proximité des sites de compétition ou de lieux fréquentés.

. le remplacement des 250 autres débutera en septembre 2024 et se terminera au premier trimestre 2025.

Paris compte 6 290 voies publiques ou privées. Le tiers d'entre elles mesure moins de 100 m de longueur ; un peu plus de 200 mesurent plus d'1 km de longueur.

Parmi elles, il est notoire que la rue de Vaugirard, avec ses 4360 mètres, est la plus longue de la capitale. Elle est suivie de la rue des Pyrénées (3515 m) puis de la rue de Charenton (3150 m).

Si maintenant, on s'intéresse aux voies parisiennes tous types confondus (rues avenues, boulevards, quais ...), la plus longue est évidemment le Boulevard périphérique (35 500 m), puis la Voie Georges-Pompidou (13 000 m) et en troisième position avec ses 6 270 mètres vient l'Avenue Daumesnil.

Pour être complet, précisons qu'une partie de l'avenue Daumesnil est frontalière de la commune de Saint-Mandé sur laquelle se trouvent les numéros impairs 1 à 55.

Tout en étant un arrondissement périphérique, le 12e est intimement attaché à la partie la plus ancienne de Paris : la Seine. Le fleuve constitue sa frontière sud-ouest avec 13e arrondissement.  Huit ponts permettent de franchir cette frontière.

D’ouest en est, la rive droite de la Seine (sur laquelle se trouve le 12e) comporte deux secteurs :

• Le Quai et le Port de la Rapée,

Le quai de la Rapée est une voie située le long de la Seine dans le 12e arrondissement entre le pont d'Austerlitz et le pont de Bercy.

Le nom du quai fait référence à un terrain dépendant du fief de la Rapée où Monsieur de la Rapée, locataire, fit construire son hôtel le long de la rue de Bercy.

Les bâtiments remarquables qui s'y trouvent sont notamment :

• la Direction de l'Action Sociale de l'Enfance et de la Santé de la Mairie de Paris (au 94-96)
• la Maison de la RATP (au 54)
• le Ministère de l'Économie et des Finances, dont au numéro 12, l'ancien bâtiment des fourrages de l'Armée

Le port de la Rapée longe la Seine sur sa rive droite en contre-bas du quai de la Rapée.

Au niveau du pont d'Austerlitz se trouve l'Institut médico-légal de Paris dont l'entrée est au 2 place Mazas.

• Le Quai et le Port de Bercy

Le quai de Bercy longe la Seine entre le pont de Bercy et l'échangeur autoroutier de la porte de Bercy. Il se prolonge dans la commune de Charenton-le-Pont jusqu'au pont Nelson Mandela.

Sur la section parisienne, il longe l'Accor Arena (POPB), le parc de Bercy et l'immeuble Lumière.

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Le port de Bercy situé en contre-bas du quai, porte son nom du fait de sa situation sur l'ancienne commune de Bercy. Il desservait alors les entrepôts de Bercy. Aujourd'hui intra muros, il conserve dans sa partie amont des activités portuaires, notamment celles de déchargement des matières de base du cimentier Lafarge.

Activités portuaires du groupe cimentier Lafarge
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Les ports de la Rapée et de Bercy sont gérés par Haropa Ports (agence Paris-Seine).