08/12/2023
On attend toujours la plaque ...
Le 9 décembre 2019, le Conseil de Paris adoptait la délibération 2019 DU 254 : Dénomination place Sans Nom (12e).
Pour nos rares lecteurs qui l'ignorent encore, cette dénomination concernait la place précédemment enregistrée sous le nom de place de la Barrière de Picpus, nom devenu inusité notamment parce qu'il n'avait jamais servi à rédiger une adresse postale.
La place Sans Nom
Bien que l'appellation place Sans-Nom fût déjà officieusement en usage depuis une vingtaine d'année parmi les familiers du quartier, nous avons déjà manifesté ici notre ahurissement face à cette officialisation que nous avons même qualifiée de ridicule.
La coutume veut qu'une telle décision soit suivie d'une inauguration et de la pose d'une plaque d'identification du lieu. À en juger par l'absence totale de suite donnée, il est permis de penser qu'à l'Hôtel de Ville, on préfère faire semblant de l'avoir oubliée.
D'ailleurs, la place Sans-Nom n'apparaît nulle part quand on interroge Paris.fr.
Elle est par contre parfaitement localisée et documentée sur la Nomenclature officielle des voies de Paris ainsi que sur OpenStreetMap et sur Wikipedia, ce qui est tout à l'honneur de ces deux sites coopératifs.
Google Maps connait la place Sans-Nom mais indique par erreur que le nom concerne le rondpoint central alors que c'est uniquement la dalle qui surplombe la ligne du métro.
Quand on voit la Mairie de Paris se ruer sur le moindre bout de trottoir pour lui attribuer le nom d'une femme célèbre ou qui méritait de l'être, on peut raisonnablement penser voir un jour ce vaste rond point recevoir un vrai nom qui le sorte de l'anonymat.
08:05 Publié dans Vie du quartier, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paris
24/11/2023
Comment embellir Bel-Air Sud ?
En 2021, la Ville de Paris initiait la démarche Embellir Votre Quartier (EVQ). Cette démarche citoyenne, débutant par une concertation avec les habitants, a pour objectif de permettre d’agir de manière coordonnée sur la piétonisation, la mise en accessibilité, la mobilité, la végétalisation, le mobilier urbain et sur les différents usages de l’espace public.
Dans le 12e, la démarche Embellir Votre Quartier a déjà été appliquée aux quartiers Jardin de Reuilly et Aligre Gare de Lyon. Les prochains seront, simultanément semble-t-il, Vallée de Fécamp, Bel-Air Sud et Bel-Air Nord :
La réunion publique de lancement se tiendra :
mercredi 6 décembre 2023 de 19h à 21h
à l'école élémentaire du 315 rue de Charenton (*)
Sans plus attendre, nous vous livrons nos premières réflexions et attendons évidemment les vôtres.
Embellir les quartiers du 12e, est un objectif bien ambitieux puisque l'essentiel de ce qui fait la beauté et les attraits de notre arrondissement a été fait durant les années Chirac-Pernin et auparavant. Comme malheureusement, les actions comme les inactions municipales de ces dernières années ne les ont rarement embelli, mais trop souvent dégradé, il ne serait pas raisonnable d'entreprendre de grands travaux, sans au préalable avoir effectué la multitude de petits travaux prouvant sans équivoque que l'on s'attache à rendre plus agréable la vie des parisiens qui habitent ou fréquentent nos quartiers.
Ainsi par exemple pour Bel-Air Sud, même si depuis 2003 nous militons pour une restructuration de la place Sans-Nom dans l'esprit du projet de 2008, nous n'imaginons pas proposer une telle opération sans qu'auparavant ceux ci-après aient été effectués :
- Achever l'allée verte avenue Daumesnil en commençant par supprimer le stationnement entre la rue de La Vega et la rue du Colonel Oudot.
- Supprimer toutes les pistes cyclables encore sur trottoir (notamment places Edouard Renard et Félix Eboué).
- Déplacer les stations Velib inaccessibles depuis la piste cyclable (actuellement situées sur trottoir ou du côté opposé de la chaussée). Exemples : bd de Reuilly et Bd Picpus.
- Rénover selon le motif d'origine le sol du trottoir devant les écoles Daumesnil (en ne touchant pas aux bancs qui en donnent l'identité).
- Retirer tous les Permis de Végétaliser les pieds d'arbres et les remettre au standard parisien (grilles Davioud sauf exceptions).
- Actualiser la signalétique directionnelle (automobile, cycliste et piétonne) ou supprimer ce qui est notoirement inutile.
- Intervenir fermement auprès des concessionnaires pour qu'ils entretiennent le mobilier urbain leur appartenant.
- Allée végétalisée Daumesnil : reprendre les traversées des rues (Sidi Brahim, Gossec etc ...) pour aligner les traversées piétons avec la nouvelle voie piétonne.
- Supprimer tous les obstacles dangereux pour les personnes non ou mal voyantes (blocs de granit rue de Picpus notamment)
- Entreprendre une rénovation totale (en une fois) de tous les bancs Davioud et des autres.
- Remplacer la totalité des corbeilles de rue (Bagatelle et Rossignol) par un modèle fonctionnel, robuste et valorisant (opération qui ne devra pas se limiter à BAS).
- Supprimer tout le mobilier urbain devenu sans usage.
- Expérimenter le stationnement en chicanes rue de Lamblardie (pour ralentir la circulation autrement que par des dos d'ânes).
- Introduire plus d'art dans la rue (des oeuvres pérennes et respectables, pas des peintures acryliques)
- Nommer les chemins autour de Charles Peguy, Coulée Verte et Petite Ceinture (préalable nécessaire pour pouvoir indiquer des itinéraires aux visiteurs et touristes) comme cela est pratiqué dans le bois de Vincennes.
- Aménager le carrefour Daumesnil/Toul/Picpus comme proposé au Budget Participatif 2015 au profit des piétons et des automobilistes non familiers du lieu.
- ... (liste à compléter)
Faut-il enfin rappeler que si garantir aux cyclistes des voies de circulation sécurisées est un sujet capital, cela ne doit pas conditionner la réalisation de toutes les autres actions envisagées pour embellir et améliorer l'espace publique.
(*) Curieuse localisation pour lancer la concertation sur les quartiers Vallée de Fécamp et Bel-Air : cette école est la plus éloignée du centre de la zone concernée et la rue de Charenton vient d'être grandement impactée par la création d'une piste cyclable bidirectionnelle.
07:56 Publié dans Démocratie locale, Vie du quartier, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : paris
21/11/2023
Derichebourg Environnement veut toujours reconstruire son siège social
Derichebourg Environnement est l'une des deux branches du groupe Derichebourg. Elle est spécialisée dans la collecte et le recyclage de déchets ((l'autre branche est Derichebourg Multiservices). Son siège social est à Bel-Air Sud au 119 avenue du Général Michel Bizot.
Le 20 décembre 2018, Derichebourg a soumis pour avis à la Commission du Vieux Paris un projet prévoyant la démolition du bâtiment de brique (R+3) et de l'immeuble (R+5) du 123 avenue Michel Bizot qui lui est associé. Ce projet prévoyait ensuite de construire sur l'ensemble de la parcelle un bâtiment en R+9 dont les matériaux et le style étaient censés préserver la mémoire de celui d'origine.
La Commission a recommandé l’abandon de ce projet qui remplacerait la juxtaposition actuelle de constructions héritées de la constitution progressive du bâtiment par une mise en oeuvre factice d’un caractère totalement mensonger.
Le 26 septembre 2019, la Commission a également refusé un second projet déposé qui présentait sur rue le même caractère artificiel que la version écartée en faisabilité.
Nous avions ajouté qu'il nous semblait très regrettable de ne pas conserver l'entrée principale dans l'angle.
Lors de la séance du 12 avril 2023, un nouveau projet reposant sur une reprise et surélévation de l'existant a été présenté. Il a été conçu pour satisfaire au PLU bioclimatique en cours de définition.
La Commission fait part de son scepticisme devant la proposition de rehaussement généralisé des deux immeubles existants et demande un projet plus respectueux de chacun.
Le 03 juillet 2023 enfin, Derichebourg a présenté une nouvelle proposition qui s’inscrit toujours bien évidemment dans le cadre du projet de PLU bioclimatique.
La hauteur du bâtiment neuf à construire du côté de la Coulée verte a encore été abaissée d’un niveau. Les bâtiments sur l’avenue du Général Michel Bizot sont surélevés, passant du R+3 au R+7 pour le bâtiment des années 1940, et du R+5 au R+7 pour l’immeuble de faubourg. La végétalisation des étages surélevés semble avoir également été amoindrie. Les façades arrière sont reconstruites avec un léger épaississement.
Dans sa résolution, la Commission du Vieux Paris prend note des modifications apportées à la précédente proposition, mais juge toujours excessive la surélévation de l’immeuble d’angle.
Le 12 octobre 2023, le Permis de Construire correspondant é été déposé sous le numéro PC 075 112 23 V0057 par CFF SIGMA (Filiale de Derichebourg). À ce jour, il est en instruction.
Pour la petite histoire, rappelons qu'en 2002 lors de l'une de leurs marches exploratoires du quartier, les conseillers de quartier de Bel-Air Sud avaient rêvé d'une salle de quartier à l'angle de la rue Messidor et de l'avenue Michel Bizot. Ils en avaient même simulé la façade.
08:08 Publié dans Vie du quartier, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : paris
17/11/2023
Du Passage de la Station à la rue du Sahel
Nombreux sont les habitants du 12e qui connaissent la rue du Sahel, notamment parce que son tracé longe la Coulée Verte René Dumont. Plus rares sont ceux qui savent que sa création est récente et s'est effectuée en plusieurs temps correspondant à plusieurs de ses sections (ici désignées par les noms actuels des voies) :
- Section A : du bd Picpus à la rue Sibuet
- Section B : de la rue Sibuet à l’av Michel Bizot
- Section C : de l’av Michel Bizot à la rue Rambervillers
- Section D : de la rue de Rambervillers au bd Soult
Avant l'ouverture en 1859, de la ligne de chemin de fer de Vincennes aucune voie n'existait sur cet emplacement.
Extrait d'un plan de 1842 (cliquez pour agrandir)
La section A (entre le boulevard de Picpus et le rue Sibuet) a été initialement percée lors de la construction du chemin de fer de Vincennes. La Compagnie des chemins de fer de l'Est l'a remise à la commune de Saint-Mandé le 26 mai 1859. Elle n'a été dénommée rue du Sahel que le 1er février 1877.
Extrait d'un plan dressé sous la direction d'Alphand en 1884
Cliquez pour agrandir
Comme le montre le plan ci-dessus, la section B qui reliait la rue Sibuet à l'avenue Michel Bizot était alors une voie dénommée Passage de la Station. Elle a pris le nom de rue du Sahel par un arrêté du 3 février 1936.
Une fois l'avenue Michel Bizot traversée, on se trouvait au début de la section C devant la Gare de Paris-Bel-Air (*) sur un espace qui ne s'appelait pas encore rue du Sahel.
Rue du Sahel vers 1900 entre l'av M. Bizot et la rue P. Crampel
L'ouverture de la section C, qui avait déjà fait l'objet d'un décret du 19 juillet 1895, a nécessité la démolition de l'immeuble situé au 130 avenue Michel Bizot.
Cliquez pour agrandir
130 av Michel Bizot - Cliquez pour agrandir
La section C se prolongeait jusqu'à la rue des Marguettes par une voie étroite dénommée Impasse des Marguettes.
2 impasse des Marguettes (Circa 1894-98) Cliquez pour agrandir
Le prolongement de la rue du Sahel jusqu'à la rue des Marguettes (actuel angle de la rue de Rambervillers) a été officialisé par un décret du 5 mars 1899.
La section D était précédemment une partie de la rue des Marguettes qui a été renommée rue du Sahel par arrêté du 25 avril 1930.
Cliquez pour agrandir
Rappelons que c'est sur cette dernière section que se trouvait la gare de Bel-Air Ceinture (*), sur la ligne de la Petite Ceinture en service depuis 1863 et reconstruite et rouverte en 1889 après des travaux de suppression des passages à niveau.
En guise de conclusion, voici une séquence d'une minute titrée "Panorama d'un train en marche" et filmée en 1898 par Georges Mélies qui avait fixé pour cela une caméra sur le toit du train. Cette séquence correspond exactement au parcours de notre article.
(*) Si vous avez un peu de mal avec les gares du 12e, rendez-vous ici : Les 10 gares du 12e : en activité, reconverties ou disparues.
08:03 Publié dans Citoyenneté, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : paris
10/11/2023
Ce blog a dix-huit ans
2005-2023 : Ce blog a aujourd'hui dix-huit ans. Il totalise 5430 publications et vous y avez formulé 5427 commentaires.
Stop ou encore ?
07:35 Publié dans Animation-Culture, Citoyenneté, Commerces, Démocratie locale, Elections, Paris Métropole, Solidarité, Vie du quartier, Voirie Urbanisme, Vu de votre fenêtre, "L'oeil du quartier" | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : paris
06/11/2023
Métro ligne 6 : réunion d'information sur le chantier place de la Nation
Dans le cadre de la modernisation de la ligne 6 dont vous avez pu depuis quelque mois voir et parfois utiliser les nouvelles rames MP89, la RATP a entrepris, sous la place de la Nation, la construction d'un centre de dépannage des trains.
L'emprise de ce chantier (quasi totalité du terre-plein entre l'avenue du Trône et l'avenue du Bel-Air) comme sa durée prévisionnelle (de juillet 2022 à novembre 2025) ne vous ont probablement pas échappé.
Alors, que vous soyez voisin de ce chantier ou simplement animé par une saine curiosité, la RATP organise lundi 13 novembre à 18h une réunion d'information face au 26 place de la Nation. Pour y participer, il vous suffit de vous inscrire à contactmodeL6@ratp.fr
08:06 Publié dans Vie du quartier, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris
03/11/2023
Connues et moins connues : les dix portes situées dans le 12e
Article déjà publié en septembre 2020
Rappelons tout d'abord ce que l'immense majorité de nos lecteurs sait : le 12e arrondissement est bordé par 7 portes.
Les plus connues sont évidemment les quatre qui correspondent à des entrées-sorties du boulevard périphérique contruit entre 1960 et 1973 sur l'emprise de la ceinture de Thiers.
- la porte de Vincennes
- la porte de Picpus dite porte Dorée. La porte de Picpus s'est tout bonnement effacée au profit de la porte Dorée. On s'interroge toujours sur leurs réelles localisations respectives.
- la porte de Charenton
- la porte de Bercy
S'y ajoutent trois portes qui n'ont pas eu les honneurs du "Périf" :
- la porte de Saint-Mandé un nom en voie d'oubli depuis que l'arrêt du tramway a choisi de s'appeler Alexandra David-Néel
la porte de Montempoivre, longtemps qualifiée de poterne, est située entre les bastions 7 et 8 de l'enceinte de Thiers.
- la porte de Reuilly se trouve à l'intersection de la rue Claude Decaen (anciennement chemin des Meuniers, devenu rue du Chemin-de-Reuilly au 19e siècle) et du boulevard Poniatowski. Elle permet d'accéder à la Pelouse de Reuilly par la place du Cardinal Lavigerie. La RATP abuse de la dénomination porte de Reuilly pour le terminal du bus 87 qui se trouve à 350 mètres du lieu.
Mais ce n'est pas tout. Dans le bois de Vincennes se trouvent également trois portes qui ne font pas partie des portes de l’agglomération parisienne.
- la porte du Bel-Air située dans le bois de Vincennes, au débouche de l'ex-avenue de Bel-Air (à ne pas confondre avec l'avenue du Bel-Air) aujourd'hui dénommée avenue Anna Politkovskaïa. Jusqu'au 18 avril 1929, elle faisait partie de la commune de Saint-Mandé.
porte de Bel-Air
- la porte Jaune, également située dans le bois de Vincennes, à l’intersection de l’avenue de Nogent, de l’avenue de Fontenay et de la route Circulaire. Jusqu'en 1929, elle se trouvait sur la commune de Fontenay-sous-Bois. Elle est voisine du lac des Minimes sur lequel se trouve l'Île de la Porte Jaune connue pour son restaurant Le Chalet de la Porte Jaune.
Le Chalet de la Porte Jaune en 1940
- la porte de Saint-Mandé (à ne pas confondre avec la la porte de Saint-Mandé de l’ancienne enceinte de Thiers) autrefois située sur le territoire de la commune de Saint-Mandé (appartenant alors, comme Paris, au département de la Seine et aujourd'hui au Val-de-Marne), dans la partie annexée à Paris par décret du . Elle se trouvait sur la chaussée de l'Étang au débouché de la route de l'Épine.
08:08 Publié dans Paris Métropole, Vie du quartier, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris
26/10/2023
La gare routière de Bercy-Seine. Paris mérite mieux.
En mai 2015, la perspective de l'ouverture du marché à la concurrence des cars longue-distance prévue par la Loi dite Loi Macron provoque l'arrivé en France de FlixBus France et Ouibus (communément appelés cars Macron par les médias).
À Paris, deux gares routières étaient alors officiellement accessibles aux lignes internationales : la gare internationale de Paris-Gallieni et le Terminal Jules Verne à La Défense.
En 2017, la mairie de Paris a imposé la création d'un terminal commun aux différentes sociétés d'autocars. C'est la gare de Bercy-Seine qui n'était en 2015 utilisée que par Megabus pour des destinations nationales, qui fût choisie. En 2019 avec l'arrivée des FlixBus, des BlaBlaCar Bus (anciennement Ouibus) sa fréquentation a été multipliée par dix. Elle accueille aujourd'hui près de 7 millions de voyageurs par an dont la moitié de parisiens.
Comme tous les promeneurs qui fréquentent le parc de Bercy, les usagers de cette gare, l'opposition municipale (voir notamment) et plus récemment la presse, nous avons vu ces hordes de voyageurs trainant péniblement leurs valises sur des chemins inadaptés et avons pris conscience de l'inadaptation et l'état déplorable de cette prétendue gare. Après avoir franchi une porte improbable, on découvre un lieu inconfortable et peu ragoutant.
Malgré les améliorations que la SAEMES (gestionnaire de la gare) affirme avoir réalisées, cette gare reste inadaptée et indigne de Paris ! La mairie de Paris et les compagnies d'autocars se renvoient la balle en s'accusant mutuellement d'être responsable de la situation.
En septembre 2023, face à la situation, le premier adjoint à la Mairie de Paris, Emmanuel Grégoire a annoncé la fermeture de la gare pour le trafic des cars à grande distance, après les Jeux olympiques d'été de 2024. La gare routière pourrait revenir à sa fonction première, un parking destiné aux cars de tourisme qui viennent à Paris.
A terme « on veut réfléchir à une répartition » des gares, notamment avec Ile-de-France Mobilités et la métropole, a assuré Emmanuel Grégoire, qui se dit favorable à de « petites gares routières sur les grands hubs de transport » de la région, plus accessibles selon lui à l’ensemble de la population francilienne.
Cette proposition est tout à fait indigne de Paris. Immagine-t-on fermer la Gare de Lyon au profit de petites gares situées en périphérie ?
Puisque ce que l'APUR nomme les autocars librement organisés semble avoir trouvé son public, la capitale doit disposer d'une gare routière interconnectée aux autres modes de transports et dotée des services que l'on est en droit d'y trouver. Le secteur Bercy Charenton (le long du boulevard Poniatowski) semble tout à fait adapté à la construction d'un tel équipement.
08:11 Publié dans Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : paris
24/10/2023
L'Allée Royale coupée par le Quartier Carnot
Le bois de Vincennes est un vestige de l’antique ceinture forestière qui entourait Lutèce. Le bois était réservé aux chasses royales depuis le 11e siècle.
Au 18e siècle, le bois a été aménagé dans un style classique, avec des allées rectilignes convergeant vers des ronds-points en étoile, par l’architecte Robert de Cotte (1656-1735), qui a également aménagé en 1731 une large allée royale partant du château.
Plan du bois de Vincennes en 1739
Cette allée royale (longue de 750 m et large de 85 m) disparaîtra progressivement après la Révolution, au profit d’infrastructures militaires, hospitalières ou universitaire, mais sera heureusement partiellement reconstituée dans les années 1980.
L'allée Royale vue du rond-point vers le château
Pour des besoins militaires, l'allée Royale céda la place en 1791, à un polygone de tir et se vit ajouter en 1890 en son centre le Quartier Carnot qui coupe encore aujourd'hui la perspective jusqu'au château.
Le quartier Carnot est une caserne du régiment de cavalerie la Garde républicaine qui s'étend sur 8 hectares dans le bois de Vincennes, au sud de l'esplanade Saint-Louis. Il comporte les deuxième et troisième escadrons du régiment de cavalerie de la Garde républicaine (branche de la Gendarmerie nationale) ainsi que l'écurie sportive de la Garde républicaine.
Le quartier Carnot a été construit en 1892 à la suite d'un échange entre l'État cédant à la Ville de Paris la totalité du Champ-de-Mars en contrepartie du terrain du bois de Vincennes où fut édifiée la caserne et de la création du champ de manœuvres d'Issy.
Cliquez pour agrandir
Alors que l'esplanade Saint-Louis vient d'être remise en valeur, il est bien dommage que cette construction dénature la perspective de l'allée Royale créée en 1731 par Robert de Cotte.
08:10 Publié dans Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : paris
20/10/2023
Les ralentisseurs sont-ils la solution ?
Pourquoi des ralentisseurs ? Pour réduire la vitesse des véhicules. Selon l’OCDE (« La gestion de la vitesse », 2007), « une diminution de 5 % de la vitesse moyenne entraîne approximativement une baisse de 10 % du nombre d’accidents corporels et de 20 % du nombre d’accidents mortels ». En ville, ils sont essentiellement disposés au niveau des zones qui enregistrent une grande affluence de piétons (à proximité des structures hospitalières, des établissements scolaires, des administrations….).
Aujourd’hui, les principaux modèles de ralentisseurs sont : les dos d’âne ou gendarmes couchés, les ralentisseurs trapézoïdaux et les coussins berlinois.
Ralentisseur trapézoïdal à l'entrée de la rue du Rendez-vous
créé vers 2005 dans le cadre du Quartier Vert Voûte Bel-Air
Inconvénient des ralentisseurs :
- Les conducteurs se sentent frustrés et ont tendance à accélérer juste après les avoir franchi.
- Ils génèrent du bruit (lorsqu’on touche et lorsque l’on réaccélère), et sont davantage cause de consommation de carburant et de pollution que si l'on roulait à vitesse constante.
- Leur construction conforme à la norme (Décret n°94-447 du 27 mai 1994) a souvent été mise en défaut (La requête Google "Ralentisseurs illégaux" ramène plus de 30 000 réponses) et Il n’est pas rare que certains véhicules « touchent ».
Si celui situé à l'entrée de la rue Messidor est conforme à la norme, il semble néanmoins bien agressif, même pour les voitures qui le franchissent avec force précautions.
- La version dérivée consistant en larges plateaux surélevés perd souvent ses effets : une fois sur le plateau, le conducteur oublie qu'on l'avait incité à "lever le pied" (Exemple ici rue de Picpus).
Certains ralentisseurs ont été installés par la municipalités pour répondre rapidement et à moindre coût à la demande de riverains. Parfois les conducteurs s'interrogent sur leur réelle utilité. Ainsi, nous avons noté des situations pour le moins surprenantes :
- une cascade de 5 ralentisseurs sur les 350 m de la rue Montempoivre !
- des coussins berlinois dans une zone de rencontre (rue Victor Chevreuil) ou sur une contre-allée aménagée pour stationner (59 bd Saint-Marcel).
N'y a-t-il pas d'autres solutions ?
Le maintien local de chaussée pavée (tout comme un ralentisseur bande sonore) assure la fonction de ralentissement mais est une importante source de bruit inacceptable en milieu résidentiel (exemple rue de Bercy devant le POPB).
La création d'écluses consistant en un rétrécissement avec des îlots sur la chaussée est incompatible avec le passage de certains véhicules (bus, véhicules de secours ...).
Et pourquoi pas des chicanes ?
Anecdote : Boulevard de Picpus, un chantier de la CPCU qui, comme c'est souvent le cas, occupe beaucoup de place et dure longtemps. Plusieurs excavations en pleine chaussée entourées de barrières et de contraignent la circulation à "slalomer".
26 bd de Picpus : Vue en direction de la place Sans-Nom
12 bd de Picpus : Vue en direction du métro Bel-Air
Cette situation crée involontairement un ralentissement des véhicules tout à fait bénéfique à l'apaisement du boulevard et la sécurisation des traversées. On transforme ainsi une artère rectiligne en rue sinueuse ce qui n'est pas sans nous rappeler les éloges que nous avons plusieurs fois fait des rues antérieures aux percées haussmanniennes.
Alors, pour apaiser la circulation parisienne et faire de force respecter les vitesses maximales autorisées (30 km/h dans presque tout Paris et 20 dans les zones de rencontre), la création de chicanes plutôt que des ralentisseurs verticaux ne serait-elle pas la solution ?
Nous pensions que de tels dispositifs ne se rencontraient que dans certains petits bourgs de la France profonde. Erreur : l'association Mieux se Déplacer à Bicyclette (MDB) a déniché une chicane en plein Paris et semble convaincue par la solution.
Chicane rue des Poissonniers (18e) Voir ici
08:07 Publié dans Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : paris