Le Quartier Bel-Air Sud

Alors que nous ne manquons pas une occasion pour citer les architectes et les urbanistes qui façonnent le paysage de notre ville, il serait injuste de ne pas faire l'éloge de ceux, les paysagistes, qui dessinent nos espaces verts. Nous voulons ici réparer cette anomalie en vous les faisant connaitre.

L'ancienne ligne de Vincennes a été désaffectée en 1969. L'espace qu'elle occupait a été réaménagée à partir des années 1980.

Conçue à partir de 1986 la ZAC Reuilly est située entre l'avenue Daumesnil et les rues Montgallet et de Reuilly. Elle vise à réintégrer l'emprise ferroviaire de la gare de marchandise de Reuilly en réaménageant le quartier autour d'espaces verts.

La Promenade plantée est créée à partir de 1988 par le paysagiste Jacques Vergely* et l'architecte Philippe Mathieux* afin de réutiliser le reste de la ligne désaffectée, entre Bastille et la porte de Montempoivre. Elle est inaugurée en 1993 et relie le jardin Hector Malot, le jardin Charles Peguy. Le jardin de Reuilly Paul Pernin est conçu entre 1992 et 1998

Depuis le 6 mars 2014, la Promenade Plantée porte le nom de Coulée Verte René Dumont en mémoire de l'agronome français (1904-2001) qui fut par ailleurs, en 1974, le premier candidat écologiste à une élection présidentielle.

*NDLR : Nos recherches ne nous ont malheureusement pas permis de découvrir d'autres réalisations tant de Philippe Mathieux que de Jacques Vergely. Si des lecteurs peuvent nous aider, ils en seront remerciés.

En 2006, une riveraine interpelait le conseil de quartier sur la dangerosité de la traversée en deux temps de la rue Louis Braille et sa plateforme exigüe où il est difficile de se tenir avec des enfants.

La traversée en juillet 2015 (Cliquez pour agrandir)

Il aura fallu 9 ans et plusieurs refus invoquant des impossibilités techniques pour enfin satisfaire cette demande pourtant mainte fois réitérée par les commissions successives du conseil de quartier ; c'est fait, tant mieux. Depuis le 14 septembre, les piétons ne courent plus le risque de se trouver encerclés par la circulation au milieu de cette plateforme ridicule.

La traversée en septembre 2015 (Cliquez pour agrandir)

Un problème subsiste cependant : le cycle des feux tricolores est inchangé : pour traverser la rue Louis Braille, les piétons n'ont droit qu'à 12 secondes toutes les 80 secondes. Le reste du temps de ce cycle est dédié à la circulation automobile. Il n'en faut pas davantage pour constater que la moitié des piétons n'attendent pas le feu "vert piétons" pour traverser.

Si des efforts sont faits pour ré-équilibrer la répartition de l'espace public entre l'automobile et les piétons, ce ré-équilibrage ne devrait-il pas également s'appliquer au temps ?

Alors, Messieurs les techniciens de la Direction de la Voirie et des Déplacements, 12 secondes pour les piétons et 68 pour les automobiles ! Un petit effort SVP !

Une journée mondiale sans voiture a lieu tous les ans dans le cadre de la Semaine européenne de la mobilité, qui se déroule du 16 au 22 septembre. Cette journée est officiellement fixée au 22 septembre.

Cette année, la journée sans voiture tombe un mardi et à l’échelle de la planète, tout le monde est invité à se passer de voiture.

À Paris en 2015, c'est dimanche 27 septembre qu'est organisée une journée dite sans voiture.

Le but d'une journée sans voiture est d'inciter les gens à adopter un mode de déplacement écologique en leur faisant prendre conscience des effets bénéfiques d'une ville fermée aux véhicules motorisés. Cette journée est pour les piétons, les cyclistes et les transports en commun l’occasion de s’approprier l’espace urbain.

Les yeux tournés vers la COP21, Anne Higalgo enthousiaste twittait le 26 août dernier un message probablement destiné à soigner l'image de Paris. 

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Initialement en effet, Anne HIDALGO et Christophe NAJDOVSKI (son adjoint en charge des déplacements) avaient envisagé une journée sans voitures dans tout Paris (et même au delà). C'était sans compter sur l'intervention de la Préfecture de Police qui a sensiblement réduit l'ampleur de l'événement.

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La vitesse sera limitée à 20 km/h. Et 170 agents verbaliseront les contrevenants. Dans le reste de Paris, la circulation est "fortement déconseillée" et limitée également à 20 km/h, hors périphérique.

Une journée sans voiture se veut un électrochoc pour voir la ville autrement, sans bruit ni pollution. Sans stress diront d’autres.

Mais une journée sans voiture organisée un dimanche plutôt qu'un jour de semaine (la journée officielle était fixée à mardi 22), sur un périmètre restreint, une durée restreinte (11h - 18h) et assorti de nombreuses dérogations, risque d'être peu perceptible des parisiens.

Alors, pour étendre l'événement et lui donner plus de visibilité, la Maire de Paris, succombe à ses habitudes et tente de transformer cette journée à l'origine pédagogique en une journée festive.

Dans le 12e, il vous faudra vous rendre dans le bois de Vincennes pour espérer percevoir les effets de la Journée Sans Voiture. Heureusement une occasion vous est offerte puisque sur la pelouse de Reuilly de 11h à 17h se déroulera  Paris Plane que vous ne sauriez manquer.

Les 26 et 27 septembre se déroule dans toute l'Île de France la Fête des Jardins.

La 19e Fête des Jardins se déroulera samedi 26 et dimanche 27 septembre 2015 dans toute l'Île de France. À Paris, jardiniers, paysagistes, bûcherons, agents d’accueil et de surveillance et acteurs de l’environnement de Paris vous accueilleront dans plus de 150 sites en fête.

Participent à la fête dans le 12e :

• le Parc de Bercy où est situé le village qui regroupe des stands tenus par les agents de la Ville de Paris.
• le Square Charles-Péguy
• le Jardin Cité Debergue
• à la Maison Paris Nature dans le Parc Floral de Paris
• dans le bois de Vincennes
• au Lac des Minimes (Maisons rouges) du bois de Vincennes
• la Ferme de Paris
• la maison d'Europe et d'Orient
• Le Nid du 12
• Le Petit Jardin du Monde
• La Note Bleue

Le 18 septembre prochain aura lieu en France le PARK(ing) DAY, événement créé en 2005 à San Francisco et relayé depuis 2010 en France. Son objet est de réinventer l'usage des places de parking en invitant les citoyens à se réapproprier ces espaces pour en révéler temporairement de nouvelles perspectives.

PARK(ing) DAY est un événement citoyen relayé en France par Dédale dans le cadre de son programme de recherche-action Domaine Public.

Manifestation festive, événement international, PARK(ing) DAY, c'est aussi et surtout l'occasion de réfléchir au partage de l'espace public, d'imaginer de nouveaux usages urbains et de formuler ensemble des propositions pour la ville de demain !

En 2014 dans le 12e, on avait particulièrement remarqué :

Le Centre d'animation Maurice Ravel, qui avait mis en place un espace détente et loisirs avec parasols, hamacs, coin buvette, espace pétanque et badminton...

Môm'Frenay du Réseau Môm'artre qui avait proposé un espace d'exposition des réalisations artistiques des enfants ainsi que des ateliers pour les passants.

Paris Label avec les Incroyables Comestibles Paris, qui avait investit les lieux avec son Zambu (potager sur roues en forme d'animal) qui viendra paître dans le quartier.

à qui le tour en 2015 ?

Au numéro 9-11 de la rue de Toul se trouvait le Centre d'Exportation du Livre Français (CELF), une entreprise qui exportait 700 000 volumes par an vers des libraires du monde entier. Le CELF qui employait une quarantaine de personnes a fermé ses portes en juin 2010.

Le terrain a été inscrit "LS 100%" lors de la modification du PLU de janvier 2009. Voilà cinq ans que les riverains se désolent de voir sous leurs fenêtres cette friche à l'abandon.

En novembre 2014 un permis de construire attribué à IDEVI/PALLADIO portant sur la construction de 48 logements en 3 bâtiments R+5 a été placardé sur la façade.

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En décembre 2014 le Conseil de Paris a adopté la délibération 2014 DLH 1312 qui prévoit à cette adresse la réalisation par Immobilière 3F d'un programme de 28 logements sociaux (8 PLAI et 20 PLUS).

Plus récemment, le permis de construire a été transféré à la société PERL SAS, mais semble toujours porter sur 48 logements dont on ne sait rien.

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Bien sûr, l'affichage obligatoire du permis de construire sur le terrain d'assiette du projet est respecté et visible par tous, mais le contenu du projet est incompréhensible par le commun des citoyen.

Quant à l'apparence future du paysage de la rue, on ne peut éventuellement la découvrir qu'en consultant le permis de construire lui-même, ce qui nécessite une démarche plus difficile voire dissuasive puisqu'il faut se rendre au Pôle Accueil et Service à l’Usager de la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris (6 promenade Claude Lévi-Strauss 75013 Paris).

Vous avez dit transparence ?

Le cas du 9-11 rue de Toul nous touche parce qu'il est d'actualité et situé au coeur de notre quartier, mais il est transposable à la plupart des constructions annoncées. Les riverains ne mériteraient-ils pas de connaître sans démarche dissuasive le bâtiment qui va sous peu s'imposer à leurs yeux ?

Seules les opérations de promotion privées font exception. Un exemple :

Immeuble du 5-7 rue du Sahel - Cliquez pour agrandir
(Opération privée incluant 8 logements sociaux)

Est-ce trop demander aux bailleurs sociaux de la ville de Paris et plus généralement à tous les opérateurs de faire de même ?

Emblématiques de l'entrée dans Paris par l'axe royal en provenance de Vincennes, les colonnes du Trône ont été largement décrites, en particulier à l'occasion de leur récente restauration.

Moins connus bien que plus volumineux sont les pavillons de la Porte du Trône, pourtant voisins et construits comme les colonnes en 1787 par le même Nicolas Ledoux. Les statues de Philippe Auguste (12e) et de Saint Louis (11e) ont été ajoutées en 1845.

Ces deux pavillons, respectivement situés 9 avenue du Trône (11e) et 12 avenue du Trône (12e) abritaient les bureaux et logements des commis de l'octroi. Ils ont été classés au titre des monuments historiques par arrêté du 24 avril 1907.

Ces deux immeubles ont été réhabilités en 1993 en logements sociaux. Paris Habitat-Oph actuellement dépositaire de ce patrimoine a entrepris une remise en valeur des parties extérieures (façades et couvertures) et travaux d'améliorations intérieures dans les parties communes.

Le pavillon sud (12e) le 17 août 2015

L'opération, conduite sous le contrôle de l'architecte du Patrimoine Sébastien Cord, a pour objet la réalisation de travaux de ravalement de façade et de réfection de la couverture, la toiture et les parties communes. Le résultat se dévoile un peu.

Le pavillon nord (11e) le 17 août 2015

Une plaque apposée sur la façade sud du bâtiment sud de la barrière du Trône rappelle que la guillotine fut installée à l’emplacement de la place de l'Île-de-la-Réunion (12e) ou à proximité immédiate, plutôt qu’à l’emplacement de la place de la Nation à proprement parler, durant la Révolution française.

Nous espérons que vous avez passé des vacances agréables et profitables.

Comme vous et vos enfants, notre blog effectue aujourd'hui sa rentrée bien qu'il n'ait en vérité pas tout à fait fermé :

• nous avons publié 15 articles en juillet et 14 en août
• vous avez formulé 26 commentaires en juillet et 16 en août.

Vous craignez d'avoir manqué une information ? Il est encore temps de lire ces articles :

• Les baraques foraines investissent l'espace public
• La question du mois (C'est un portrait robot)
• De Scootlib' à Cityscoot
• La Fondation Lebaudy avenue Daumesnil
• Une piste cyclable nécessaire, mais un tracé déplorable, en particulier place Sans-Nom
• Le MK2 Nation remplacé par un hôtel (Une information inquiétante rectifiée par le Directeur Général de MK2)
• L'ensemble Fécamp, Edouard Robert Tourneux
• Les paysagistes à l'honneur : le parc de Bercy
• Au bois de Vincennes sans ma voiture
• Quoi de neuf dans le commerce avenue Daumesnil ? Quelle évolution depuis 2008 ?

Vous pouvez aussi parcourir la liste des publications d'été : ici celle de juillet et là celle d'aôut.

bonne rentrée !

Alors que nous ne manquons pas une occasion pour citer les architectes et les urbanistes qui façonnent le paysage de notre ville, il serait injuste de ne pas faire l'éloge de ceux, les paysagistes, qui dessinent nos espaces verts. Nous voulons ici réparer cette anomalie en vous les faisant connaitre.

Le parc de Bercy est un ensemble de 14 hectares composé de trois jardins conçus par les architectes Bernard Huet (1932-2001), Madeleine Ferrand, Jean-Pierre Feugas, Bernard Leroy, et les paysagistes Ian Le Caisne et Philippe Raguin (photo) entre 1993 et 1997 :

Le jardin le plus proche de Bercy-Village a été nommé le « Jardin romantique » et comprend des bassins où vivent des poissons, des reconstitutions de dunes.

Deux passerelles permettent de passer dans les « Parterres », un jardin consacré aux activités du travail des plantes : potagers pédagogiques ouverts aux élèves des écoles, buissons taillés, fleurs, etc.

La partie la plus proche de Bercy Arena (ex POPB) est appelée « les Prairies » et est formée de grands espaces de pelouses ombragées par de grands arbres. Ce jardin s'achève sur une esplanade de terre battue au pied de Bercy Arena.

Les noms des rues du village disparu de Bercy évoquaient les noms des vignobles d’où étaient issus les vins entreposés dans les chais : rue de Bordeaux, de Bourgogne, de Mâcon ou de Beaune.

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Dans le nouveau parc l’architecte Jean-Pierre Faugas et le paysagiste Philippe Raguin, n’ont pas été effacé les traces de la mémoire des lieux : une trame régulatrice orthogonale de chemins piétonniers a été superposée aux reliques du passé, soigneusement restaurées.

Comme annoncé dans notre article du 5 juin Les ensembles sociaux du siècle dernier, nous poursuivons la visite de quelques ensembles d'Habitation Bon Marché de l'arrondissement.

L'ensemble que nous visitons aujourd'hui est situé 41 à 53 rue de Fécamp, 2 à 34 rue Edouard Robert et 10-12 rue Tourneux. Il a été construit entre 1920 et 1924 par l'architecte Alexandre Maistrasse.

Il s'agit de l'un des premiers ensembles achevés par l'Office public d'HBM avec celui de la rue de l'Ourcq. Il comprend 603 logements, du studio au quatre pièces. Au rez-dechaussée, les locaux collectifs strictement indispensables : lavoir, bains, garderie d'enfants, dépôt mortuaire.

Le projet est dessiné par l'agence d'architecture de l'Office nouvellement constituée : Maistrasse, Provençal, Brandon et Besnard, les quatre architectes salariés furent ainsi invités à présenter des esquisses. Ce fut le parti proposé par Maistrasse et Besnard qui fut retenu. Il était directement issu des concours lancés par la Ville en 1913 : bâtiment à l'alignement sur rue, et dents de peigne occupant tout le coeur d'îlot, conciliant ensoleillement et rentabilité. La construction est traditionnelle en brique de Bourgogne pour les parties apparentes. Ce matériau était plus cher, mais réputé meilleur que les briques de la région parisienne.

En 1986, une réhabilitation PALULOS permet d’apporter le confort moderne à l’ensemble des appartements. Néanmoins, les appareils sanitaires et les ventilations sont défaillants. Les états des lieux ont permis de montrer que l’ensemble des logements sont sous-dimensionnés par rapport aux typologies actuelles de logements. Par ailleurs, les logements sont de taille très réduite par rapport à leur typologie et aux moyennes actuelles.

En 2013, le conseil de Paris a adopté la délibération 2013 DLH 338 : Réalisation par Paris Habitat-OPH d’un programme de réhabilitation Plan Climat de 603 logements sur le groupe Fécamp (12e).

Cette délibération est le point de départ d'un programme de réhabilitation Plan Climat de l'ensemble des bâtiments complété par des réhabilitations lourdes des logements et des parties communes :

• réfection complète des salles d’eau/WC avec suppression des aménagements en chicane et isolation de la salle de bain
• réfection complète de l’électricité
• mise en conformité gaz
• réfection des halls et des cages d'escaliers

Les travaux devraient débuter en 2016