Le Quartier Bel-Air Sud

D'un côté, et nous approuvons la démarche, la Mairie de Paris s'efforce de rendre aux piétons une partie de l'espace public dévolu à l'automobile. De l'autre, elle accorde ou concède des surfaces piétonnes à des activités publiques, associatives ou privées exercées dans des édifices hétéroclites et peu valorisants. Ainsi, après : 

• les ZZZ des berges de Seine

- l'R de Jeu de la place de la République

- de Lulu dans ma rue sur l'esplanade Saint-Paul

- les Food Trucks qui arrivent place Bernstein et dans le bois de Vincennes

- sans compter les différents commerces auxquels la ville accorde des emplacements sur l'espace public

Voici maintenant le Kiosque Citoyen annoncé place Félix Eboué pour le 8 juillet

Et dire que pendant ce temps, la pergola des Champs Elysées tombe en ruines

et que l'Architecte des Bâtiments de France s'est opposé à l'installation place Félix Eboué d'une Sanisette élégamment dessinée par Patrick Jouin ...

Récemment nous nous posions la question Que reste-t-il d'Haussmann ? Aujourd'hui encore, nous déplorons ces implantations médiocres au détriment l'espace piéton. Seule la nomination d'un architecte coordinateur est susceptible d'offrir aux habitants et aux touristes un paysage urbain de qualité. La requalification des boulevards le long du T3 (par Antoine Grumbach et Jean-Michel Wilmotte) est un exemple à suivre.

Comme le rappelle cette étude publiée en mai 2008 par l'APUR : Ce territoire a déjà été identifié - en partie - dans le PLU du 12e arrondissement. Sous le titre Bercy-Poniatowski, il indique l'intention de la ville de prolonger la rue Baron Le Roy jusqu'à Charenton en aménageant ses abords.

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C'est également sous l'appellation Bercy-Poniatowski qu'en 2007, apparaît ce site dans la consultation lancée par la Ville de Paris sur le thème des immeubles de grande hauteur dans la Capitale (cf étude APUR page 36).

Peu après, lors de la campagne des municipales 2008, Grand Paris oblige, le projet était dénommé Bercy-Charenton.

La phase de concertation qui s'achève et qui n'était pas obligatoire s'est déroulée dans de bonnes conditions et a été constructive. La délibération :

» 2015 DU 145 : Approbation du bilan de la concertation préalable relative à la création d’une Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) sur le secteur Bercy Charenton (12e).

... a été votée hier par le conseil de Paris. Mais compte tenu :

• de l'adjonction du quartier Léo Lagrange dont le lien avec le coeur de Bercy Charenton est tout sauf évident,

• de l'absence des élus de Charenton à la réunion de bilan de la concertation (le 22 avril 2015 à l'Espace Charenton)

• de l'abandon de tout projet de restructuration de l'échangeur de Bercy qui constitue un écran majeur entre Bercy et Charenton d'une part, et la Seine d'autre part. Il ne semble d'ailleurs plus être inclus dans le périmètre de la ZAC projetée.

Source : Réunion Publique du 10/12/2014 en Mairie du 12e
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• des équipements publics destinés au quartier qui seront principalement concentrés dans le secteur Leo Lagrange (Collège, équipements sportifs ...)

• des incertitudes sur la passerelle Vincennes

• du rétablissement à minima de la continuité urbaine. L'objectif annoncé comme majeur est limité à la fondamentale mais mais bien insuffisante rue Baron Le Roy.

• du retour de perspectives d'immeubles de grande hauteur en bordure du périphérique.

... le projet apparaît à nouveau essentiellement parisien. À tel point qu'on est tenté de le re-nommer Bercy-Poniatowski.

En 2020, l'émergence de Bercy Charenton sera vraisemblablement circonscrite au secteur Leo Lagrange. En effet, les terrains appartiennent ici à la Ville alors que ceux où doit être construit le coeur du quartier appartiennent à la SNCF. De nombreuses phases négociation et de concertation sont encore prévisibles.

 De l'autre côté de la Seine, le projet Paris Rive Gauche a débuté il y a 20 ans, mais on envie :

• son bord de seine accessible
• son quai d'Ivry urbain qui relie déjà le 13e à Ivry
• son audace pour créer l'allée Paris-Ivry : déviation du boulevard périphérique et restructuration de l'échangeur

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Aujourd'hui, vous pouvez encore l'admirer devant le numéro 27 du boulevard Soult. Demain, il sera trop tard car ce Micocoulier de Provence (Celtis australis) classé arbre remarquable va être abattu dans la nuit prochaine.

De la famille des Cannabaceae, il est originaire du sud de l’Europe. Planté en 1906 et mesurant, en 2011, 16 mètres de hauteur il a été classé arbre remarquable par son âge et sa circonférence (2,20 mètres).

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Le Service de l'arbre et des bois de la Direction des Espaces Verts et de l'Environnement qui en effectue un suivi régulier a jugé que son état sanitaire était engagé dans un déclin irréversible et qu'il présentait un risque de basculement sur l'espace public. Son abattage a été décidé.

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En 2008, un semblable micocoulier qui se trouvait devant le 45 boulevard Soult avait été abattu pour des raisons similaires.

Derrière ce titre volontairement accrocheur, nous n'allons pas vous dévoiler une statistique qui en apporterait la preuve, mais plus modestement vous faire partager une observation récente :

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Mercredi 17 juin 2015, vers 11h, à la station Autolib' de la rue Jacques Hillairet qui comporte 5 places, on pouvait observer :

• une Autolib' Blue Car classique
• une Utilib' (rouge)
• une Nissan Leaf
• une Renault Zoë
• une Citroën Zero

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Si cette observation ne peut se traduire en tendance chiffrée, elle peut constituer une alerte pour que nos élus n'oublient pas que la création de stations de recharge est la clé du développement de la voiture électrique.

Comme annoncé dans notre article du 5 juin Les ensembles sociaux du siècle dernier, nous poursuivons la visite de quelques ensembles d'Habitation Bon Marché de l'arrondissement.

Au début du 20è siècle, on s'intéresse à l'organisation de la vie sociale en ville. L'ensemble de la Fondation Rothschild 8 rue de Prague en est le prototype.

Créée en 1904 par les barons Edmond, Alphonse et Gustave de Rothschild, la Fondation Rothschild animée par Jules Siegfried, Georges Picot et Emile Cheysson a joué un rôle de laboratoire pour la création d'un modèle de logement social.

Faisant suite à un concours architectural lancé en 1905 par la Fondation Rothschild et remporté par Augustin Rey, l'ensemble de la rue de Prague a été réalisé en 1909 par les architectes Henri Provensal (1868-1934) et Gustave Majou. C'est un prototype architectural qui abandonne le principe d'immeubles isolés au profit de bâtiments construits autour d'une cour ouverte favorisant l'ensoleillement et la vie collective.

Il comporte 321 appartements et 31 ateliers destinés à une population d’origine modeste. Il s’organise autour de cours arborées, ouvertes sur la rue afin de mieux aérer les logements.

On lit sur l'ouvrage de Marie-Jeanne Dumont : Vers 1900, l'installation de services communs est encore exceptionnelle tant on craint, de toute réunion d'ouvriers (fût-ce au lavoir !), la propagation du socialisme.

Ces HBM sont équipés de façon à offrir un confort maximal aux habitants : lavoir, bains-douches, dispensaire, garderie, crèche. Des cours du soir sont proposées aux femmes : puériculture, cuisine, couture, repassage. Une cuisine collective ou l'on vient acheter des plats partagés en famille à la maison.

Considéré comme un précurseur, ce groupe de HBM servit de modèle à l’Europe entière et fut souvent un but de visite d’étude.

Le projet de modification du Plan Local d'Urbanisme (PLU) de la ville de Paris a fait l'objet d'une période de concertation en octobre-novembre 2014.

Aujourd'hui mardi 9 juin 2015, la Maire de Paris ouvre dans les vingt mairies d’arrondissement de Paris une une enquête publique sur le Projet de modification du PLU dont l'objectif est de :

• rétablir des règles en faveur de l’équilibre territorial des destinations suite à la disparition des COS

• renforcer la compatibilité du Plan Local d’Urbanisme (PLU) avec le Programme Local de l’Habitat (PLH), le Schéma Directeur d’Ile-de-France (SDRIF) et le Plan de Déplacements Urbains d’Ile-de-France (PDUIF) qui ont récemment évolué

• renforcer les mesures en faveur de la nature en ville

• renforcer la protection du commerce de proximité – adapter certaines dispositions afin de permettre la réalisation de projets d’aménagement ou de construction d’intérêt général.

L'enquête est ouverte du mardi 9 juin au vendredi 10 juillet 2015 (voir les horaires sur le site de la Mairie du 12e). Un membre de la commission d'enquête assurera une permanence en Mairie du 12eme Lundi 22 juin 2015 de 14h à 17h et Mercredi 8 juillet 2015 de 9h à 12h

Rappelons que si nous approuvons les objectifs de cette modification, nous déplorons la densification urbaine qu'elle autorise alors que le projet de la métropole parisienne est dans toutes les bouches et à la portée de nos élus.

Déjà, le PLU en vigueur autorise des densification du bâti et des surélévations qui auraient pu être évitées. Des exemples visibles près de chez nous :

• rue de Picpus (au 71, reconstruction de l'EHPAD des Petites Soeurs des Pauvres)
• avenue Michel Bizot (surélévation au 37)
• avenue Arnold Netter (reconstruction au N°64)
• rue de Reuilly (reconstruction de l'ensemble Catherine Labouré)
• boulevard Poniatowski (secteur Leo Lagrange dans le cadre de la ZAC Bercy Charenton)

Comme nous l'écrivions ici en novembre dernier, une autre solution existe :

Il suffit de lire ces chiffres pour appréhender le problème du logement en région parisienne :

Paris : 22 000 habitants/km2 (2,3 millions d'habitants sur 105 km2)

Petite Couronne : 6 800 habitants/km2 (4,5 millions d'habitants sur 657 km2)

Ile de France : 1000 habitants/km2 (12 millions d'habitants sur 12 000 km2)

Alors pourquoi se précipiter pour vouloir atteindre un objectif qui va au détriment de la qualité de vie des parisiens alors que la constitution de la métropole du grand Paris est à la portée de nos élus pourvu qu'ils acceptent d'abandonner une partie de leur petites prérogatives.

Le logement, social en particulier, est - on le sait et on l'approuve - l'un de ses premiers engagements de campagne d'Anne Hidalgo : Il s'agit de produire 10 000 logements par an, permettant de répondre tant aux besoins des publics modestes que des classes moyennes.

La nécessité de créer des logements pour tous n'est cependant pas nouvelle comme le rappelle le texte de présentation de l'ouvrage de Marie-Jeanne Dumont : Le logement social à Paris (1850-1930) : Avant de prendre dans les années soixante, la forme héroïque et brutale d'une grande barre d'H.L.M., l'architecture du logement social a montré au début du XXe siècle un visage plus humain, plus urbain aussi : celui des habitations à bon marché.

Dans de prochains articles, nous jetterons un regard sur quelques ensembles sociaux du 12e construits au siècle dernier, mais pour commencer, celui-ci construit en 1867 :

La cité ouvrière de l'avenue Daumesnil fut édifiée à la demande de Napoléon III à l'occasion de l'exposition universelle de 1867. L'économie sociale dont relevait le logement ouvrier devait occuper une large place : une classe avait été consacrée aux habitations caractérisées par le bon marché uni aux conditions d'hygiène et de bien être.

Conçu par l'architecte Louis-Charles Boileau l'ensemble se compose d'un groupe de petits immeubles aux caractéristiques opposées : faible hauteur (2 étages), faible densité, logements vastes pour l'époque (34 m2), et un seul palier. La construction avait été réalisée en béton armé branché par une entreprise anglaise, Shepard et Newton, puis l'ensemble offert en dotation à une société coopérative en formation.

Dans les années 1878-1881 la société coopérative confia à l'architecte Charles Lecornu leur surélévation d’un étage et la suppression d'un escalier sur deux par souci de rentabilité.

La Villa Daumesnil (218 av Daumesnil) aujourd'hui

En 1871, elle a pris le nom de Villa Daumesnil (source Jacques Hillairet). C'est aujourd'hui une voie privée située 218 av Daumesnil et 59 rue de Fécamp.

Entre 1900, année de sa création et il y a peu, les plans de métro publiés par la RATP s'efforçaient de respecter la position géographique des stations sur le territoire parisien.

Le réseau du métro en 1937

En 2003, inspirée par la représentation qu'avait faite en 1931 Harry Beck du réseau de métro de Londres, la RATP a adopté le design schématique qu'on connait actuellement et qui s'attache davantage aux positions relatives des stations les unes avec les autres qu'à leur position géographique réelle.

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Et le vrai plan ?

Les parisiens qui habitent des immeubles construits au dessus ou à proximité des lignes de métro connaissent très bien le parcours des lignes de leur quartier. Le site carto.metro publie de nombreux plans dont le "Vrai Plan" du métro de Paris, celui ou les lignes et les aiguillages sont représentés à leur emplacement exact. Ce plan est consultable ici. En voici un extrait relatif à notre quartier :

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En matière de plans de métro, la créativité des cartographe est manifeste comme le montre ce plan circulaire du à Maxwell J. Roberts (2013) :

Certains osent même aller plus loin. Ainsi Jérôme Cukier propose de visualiser le plan du métro déformé en fonction du temps de trajet. Chaque anneau correspond à 5 minutes et au survol d’une station vous pouvez aussi voir comme se détaille le parcours. Si vous voulez soumettre votre cerveau à un peu d'exercice, c'est ici.

La circulation et le stationnement des autocars de tourisme à Paris suscite des réactions souvent contradictoires. Leur présence est une preuve de l'intérêt que portent les touristes à notre capitale, ce qui ne peut que nous réjouir, mais elle est aussi synonyme de pollution que nous nous efforçons de combattre.

Deux adjoints à la Maire de Paris, Jean-François MARTINS (chargé du tourisme) et Christophe NAJDOVSKI (chargé des transports) s'efforcent de concilier ces deux exigences.

Le stationnement des autocars de tourisme est réglementé et payant et implique l'acquisition d'un PASS Autocar. La Mairie de Paris est en conflit avec certains autocaristes étrangers qui ne respectent pas ces règles (lire ici).

Par ailleurs, depuis le 1er mai, sur décision du Conseil de paris, le tarif du Pass Journée des cars de tourisme a été triplé (de 32 à 96 €), avec toutefois un maintien du tarif précédent pour les cars respectant la norme euro en vigueur (Euro 6), et même une baisse pour ceux en avance sur cette norme). 

Certains arrondissements comme le 9e subissent en effet d'énormes nuisances liées à la présence souvent irrégulière d'autocars en stationnement. Le blog de l'association Action Barbès en fait régulièrement part.

Boulevard de Rochechouart
Stationnement autorisé mais surabondant donc nuisible

Le 12e, s'il n'est que très modérément sujet à dépose/reprise de touristes, offre aux tour opérateurs la plus grande capacité de stationnement de longue durée de leurs autocars.

Paris offre aux autocars de tourisme :

• 63 places d'arrêt dépose/reprise dont aucune dans le 12e
• 201 places de stationnement courte durée (3h) dont 15 dans le 12e
• 218 places de stationnement longue durée (24h) dont 89 dans le 12e

Le parking longue durée de Bercy : 80 places d'autocars

Cette page de Paris.fr nous en avait annoncé l'arrivée. Parmi les 2000 nouveaux abris-voyageurs JCDecaux, 50 auront des toits végétalisés.

Marie-Noëlle vient de nous adresser cette photo prise ce matin à l'arrêt du 87 Wattignies-Gravelle.

Elle ajoute : la ville de Paris a annoncé il y a quelques jours qu'elle allait faire des améliorations sur les nouveaux abribus. Je ne m'attendais quand même pas à une aire de culture sur leur toit !! La réaction des piétons contemplant le spectacle des 2 employés de JC Decaux horticulteurs malgré eux était assez édifiante.

Merci Marie-Noelle pour cette info du quartier prise sur le vif.