Le Quartier Bel-Air Sud

En visitant le site du Palais de la porte Dorée où doit être présenté le compte-rendu de mandat du Maire, nous avons découvert une information restée bien discrète :

En février 2010, nous découvrions que la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration avait commandé à l'artiste Tadashi Kawamata une rampe d'accès se présentant sous la forme d'un nid en bois exotique. Nombre d'entre-vous ont partagé notre réaction face à cet outrage à la façade de Laprade et Janniot.

Un permis de construire (075 112 08 P 0030) était discrètement affiché à l'arrière du palais. Il annonçait le début des travaux pour juin 2010.

Octobre 2012, nous découvrons par hasard que le mikado de Kawamata avait été totalement recomposé. Le nid a été transformé en passerelle.

Pourquoi celle image n'est-elle pas exposée sur les grilles ?

Quelle intervention a-t-elle conduit à cette transformation ? Un pouvoir politique ? Une enquète publique ? L'architecte en chef des monuments historiques ? 

Le site du palais de la porte Dorée nous donne la réponse officielle :

Afin de mieux s'accorder avec l'architecture d'Albert Laprade et les bas-reliefs d'Alfred Janniot, et de conserver l'entière lisibilité du Palais, l'artiste a proposé en 2011 un nouveau dessin de son oeuvre. C'est ainsi un "cocon" d'accès à la passerelle qui invite les visiteurs vers le Palais, dès l'entrée dans le jardin.

Kawamata a déjà réalisé plusieurs passerelles (voir ICI et LÀ) qui, à la différence de celle-ci sont des installations éphémères.

Les plus observateurs remarquent cependant qu'un nouveau permis de construire (075 11208 P 003001) est désormais affiché en façade. Le démarrage des travaux est annoncé pour 2012-2013.

Pourquoi l'image du projet n'est-elle pas affichée à côté du permis de construire ?

Confirmation de notre article du 21 novembre dernier, nous venons de lire sur le site de la Mairie du 15e :

Les services du ministère de l’Intérieur, qui occupaient l’immeuble de la rue Nélaton depuis 1985, vont déménager pour des raisons fonctionnelles, vers un immeuble dans le 12ème arrondissement.

Afin de limiter les nuisances occasionnées par ce transfert d’envergure, le ministère à prévu de concentrer le déménagement courant novembre 2012.

Comme nous vous l'annoncions avec un peu d'avance il y a un an et demi, la préfourrière de Bercy a fermé ses portes. Ce n'est pas forcément une bonne nouvelle car, si votre voiture a été enlevée, il vous faudra certainement aller la chercher dans le 13e, 5 square Dunois (au niveau du 97/99 boulevard Vincent Auriol).

Coordonnées des préfourrières et fourrières sur le site de la Préfecture

Ce schéma d’ensemble de la future opération d’aménagement résulte d’une large concertation issue des précédentes réunions publiques et ateliers avec les habitants, les associations et l’équipe du projet depuis mai 2011.

C'est ainsi, que sur son blog, Catherine Baratti-Elbaz (Adjointe à la Maire du 12e, chargée de la voirie et des déplacements.) résume les phases qui conduisent à la présentation du Plan Guide du quartier Bercy Charenton qui doit avoir lieu jeudi 18. Nous vous laissons le soin de juger.

Pour notre part, il nous semble quelque peu excessif et largement prématuré de parler de large concertation :

L'ambitieux projet d'urbanisation de 63 hectares sur l'une des dernières opportunités foncières de la capitale a été l'objet de deux réunions publiques en un an et demi !

Durant ces réunions, des échanges utiles ont eu lieu entre le public, l'équipe projet et les élus. Mais comme souvent, ce sont les intérêts et les craintes individuels qui ont majoritairement occupé le débat.

Travail d'un atelier de concertation. Crédits CBE

L'atelier du 16 juin 2011 a certes donné lieu à des échanges plus constructifs, mais qu'en reste-t-il en dehors de quelques photos des travaux et un retour élogieux mais oral, de Stephen Barrett en guise de compte rendu.

Rappelons enfin les visites sur le terrain qui n'ont pu encore être organisées et qui auraient (ou auront) certainement un effet mobilisateur et propice à la concertation.

La photo qui illustre l'invitation montre une salle largement peuplée de têtes grises. Compte tenu du délai nécesaire à la réalisation d'un pareil projet, il serait salutaire d'inciter les jeunes générations à venir s'informer et participer.

Si les résidents comme les touristes de passage fréquentent et apprécient les grands classiques de l'arrondissement (Promenade plantés, Viaduc des arts, Bercy village, bassin de l'Arsenal ...) beaucoup plus rares sont ceux qui s'aventurent dans ces lieux qui font le charme de la vie dans le 12e.

Ainsi en est-il de l'impasse Mousset :

Quand Alphonse Allais conseillait très sérieusement de construire les villes à la campagne, prétextant que l'air y était meilleur, il avait entièrement raison. A cet égard le douzième arrondissement réserve bien des surprises au promeneur avisé et patient avec une multitude de petites impasses, publiques ou privées où se nichent d'adorables maisons à rêver. Celle-ci, impasse Mousset, a bien du charme... (Gérérd Lavalette sur ParisCool)

Photo Gérard Lavalette

L’impasse Mousset, qui mesure 120 mètres de long, s’ouvre au 81 de la rue de Reuilly. Petit coin de campagne perdu dans le 12ème arrondissement, elle a été historiquement le siège de nombreux ateliers de petits artisans et regroupe aujourd’hui des métiers plus tertiaires.

Au fond se trouvent des tennis et l’on peut remarquer les sympathiques ateliers et maisons qui bordent cette impasse.

Crédit Photo Paris-bise-art

Sous le titre 35 000 m2 de bureaux rue de Picpus, nous évoquions il y a plus de deux ans et demi le terrain de 11 500 m2 situé à l'angle de la rue de Picpus et de l'avenue de Saint-Mandé et son projet de restructuration par le Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et de la Pêche (aujourd'hui Ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt) qui en est propriétaire.

Sur ce terrain, au 33 rue de Picpus, se trouve l'ancien séminaire de l'Institut des Sacrés-Coeurs, créé en 1804 par le Père Coudrin.

Le bâtiment situé en bordure de la rue de Picpus, est le seul bâtiment subsistant de l'ancien séminaire. Il fait l'objet d'une protection patrimoniale au titre du PLU.

Les associations Paris Historique et SOS Paris qui mènent une veille vigilante sur les demandes de démolition et en informent les parisiens (à la différence de la Commission du Vieux Paris qui n'a pas publié de compte-rendu depuis décembre 2010) ont vivement réagi en apprenant le projet initial de démolition de ce bâtiment.

En mars dernier, le Moniteur révelait le projet lauréat signé Christian de Portzamparc qui consistera en un ensemble immobilier de 34 500 m2 Shon :

• les locaux de l'Institut technologique FCBA (Forêt cellulose bois-construction ameublement) seront libérés d'ici fin 2013 puis démolis.

• l'ancien séminaire actuellement en R+2 sera converti en R+3 en préservant sa façade. Il devrait servir de base travaux durant le chantier puis reconverti en salle de sports. Les appels d'offre de cette première phase de travaux sont ouverts.

• trois immeubles (R+5 et R+6) reliés par des passerelles transparentes combleront les espaces entre la tour de l'Office nationsl des forêts et l'ancien séminaire. L'ensemble devrait constituer l'essentiel des surfaces de bureaux et offrir des percées végétalisées visibles depuis la rue. On notera l'intégration d'une crèche de 30 berceaux.

Paris historique note que le projet a pris en compte, avec soin, les vues que l’on pourra avoir depuis le jardin du cimetière de Picpus sur les bâtiments projetés. Il ajoute :  certes, l'ancien séminaire, est sauvé de la destruction mais va se trouver bien seul parmi ces bâtiments contemporains.

Il demeure tout à fait regrettable qu'un projet d'une pareille ampleur (2000 agents du ministère doivent rejoindre ces bâtiments en 2016) reste aussi confidentiel et absent de toute concertation sur son architecture et son impact sur la vie du quartier.

Comme il est probable que bien peu d'habitants auront intercepté à temps cette annonce mise en ligne hier soir par la Mairie du 12e, nous la reproduisons :

Le mercredi 3 octobre la Fontaine Daumesnil, symbole de notre arrondissement, sera remise en eau suite aux différents travaux de rénovation dont elle a bénéficié ces derniers mois. N'hésitez pas à venir nombreux à y assister, à partir de midi.

Ce nombre impressionnant correspond au total des entrées dans les stations de métro (hors RER) du 12e au cours de l'année 2011. 

La RATP, qui a développé sa politique d’Open Data nous permet de découvrir un grand nombre d’informations qui jusque-là restaient confidentielles.

Les gares occupent les cinq premières places du top 10 (en millions d’entrants). La Gare de Lyon est la 3e station parisienne en terme de fréquentation :

• Gare du Nord : 48,1
• Saint-Lazare : 46,7
• Gare de Lyon : 34,5
• Montparnasse-Bienvenüe : 31,1
• Gare de l’Est : 19,6

 Les stations du 12e ont eu les fréquentations suivantes au cours de l'anne 2011 :

• Gare de Lyon : 34,5 [3e sur 301 stations]
• Bastille : 12,5
• Nation : 9,4 [19e sur 301 stations]
• Bercy : 5,6
• Cour Saint-Emilion : 5,5
• Reuilly Diderot : 5,4
• Daumesnil : 5,4 [71e sur 301 stations]
• Porte de Vincennes : 4,3
• Ledru-Rollin : 3,8
• Faidherbe-Chaligny : 2,9
• Dugommier : 2,7
• Porte Dorée : 2,6 [198e sur 301 stations]
• Bel-Air : 2,4 [225e sur 301 stations]
• Michel Bizot : 2,1 [240e sur 301 stations]
• Montgallet : 1,8
• Picpus : 1,5
• Quail de la rapée : 1,2
• Porte de Charenton 0,95 [290e sur 301 stations]

Nous nous posions récemment la question : Que devient Bercy-Charenton ?. La Mairie du 12e publie ce soir une invitation qui est un début de réponse. Nous la reproduisons intégralement :

Venez participer à la réunion publique Bercy Charenton autour de la présentation du projet de plan guide le jeudi 18 octobre à 18h30 à la Salle des Fêtes de la Mairie du 12e.

Cette réunion sera co-présidée par Anne Hidalgo, première adjointe au Maire de Paris chargée de l'urbanisme et de l'architecture, Michèle Blumenthal, Maire du 12e arrondissement, Pierre Mansat, adjoint au Maire de Paris chargé de Paris Métropole et des relations avec les collectivités territoriales d'Ïle-de-France. Avec la participation de Jean-Marie Brétillon, Maire de Charenton-le-Pont, président de la communauté de communes Charenton-Saint Maurice et de Sandrine Mazetier, Députée de la 8e circonscription de Paris.

Si vous ne pouvez pas participer à cette réunion publique n'hésitez pas à envoyer vos réflexions sur le projet par mail à concertationbercycharenton@etatdesprit.fr

Téléchargez ICI l'annonce de cette réunion - 3.10 Mo

À Paris intra-muros, le nombre total de place de stationnement est estimé à 785 000 (source).

En grande majorité, ces places (60,5 %) sont localisées dans des immeubles privés. La voirie, quant à elle offrant 154 100 places (19,5 %) de stationnement (résidentiel mixte ou rotatif mixte). Les garages commerciaux et les parcs publics concédés totalisant 20 % des places.

Entre le 12 et le 20 septembre, la DVD (Direction de la Voirie et des Déplacements) a procédé au remplacement du revêtement de chaussée sur la totalité de la rue du Sahel. Durant cette période, environ 200 places de stationnement ont été neutralisées.

Où sont passées les voitures habituellement en stationnement ?

Chaque mardi et chaque vendredi se tient sur le boulevard de Reuilly, le marché Daumesnil. Là aussi, environ 200 places de stationnement sont neutralisées deux matinées par semaine au profit du commerce alimentaire et du rôle social du marché.

Où sont passées les voitures habituellement en stationnement ?

Pourtant, et on s'en étonne, il ne semble guère plus difficile de trouver une place dans les quartier concernés, durant ces périodes (récurrentes ou exceptionnelles) qu'en dehors. De plus, on ne constate pas davantage de véhicules en infraction de stationnement.

Comment alors expliquer cette énigme si ce n'est par la sous-utilisation des places disponibles en sous-sol des immeubles au profit de celles se trouvant sur la voie publique. La pénurie en surface est aussitôt compensée par l'utilisation des places disponibles en sous-sol.

Pour notre part, nous souhaiterions voir la Mairie de Paris :

• obtienir et financer un maximum de places de stationnement sécurisées dans les immeubles gérés par les bailleurs sociaux,
• les rendre accessibles aux détenteurs de cartes résidents au même tarif que sur la voirie
• réduire d'autant le nombre de places de stationnement mixte en voirie,
• les remplacer par des emplacements destinés aux livraisons et aux deux-roues motorisés
• rendre systématiquement verbalisable le stationnement en double file et celui des deux-roues motorisés sur les trottoirs.

Vos commentaires permettront à ce blog de remplir sa fonction de dialogue citoyen. Nous les attendons.