15/06/2020
Aux frontières du 12e : le bassin de l'Arsenal
Le nord-ouest du 12e arrondissement est bordé par le bassin de l’Arsenal qui marque sa frontière avec le 4e arrondissement.
Le port de l'Arsenal et le 12e arrondissement vu du bd Bourdon (4e)
Vraisemblablement installé dans le lit d’un très ancien bras de la Seine, le fossé de l’arsenal s’impose comme une frontière naturelle de la ville fortifiée voulue par Charles V en 1366 pour se défendre des assauts ennemis.
Les Fossés_de l'Arsenal sur le plan de Turgot (1734–1736)
Après la démolition de la Bastille à la Révolution, le bassin de l’Arsenal est creusé pour remplacer le fossé qui remplissait les douves de la forteresse avec les eaux de la Seine.
Il est relié ensuite au Canal Saint Martin, construit entre 1822 et 1825. Cela permettait de pouvoir naviguer entre la Seine et le Canal de l’Ourcq en passant par le bassin de la Villette.
Ce bassin, relié à la Seine par une écluse, est utilisé au cours des XIXe et XXe siècle comme un port de commerce, essentiellement pour le vin, le blé et le bois.
En 1983, il devient un port de plaisance qui propose, à l'année, au mois ou à la journée, près de 180 postes d'amarrage pour des bateaux de 6 à 25 m. En même temps, la rive est du bassin (12e) est aménagée en un jardin d'une surface de 1 hectare.
Une passerelle, appelée passerelle Mornay édifiée en 1895 relie boulevard Bourdon dans le 4e arrondissement au boulevard de la Bastille dans le 12e.
08:06 Publié dans Citoyenneté, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris
12/06/2020
À 20 km/h, la rencontre risque d'être brutale !
Après quatre années de patience, nous avons heureusement constaté fin 2019 la mise en zones de rencontre des rues de Toul, Victor Chevreuil et du passage Chaussin mais attendons toujours celle pourtant très justifiée de la rue Sibuet.
Rappelons que les zones de rencontre ont été introduites en France en 2008 dans le but de partager l'espace entre tous les usagers. Le piéton est prioritaire et la vitesse limitée à 20km/h.
Celles créées dans notre quartier sont parfaitement conformes à la règlementation, mais suscitent néanmoins quelques interrogations voire inquiétudes. Les piétons sont certes prioritaires en toutes circonstances, mais la rencontre entre une voiture roulant à 20 km/h et un piéton marchant au mieux trois fois moins vite, est-elle assurée d'être paisible ? Exemples :
Rue Victor Chevreuil, le maintien des coussins berlinois démontre que la vitesse pourtant autorisée de 20 km/h est considérée comme excessive.
Cliquez pour agrandir
Passage Chaussin, un riverain sortant de chez lui aura de la peine à faire valoir ses droits quand une voiture lui "passera sous le nez" à 20 km/h.
Sentier de Montempoivre, les piétons n'ont parfois d'autre choix que le milieu de la chaussée
Roulez au pas !
La notion d'allure au pas est quasiment absente du code de la route, mais les zones de rencontre se rapprochant des zones piétonnes, c'est ce terme que nous aimerions lire pour qualifier la vitesse d'une voiture circulant à proximité d'un piéton prioritaire.
N'est-il pas pour le moins surprenant que ...
Les enfants de moins de huit ans qui conduisent un cycle peuvent utiliser les trottoirs ou accotements, sauf dispositions contraires prises par l'autorité investie du pouvoir de police, à la condition de conserver l'allure du pas et de ne pas occasionner de gêne aux piétons (Article R412-34 du Code de la Route).
... alors que les automobiles circulant sur des chaussées où les piétons ont le droit de cheminer sont autorisées à rouler à 20 km/h ?
On notera toutefois qu'aucun texte du Code de la route ne précise quelle est la vitesse de l'allure du pas. Certains documents semblent donner comme valeur la vitesse de 6 km/h, ce qui correspond à la vitesse d'un piéton déjà bien entraîné !
08:05 Publié dans Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paris
29/05/2020
On parle du quartier à la Commission du Vieux Paris
Les compte-rendus des séances de la Commission du Vieux Paris (CVP) sont toujours d'une grande richesse. Malheureusement, comme on l'a tant de fois répété, non seulement ces compte-rendus sont diffusés avec de longs mois de retard, mais rien ne permet d'en être informé (ni newletter, ni compte twitter), une discrétion qui ne doit certainement rien au hasard. Les avis de la CVP ne sont certes que consultatifs, mais la ville ne semble pas désireuse d'en faire grande publicité.
C'est donc par hasard que nous avons découvert que la CVP avait enfin diffusé les compte-rendus des séance de septembre 2019 à février 2020. Nous y avons relevé les prises de position de la commission sur des projets situés dans le 12e.
Sur le compte-rendu de la session du 26/09/2019 [Télécharger]
Rappel : Implantée au 119-123, avenue du Général-Michel-Bizot et 15-17, rue Messidor, la société Derichebourg Environnement projette la démolition reconstruction totale de son siège. Elle a présenté un projet que la CVP a rejeté lors de sa séance du 20 décembre 2018 (voir ici).
Projet présenté en décembre 2018
Le 26 septembre dernier, la Commission a une seconde fois refusé le projet déposé qui présente sur rue le même caractère artificiel que la version écartée en faisabilité.
Projet présenté en septembre 2019
ndlr : ce projet, apporte une nouvelle surdensification que nous combattons, mais il nous semble nettement plus apte à s'intégrer à l'environnement du quartier que le précédent. Il serait toutefois très regrettable de ne pas conserver l'entrée principale dans l'angle.
Sur le compte-rendu de la session du 21/11/2019 [Télécharger]
Concernant le projet de démolition d’un ensemble locatif de quatre maisons construit autour de 1900 au 41-45, rue de la Voûte :
La Commission fait valoir que la démolition de cet ensemble ferait disparaître un mode d’habitat typique du tissu faubourien, d’immeubles tournés vers une cour centrale. Elle demande qu’en dépit d’un état de présentation des façades médiocre, provoqué par un ancien ravalement qui a effacé les modénatures et supprimé les persiennes, un projet de réhabilitation de l’existant soit préféré à une démolition complète dont le principe est de plus en plus contesté.
Sur le compte-rendu de la session du 19/12/2019 [Télécharger]
La commission désaprouve la demande de faisabilité de la transformation de la toiture à double pente d’un immeuble ancien 19 rue de Charenton et 20 rue du Faubourg-Saint-Antoine.
Sur le compte-rendu de la session du 30/01/2020 [Télécharger]
La Commission rejette la demande de surélevation d’une ancienne maison de faubourg située 91, rue de Reuilly qui aurait pour conséquence de transformer radicalement l’échelle de cette maison faubourienne, sans doute l’une des les plus anciennes de la rue.
Consultée sur la faisabilité de la démolition de l'immeuble du 116-118, rue de Bercy, la Commission, après avoir souligné que cette construction, qui fait partie intégrante de la séquence bâtie ouvrant la rue de Bercy, constitue un des derniers vestiges de l’ancien faubourg, demande que le projet soit revu de façon à permettre sa conservation.
La commission examine également la faisabilité d'une extension de l’école primaire Saint-Michel située 41-47, boulevard de Picpus. Elle ne s'y oppose pas mais émet certaines réserves.
Sur le compte-rendu de la session du 27/02/2020 [Télécharger]
Sous le titre Restructuration d’un grand îlot rénové dans les années 1970, la commission examine le dossier de l'ilôt du 42-48, rue de Picpus connu dans le quartier comme Renault Nation rue de Picpus.
La Commission s’inquiète de l’ampleur du programme de construction qui aura pour effet une forte densification de l’îlot et fera disparaître la quasi-totalité des bâtiments témoignant du passé industriel du site. Ne considérant que le seul aspect architectural et patrimonial, elle ne s'oppose néanmoins pas formellement au projet.
Parions toutefois que l'intégration d'une telle opération de sur-densification du quartier (14 bâtiments de R+5 à R+12) étant à juste titre vigoureusement combattue par les riverains et les associations et politiquement très sensible, le projet n'est pas près d'être approuvé en l'état.
08:06 Publié dans Vie du quartier, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paris
26/05/2020
La saga du carrefour Messimy-Rousseau-Lefébure se poursuit
Certains parmi les plus anciens se souviennent :
Fin 2005, une participante à la la commission Voirie du conseil de quartier avait signalé qu'une traversée piétonne du carrefour des avenues Messimy, Rousseau et Lefébure (c'est ICI) était très mal sécurisée du fait de la mauvaise covisibilité entre les piétons et les voitures.
Fin 2007, la commission suggéra un tracé au sol contraignant et demandait la pose d'un parking 2 roues, ce qui fut fait en 2008, mais non l'avancée de trottoir également proposée.
Présenté au BP 2013 à l'intérieur d'un projet de la DVD disproportionné par rapport à la demande initiale et chiffré à 200 000 euros, il n'a évidemment pas été retenu.
Lors de travaux CPCU de 2014, le P2R a été supprimé et jamais reposé malgré nos demandes ce qui a rendu la traversée aussi peu sécurisée que dix ans auparavant !
Présenté ensuite aux BP2015, 2016 et 2017 (voir ici) sous forme d'un projet ramené à 10 000 euros où il a été retenu dans le cadre du budget regroupé Le 12e aux piétons qui n'est plus mentionné dans la base de suivi des réalisations.
En octobre 2018, le tracé provisoire expérimental a été pérennisé, mais le P2R n'a pas été reposé et l'avancée de trottoir chiffrée à 10 000 euros complètement oubliée.
Mars 2020 : nous découvrons par hasard que le carrefour Messimy-Rousseau-Lefébure est devenu un rond-point. On comprend la volonté de l'adapter aux parcours cyclistes. Le tracé est soigné, mais quelque peu surprenant au point de se demander si son auteur est monté sur un vélo pour le tester parmi la circulation. Chiche !
Le problème initial de covisibilité au niveau de la traversée piétonne reste non résolu.
Plus de deux mandatures se seront donc écoulées sans que soit résolu ce petit problème soulevé par un usager du quartier et reconnu comme recevable. Evalué en 2015 à dix-mille euros, son principal point faible était probablement de ne pas être politiquement "porteur". |
08:14 Publié dans Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : paris
18/05/2020
À propos des "bancs" de l'avenue Daumesnil ...
... nous avons reçu le courrier suivant que nous portons à votre connaissance et soumettons à vos commentaires :
Bonjour Mesdames, Messieurs
Les bancs publics (en bois et fer forgé) de l'avenue Daumesnil ont disparu et sont remplacés par des blocs rectangulaires sans dossier et peu confortables. Que sont devenus nos élégants bancs anciens mais toujours solides ? ?
Nos avions déjà le "funerarium" sur la place , nous avons maintenant les "sarcophages" (voir photo) ...
Pourriez-vous nous aider à retrouver nos bancs ?
Nous sommes très nombreux, résidents de la place, à souhaiter le retour de ces bancs. Je suis leur porte-parole !
Cordialement,
J. Alexandra
ndlr : Le piétement des bancs publics n'est pas en fer forgé, mais en fonte. Sur l'affiche C'est quoi ce chantier ?, les "bancs" récemment posés ont été qualifiés "d'assises créant des espaces de repos pour les promeneurs".
08:03 Publié dans Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : paris
07/05/2020
À quoi pourrait ressembler l'espace public d'après ?
On ne compte pas les professions qui ont su faire preuve de courage, d'imagination et de discipline pour adapter leur activité aux contraintes de la crise sanitaire. Nombre d'entre-eux sont invisibles depuis notre environnement de confinés. Parmi ceux que nous voyons travailler, citons les agents de la DPE, les livreurs, les facteurs ainsi que les commerçants de quartier qui nous permettent de nous alimenter.
Vous avez bien sûr remarqué les longues files d'attente qui se forment à l'entrée des commerces de bouche et en particulier rue du Rendez-vous où ils sont nombreux et les trottoirs étroits.
Cette situation exceptionnelle devrait fait prendre conscience aux commerçants :
- de la clientèle potentielle qui pourrait être la leur si les habitants du quartier ne devaient pas autant et si longtemps s'en éloigner pour se rendre au travail
- de l'intérêt de disposer d'une partie de l'espace public pour mieux les servir, particulièrement quand les surfaces commerciales sont petites.
- de la gêne que constitue le stationnement et la circulation automobile alors qu'en dehors des livraisons, ils ne contribuent aucunement à leur activité.
Plutôt que ça ...
... voici ce qui pourrait être fait pour rendre la chalandise plus agréable et donc plus profitable. L'exemple nous a récemment été donné par la boutique Saveurs & Vous (rue Keller dans le 11e).
Crédit photo @PariSansBagnole
[MAJ avant publication] Saluons la décision annoncée mardi 5 mai par la Mairie de Paris de réduire (temporairement ?) le stationnement rue du Rendez-vous au profit des piétons.
La presse, les associations comme les politiques ont déjà largement disserté sur le développement du vélo qui apparaît comme le mode de déplacement le plus adapté à la période qui s'ouvre à nous. Cette perspective semble pertinente et nous approuvons par avance les mesures qui seront prises dans ce sens, mais comme le titrait récemment l'association 60 Millions de piétons [communiqué du 21 avril 2020] : La marche à pied doit être au centre des mesures de mobilité de la période de déconfinement !
Dans le même régistre, le Cerema a commencé à explorer les solutions envisageables pour augmenter l'espace dédié aux piétons lors de la phase de déconfinement. Voir ici.
Davantage de piétons et de cyclistes dans les quartiers parisiens : une belle occasion de pratiquer l'urbanisme tactique pour de vrai !
08:16 Publié dans Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : paris
05/05/2020
Connaissez-vous Bruitparif ?
Bruitparif est une association à but non lucratif créée en 2004 chargée de caractériser l’environnement sonore, d’informer le public avec des informations fiables, indépendantes et transparentes sur le bruit en Île-de-France et d’aider les autorités dans l’élaboration de leur politique de prévention et de lutte contre le bruit.
Bruitparif est l'observatoire du bruit en Île-de-France qui s'intéresse aux types de bruits suivants :
- bruit lié aux infrastructures de transports terrestres
- bruit lié au trafic aérien
- bruit lié aux activités commerciales, industrielles ou de loisir
- bruit lié à la vie locale
- bruit dans les établissements recvant du public
Bruitparif publie une carte du bruit routier en Île-de-France dont nous reproduisons ci dessous un extrait centré sur notre arrondissement.
Cliquez pour agrandir
Boulevard Soult, nous avons pu observer il y a quelques jours un dispositif temporaire mis en place par Bruitparif pour mesurer les niveaux sonores environnants.
Cliquez pour agrandir
Bruitparif a également développé un système équipé de 4 microphones pour trianguler l’origine du bruit et la relier directement à des images provenant des caméras de vidéosurveillance. Le conducteur à bord du véhicule bruyant pourrait ainsi être très facilement identifié.
Voir aussi cette page de Paris.fr concernant la lutte contre le bruit à Paris
Pour retrouver les Connaissez-vous ? déjà publiés, rendez-vous sur cette page.
08:06 Publié dans Citoyenneté, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : paris
04/05/2020
La place Sans-Nom est bien le centre de gravité du 12e
Intuitivement, nous le ressentions, mais c'est ce plan de Paris qui nous en a apporté la démonstration et fait de notre intuition une certitude : la place Sans-Nom est bien le centre de gravité du 12e.
Source France, le trésor des régions : (Cliquez pour agrandir)
Comme nous l'avons mainte fois rappelé sur ce blog, le 12e arrondissement actuel a été constitué le 1er janvier 1860 par agrégation de l'ancien VIIIe arrondissement de Paris avec la plus grande partie de la commune de Bercy et une bonne partie de celle de Saint-Mandé.
Et où se trouve le point de concours de ces trois constituantes ? place Sans-Nom !
Vous êtes ici au centre de la place Sans-Nom
En vous plaçant au centre (qui en théorie n'est malheureusement pas accessible aux piétons), nous pouvez en effet observer dans le sens des aiguilles d'une montre :
- l'ancien VIIIe arrondissement de paris (entre le trottoir impair du boulevard de Reuilly et le trottoir impair du boulevard de Picus)
- une partie de la commune de Saint-Mandé d'avant 1860 (entre le trottoir pair du boulevard de Picpus et le sud de la rue de Picpus)
- une partie de l'ancienne commune de Bercy (entre sud de la rue de Picpus et le trottoir pair du boulevard de Reuilly)
Reste à espérer qu'un jour, des décisionnaires parisiens prennent conscience de la situation prégnante de la place Sans-Nom, et lui apportent tous les soins qui en découlent.
08:07 Publié dans Animation-Culture, Citoyenneté, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris
27/04/2020
Stationnement PMR ; la loi et les abus
En France, en application de la loi n° 2015-300 du 18 mars 2015 le stationnement est gratuit pour les personnes souffrant d'un handicap.
Sur la voie publique parisienne, environ 3800 places de stationnement sont réservées aux véhicules utilisés par des personnes handicapées. Ces places, toujours dénommées GIG/GIC par l'administration, sont au nombre de 278 dans le 12e.
Depuis mars 2015, toute personne en situation de handicap disposant d’une carte européenne de stationnement ou d'une CMI (carte mobilité inclusion) peut stationner gratuitement sans limitation de durée sur l’ensemble des places de stationnement ouvertes au public.
Depuis le 1er janvier 2017, la carte de stationnement est remplacée par la CMI. Une carte de stationnement reste valable jusqu'à sa date d'expiration et au plus tard, jusqu'au 31 décembre 2026.
Tant que la CMI, réputée infalsifiable et facilement contrôlable grâce à son QRcode ne sera pas généralisée, on verra dans certaines rues où le stationnement rotatif est particulièrement tendu, un nombre surprenant de voitures affichant une carte de stationnement PMR.
Pas si surprenant que ça quand on sait que depuis la mise en place du nouveau système de contrtôle du stationnement, l'utilisation de fausses cartes handicap a connu une augmentation sans équivalent. Le Parisien évoquait récemment le chiffre de 11% de fausses cartes à Paris.
Quelques rappels :
- La carte ne peut être utilisée qu'en présence du titulaire. Il y a bien sûr une tolérance quand un conducteur vient chercher ou déposer la personne handicapée.
- Tout véhicule garé sur une place PMR et ne disposant par la carte agréée peut recevoir une amende de 135 €.
- Pour répondre à toutes les questions liées au handicap la ville a créé le site très complet handicap.paris.fr
08:06 Publié dans Citoyenneté, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris
24/04/2020
Paris, terre d'urbanisme tactique inachevé ?
Avant-propos : Quand, il y a quelques semaines, nous avons entrepris la rédaction de cet article, les références à l'urbanisme tactique étaient encore rares. Il a suffi de la crise sanitaire que nous traversons et de l'idée de créer un réseau cyclable provisoire pour accompagner le déconfinement pour que (parfois abusivement) elles pullulent dans les media.
L'urbanisme tactique est une technique d'intervention dans l’espace public impulsé en 2005 à San Francisco par le Collectif Rebar puis théorisé par l’urbaniste américain Mike Lydon. L’urbanisme tactique repose sur trois principes :
- intervention lancée par les habitants,
- à petite échelle et sur du court terme,
- d'un coût très réduit
Sur Paris Intelligente et Durable Perspectives 2020 et au delà [Mairie de Paris, janv 2017] on lit : L’urbanisme tactique est à rebours des grands projets d’aménagement urbain. Ces projets permettent aux habitants et aux usagers d’un quartier d’être force de proposition, de s’investir pour leur lieu de vie, [...] ils permettent de multiplier les expérimentations, de disposer rapidement de retours d’expérience tout en maintenant la mobilisation.
Une intervention d’urbanisme tactique est un excellent moyen d’accélérer les choses. Elle est moins coûteuse et davantage axée sur les besoins de la communauté. L'exemple plus fréquemment cité pour l'illustrer est le concept de Parklet qui met en évidence la dimension expérimentale et temporaire de l'urbanisme tactique.
À plus large échelle on cite également la transformation de Time Square à New-York, effectuée en 2010 en une nuit. Les peintures au sol et les chaises déployées à titre expérimental ont permis de valider l’immense attractivité du lieu pour les habitants, les touristes et les visiteurs, et a conduit un an plus tard à un réaménagement complet pour 55M$.
Les actions d’urbanisme tactique interviennent essentiellement sur des temps courts . La méthode repose sur la capacité d’une action temporaire à faire émerger un débat et à proposer une piste alternative à un aménagement existant ou prévu. La décision de pérenniser ou non les initiatives et la valorisation du débat local sont essentiels.
La ville de Paris s'est de toute évidence largement inspirée de l'urbanisme tactique pour mener certaines opérations. De l'urbanisme tactique, elle a surtout retenu la possibilité de faire du low-cost en affirmant avoir mené une large concertation qui n'a parfois porté que sur des aspects cosmétiques.
Il y a heureusement de belles réussites, mais aussi des réalisations low cost pérennisées alors qu'elles auraient du n'être qu'éphémères. Exemples :
- la simulation effectuée en 2004 en préalable à la restructuration de la place du colonel Bourgoin peut être considéré comme les prémices de l'urbanisme tactique dans le 12e. Le résultat est à la hauteur des attentes.
- les jardinières installées en 2010 sur la place Sans-Nom devaient être expérimentales. On sait ce qu'il advint ...
- la pittoyable rue Verte (rue de Citeaux) qui a de toute évidence pâti du manque d'immplication des riverains
- les rues aux enfants (Charles Baudelaire et Bignon) qui sont déjà des réussites et ont tout pour le rester pour peu que l'on mette les moyens nécessaire à l'effacement définitif de leur caractère routier et à la mise en place d'un mobilier urbain adapté.
- dans le cas de la Petite Ceinture, la concertation menée par des prestataires de la ville a surtout porté sur les usages. On a ensuite invoqué des motifs de préservation de la biodiversité pour justifier les installations "cheap" quoi que nullement qualifiées de provisoires. Malgré cela, les promeneurs ne manqueront pas de comparer la Petite Ceinture à la Coulée Verte René Dumont ou la High Line de New York.
- Le récent réaménagement de la place de la Nation peut être vu comme exemple hybride :
Lancée en 2015 en même temps que celle de six autres places parisienne, la concertation a permis à des habitants et usagers de faire un diagnostique et de définir des objectifs. Une simulation de la chaussée rétrécie a permis de valider les effets sur le trafic.
En avril 2017, la Mairie de Paris a missionné le collectif Coloco&co pour mettre en scène une "démolition party" de la place.
On pourrait penser que la place de la Nation rénovée résulte elle aussi d'une opération d'urbanisme tactique. Il n'en est rien car c'est un espace trop important pour qu'une telle méthode soit applicable. Elle l'a tout au plus été pour satisfaire des usages ponctuels (enfants, chiens, boulistes ...), parfois au détriment de son unité. Certains choix, s'ils sont définitifs, ne sont pas à la hauteur d'une grande place parisienne.
La place rénovée a été inaugurée en juillet 2019 après un an de travaux. Au final, la réalisation ressemble fort à celle imaginée et publiée par l'APUR en 2008 (voir ici) :
Cliquez pour agrandir
Par opposition à ces quelques exemples, on citera la place de la Bastille et plus encore l'aménagement des abords du Tramway des Maréchaux qui sont de vastes projets dont la cohérence et la qualité de réalisation ne doit rien à l'urbanisme tactique.
Sur les programmes électoraux des candidats aux municipales, on voit déjà poindre des esquisses de projets qui pourraient faire appel à l'urbanisme tactique. Avec le risque de les voir s'ajouter à ceux encore inachevés aujourd'hui ...
08:17 Publié dans Démocratie locale, Voirie Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : paris